Vingt huitième dimanche du temps ordinaire
Que vient nous dire ce passage d’évangile avec la guérison de ces dix lépreux, dont seul Saint Luc vient à parler. Sinon que lorsque nous sommes malades, nous souhaitons guérir. Et toutes les solutions sont bonnes. Pourquoi ne pas tenter sa chance auprès de cet homme Jésus ? Il peut certainement faire quelque chose pour nous. Il a guéri d’autres personnes, pourquoi pas nous ?
Ces dix personnes, nous ne savons pas s’il y a des femmes parmi ces malades, sont unis dans leur maladie. Comme souvent face à elle. Lorsque vous êtes en pyjama ou en robe de chambre dans votre lit d’hôpital, il n’y a plus beaucoup de différences d’âge, de sexe, de rang social. Vous êtes dans la même situation, dans le même combat face à la maladie. La situation semblable à vivre dépasse et fait tomber toutes les barrières que nous pouvons nous mettre lorsque notre santé nous offre de vivre, presque en sa totalité, ce que nous souhaitons. Il en est ainsi de ces dix lépreux.
Ils sont unis, ensemble dans cette rencontre et cette interpellation faite à Jésus : « Jésus, maître prends pitié de nous ». En quelque sorte, si tu veux faire quelque chose pour nous, tu le peux. Nous croyons que tu peux réaliser en nous, notre guérison. L’envoi de tes disciples, nous a déjà été un témoignage.
Cette demande est faite à distance comme le rapporte Saint Luc. En effet, ces lépreux veulent guérir, mais ne veulent pas que leur maladie se propage et se diffuse.
Ils respectent la loi juive, comme ils nous arrivent à nous d’observer les normes sanitaires, comme en ce moment, avec de nouveau, par certaines personnes le port du masque avec l’arrivée du variant de la covid 19.
Cette distance, cette mise à l’écart, peut paraître parfois comme une forme de discrimination. Les lépreux du temps de Jésus selon la loi juive se doivent de se munir d’une clochette, comme pour faire fuir celles et ceux qu’ils viennent à croiser. Le lien, l’intimité est rompue. Hors de ma vue, tu dois te tenir.
Par la guérison tout peut changer, ces dix lépreux le savent bien en venant s’approcher avec une distance légale, auprès de Jésus.
Et leur demande est exaucée. Les voici « purifiés » lorsqu’ils vont en direction de Jérusalem ! L’un d’entre eux est samaritain. Il ne peut pas aller voir un prêtre, car un juif ne peut pas parler avec un samaritain. La guérison, vient là aussi à créer une barrière, une distance entre ces dix personnes retrouvant la santé. Comme si le fait de retrouver tous ses moyens d’auparavant, jusqu’à sa pleine identité venait tout à casser : « Or, c’était un samaritain » nous dit Saint Luc. Jésus va jusqu’à ajouter « cet étranger ». Belle leçon que vient nous donner l’évangéliste Saint Luc.
Dieu peut guérir toute personne, même les étrangers. Pour Lui, pas de barrière, de séparation entre nous ! Il est venu pour toute son humanité. Homme parmi toute personne humaine. La Gloire de Dieu rayonne dans notre monde, même entre la Samarie et la Galilée. Celui qui nous relève, nous ressuscite, l’offre à chacune et chacun de nous. Sommes-nous disposés à accueillir cette Bonté de Dieu envers tous ses enfants ? Si oui, alors ouvrons notre cœur et accueillons pour nous cette parole de Jésus dit au lépreux purifié, samaritain et étranger : « Relève toi et va : ta foi t’a sauvé ».