Le 18 décembre 2024, le pape a canonisé les 16 religieuses carmélites guillotinées par haine de la foi à Compiègne le 17 juillet 1794. Ce 17 juillet à 20h, nous fêterons pour la première fois la fête de Sainte Marie-Anne Brideau, avec une messe diocésaine, au coeur de la marche-retraite, à la chapelle de Bart.
Notre sainte belfortaine, Marie Anne Brideau, a été baptisée dans l’église saint Christophe en décembre 1752 ; en témoigne la plaque apposée à proximité du baptistère. Sa famille a déménagé peu de temps après. À 17 ans, elle entre chez les carmélites à Compiègne, et elle reçoit le nom de sœur saint Louis ; elle a l’estime de ses consœurs qui l’élisent sous-prieure.
En cette période pré-révolutionnaire, la communauté envisage la probabilité du martyre de façon si prégnante qu’en septembre 1792 (Marie Anne a 30 ans), la mère prieure propose à la communauté de faire un acte de consécration par lequel « la communauté s’offrirait en holocauste pour que la paix fût rendue à l’Église et à l’État ». La communauté a dit son unanime disponibilité au martyre chaque jour, de septembre 1792 à juillet 1794. Expulsées de leur couvent puis incarcérées à Paris, les religieuses pressentent qu’elles s’approchent d’une liturgie comparable à celle du Christ qui donne sa vie : elles remettent leur habit qu’elles portaient à l’église ; elles observent leur règle de vie et chantent leurs offices.
Le simple fait qu’elles affirment leur foi constitue, pour le tribunal, une preuve de « fanatisme ». Sur le chemin de la guillotine, insultées elles ne rendent pas l’insulte, maltraitées elles ne profèrent pas de menace ; au contraire, elles chantent des cantiques. Arrivées place de la Nation, à genoux, elles entonnent le Te Deum, renouvellent leurs vœux et chantent le Veni Creator. Les chants des religieuses, durant leur parcours jusqu’à la guillotine, puis sur les marches de l’échafaud, impressionnent la foule, qui reste silencieuse… « elles avaient l’air d’aller à leurs noces ». C’était le 17 juillet 1794 (29 messidor an II). Marie Anne avait 42 ans.« Aimer, c’est tout donner et se donner soi-même », chante Natacha Saint-Pier. Ces paroles sont de sainte Thérèse de Lisieux qui fut émue lors d’une conférence sur l’histoire des carmélites. Il est notable que les martyres ont donné leur vie en même temps par fidélité au Christ et pour la paix dans le pays ; la sainteté va de pair avec la
recherche du bien commun.