Saints Pierre et Paul sont deux personnes comme nous, deux pécheurs ! Mais, ces deux pécheurs sont des pécheurs pardonnés, relevés par la miséricorde … et, nous-mêmes, nous sommes relevés par la miséricorde jamais lassée. L’Église réunit dans une même fête deux personnes qui cumulent les différences. En célébrant simultanément ces deux saints si différents, nous célébrons l’unité de l’Église. L’Église apprend à se réjouir des différences de ses membres, comme un corps vit grâce aux différences de ses membres.
Prédication du père Louis Groslambert pour la solennité des Saints Pierre et Paul
Plusieurs fois dans l’année, l’Église réunit dans une même fête plusieurs saints, par exemple les carmélites guillotinées à Compiègne qui sont fêtées le 17 juillet… et les saints Pierre et Paul… deux personnes comme nous, deux pécheurs ! Pierre qui renie et Paul qui persécute… comme nous qui, ainsi que nous le reconnaissons au début de chaque messe, blessons et le Seigneur et les frères. Mais, ces deux pécheurs sont des pécheurs pardonnés, relevés par la miséricorde … et, nous-mêmes, nous sommes relevés par la miséricorde jamais lassée. Pierre et Paul sont unis par le péché et par la miséricorde… Et nous, nous sommes unis par le péché et par la miséricorde. En ces temps où les guerres abondent et où les hommes sont profondément blessés par le péché des désunions et des violences, nous constatons avec joie que la miséricorde peut réunir tout le monde. Aujourd’hui nous célébrons la miséricorde.
L’Église réunit dans une même fête deux personnes qui cumulent les différences : l’un est manuel, Pierre le pêcheur, l’autre intellectuel, Paul le pharisien ; Pierre qui a connu le Christ selon la chair et Paul qui n’a connu le Christ qu’après la résurrection ; Pierre qui a été missionnaire en milieu juif et Paul qui l’a été auprès des non juifs. En célébrant simultanément ces deux saints si différents, nous célébrons l’unité de l’Église. Nous prenons conscience que si les manières de prier sont différentes, si les manières d’être missionnaires procèdent d’accents différents, ce n’est pas un handicap ni pour le Saint Esprit ni pour l’évangélisation. L’important est que chacun entende l’unique Évangile dans sa propre langue, avec les mots qui correspondent à sa culture. En fêtant ensemble Pierre et Paul, l’Église apprend à se réjouir des différences de ses membres, comme un corps vit grâce aux différences de ses membres.
Pierre et Paul, deux pécheurs pardonnés comme nous, deux missionnaires très différents comme nous. Mais aussi deux personnes qui ont constaté leur faiblesse et qui ont dû apprendre que leur force venait du saint Esprit, exactement ce que nous devons apprendre. Pierre était un vantard qui s’est révélé lamentablement froussard et Paul qui dit « c’est de mes faiblesses que je me vanterai ». Inutile de dire que les faiblesses et les lâchetés sont notre quotidien. Eh bien, Pierre et Paul, si différents soient-ils, nous donnent le même enseignement : à savoir que la force de l’Église ne vient pas des hommes. Si l’Église tient debout depuis 20 siècles, c’est que, tombant constamment, elle est constamment ressuscitée par le Seigneur. Si l’Église tient debout, c’est parce qu’elle reçoit sa force d’une Pentecôte quotidienne. Avec Pierre et Paul, nous célébrons le Seigneur en disant « je t’aime, Seigneur, ma force, ma citadelle ».
Pierre et Paul doivent être réunis parce qu’ils ont la même passion : que l’Évangile soit annoncé, que les baptisés puissent rendre compte de l’espérance qui est en eux. Ils sont vraiment des disciples-missionnaires… ce que nous ne sommes probablement pas assez. Ils n’annonçaient pas le Seigneur seulement si des créneaux apparaissaient dans leur agenda… La 1ère lecture racontait que Pierre a été libéré de sa prison, comme Jésus a été libéré du tombeau. De ce récit, j’apprends que le disciple missionnaire est libéré des entraves par lesquels les hommes veulent l’empêcher d’agir ; puissiez-vous retenir que le Seigneur vous rend libres par rapport aux pressions païennes de la société. L’évangile disait que Pierre a professé la foi, non grâce à son raisonnement humain, mais sous l’inspiration divine. De ce récit, je retiens que le Père inspire au disciple missionnaire de savoir dire la foi ; puissiez-vous retenir que le Père vous inspirera la manière d’être les témoins de la foi auprès de vos enfants, auprès de vos voisins, en toute circonstance. En fêtant saint Pierre et saint Pierre et saint Paul, nous fêtons Dieu qui donne à l’Église de remplir sa mission… et qui lui donnera toujours de remplir sa mission.