Trente-troisième dimanche du temps ordinaire

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Publié le 13 novembre 2025

« Par votre persévérance, vous garderez votre vie » (Lc 21,19)

En ce dimanche, l’Évangile invite à la fidélité et à l’espérance au cœur des épreuves. Dans un monde bouleversé par les crises, les catastrophes et les épreuves personnelles, la Parole de Dieu nous rejoint avec une force singulière : comment tenir debout quand tout vacille ? Les disciples de Jésus s’interrogeaient déjà devant ses paroles annonçant les désordres du monde. Aujourd’hui encore, les guerres, les injustices, les souffrances et les échecs nous rappellent notre fragilité. Pourtant, au cœur de ce tumulte, le Christ est un allié fidèle qui promet sa présence et sa sagesse : « Je vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle personne ne pourra résister. »

Prédication du père Louis Groslambert pour le trente-troisième dimanche du temps ordinaire

Frères et sœurs, les disciples contemporains de Jésus étaient sûrement abasourdis quand Jésus annonçait la destruction du Temple, les guerres, les désordres, les tremblements de terre, les famines et les persécutions. Et ils demandaient « quand cela arrivera-t-il » ? Probablement, aujourd’hui, personne ne se demande « quand cela arrivera ? » puisque sous nos yeux les catastrophes se succèdent qui plongent les gens dans le désarroi, que ce soit les ouragans qui détruisent en une heure ce que les gens ont construit pendant 40 ans…, que ce soit les accidents, que ce soit les divorces, les faillites d’entreprises qui plongent dans l’inquiétude de nombreuses familles, ou la dérive d’un enfant dans la drogue…C’est comme des fins du monde : … Comment faire pour ne pas s’écrouler ?

Le problème est le suivant : « est-ce que Dieu est présent ? Est-ce que Dieu est un allié fiable ? Pouvons-nous compter sur lui ? ». Vous l’avez entendu, Jésus dit aux persécutés : « je vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle personne ne peut résister ». Eh bien, frères et sœurs, Jésus dit la même chose à tous ceux qui sont pris d’inquiétude. Et la sagesse qu’il donne, c’est la foi. Il donne à ceux qui sont dans la misère la sagesse de croire à « Dieu qui voit la misère de son peuple »… la sagesse de croire que ‘le soleil de justice se lèvera et apportera la guérison’ comme dit le prophète Malachie… la sagesse de croire que « le règne, la puissance et la gloire appartiennent à Dieu », comme dit la liturgie. C’est cela l’évangile, la Bonne Nouvelle. Le Christ sauve des dangers les plus grands ; il dit « je suis avec vous ne craignez pas », « pas un cheveu de notre tête ne sera perdu » et « par votre persévérance, vous obtiendrez la vie ». 

Nous voyons bien pourquoi l’Église nous convoque le dimanche : elle répète – parce que les inquiétudes nous le feraient oublier – que Dieu est l’allié si entêté à nous soutenir qu’il s’expose à être torturé. Le Christ est venu pour dire « mon corps livré pour vous ». Et cette présence du Christ sauveur aux côtés des souffrants se constate : dans le monde en guerre, il suscite des artisans de paix ; dans le monde qui idolâtre l’argent, il suscite des assoiffés de justice ; dans le monde de violence, il suscite des doux… Ces gens-là sont les piliers du monde, des signes du Christ présent. Tant qu’on voit des artisans de paix, des assoiffés de justice, des créateurs de fraternité, on peut espérer.

Si nous n’avions pas d’espérance, nous serions comme des mouches qui se cognent pendant des heures contre une vitre fermée. Grâce à l’évangile de l’espérance, nous savons que Dieu ouvre devant nous un passage vers un autre monde. Jésus a dit en effet « là où je suis, vous y serez aussi ». Ainsi, nos existences ont un sens : traversant les épreuves, elles vont vers la résurrection. Pour y aller, il faut écouter la Parole : je cite celle de Malachie « le Soleil de justice se lèvera » ; je cite le psaume « le Seigneur vient pour gouverner la terre avec justice » ; je cite à nouveau saint Luc : « pas un cheveu de votre tête ne sera perdu ». Le Christ s’engage à reconstruire ce temple de Dieu qu’est l’homme souvent malmené par les évènements. Bien sûr, nous sommes attachés à ce qui constitue le support de nos vies (nos amitiés, nos biens) ; mais celui qui attend la résurrection sait que sa vie ne dépend pas de ces supports, mais plutôt de Dieu qui a promis. La preuve que les plus belles choses ne sont pas essentielles, c’est que les juifs ont continué de célébrer Dieu après la destruction de leur Temple précieux ; leur vie de foi ne dépendait donc pas du Temple.

Au début, je demandais « comment faire pour ne pas s’écrouler ? ». Cette méditation amène à conclure qu’il faut garder l’espérance ! Le psaume 45 l’exprime ainsi « Nous serons sans crainte si la terre est secouée, si les montagnes s’effondrent au creux de la mer… Il est avec nous, le Seigneur de l’univers, citadelle pour nous le Dieu de Jacob ». Célébrons donc le mystère de l’alliance.

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