Du 9 au 13 juin prochains se tiendra à Nice la 3ème conférence des Nations Unies sur l’Océan. En tant que catholiques, prions pour que cette 3ème conférence engage davantage les nations à travailler ensemble au bien commun dans le domaine maritime et ouvre des voies nouvelles et sûres pour un meilleur respect des océans.
Intention de prière
Dieu Créateur, nous Te rendons grâce pour les mers et les océans. Leur beauté nous émeut, leur force nous impressionne, grâce à eux nous sommes en relation les uns avec les autres, nous puisons en eux une grande partie de notre nourriture. Envoie ton Esprit-Saint aux responsables politiques réunis à Nice. Qu’ils trouvent des voies de coopération plutôt que de compétition pour que les océans et les mers soient des lieux de paix et de rencontre, de travail commun, et de respect de tous les êtres.
Prendre soin de l’Océan, c’est prendre soin de l’humanité
Notre planète terre est aujourd’hui recouverte à plus de 70% de cet Océan mondial qui rend la vie possible : l’Océan est le régulateur du climat avec 50% de l’oxygène primaire émis sur la planète, il séquestre plus d’un quart du CO2, et absorbe également 90% de l’excès de chaleur généré par nos activités humaines. Or, l’excès des émissions de gaz à effet de serre conduit à l’acidification et au réchauffement des mers et de l’Océan, entrainant une dégradation de leur état de santé.
« Les océans non seulement constituent la majeure partie de l’eau de la planète, mais aussi la majeure partie de la grande variété des êtres vivants, dont beaucoup nous sont encore inconnus et sont menacés par diverses causes » Pape François Laudato Si 40.
La 3ème conférence des Nations unies pour l’Océan se tient à Nice du 9 au 13 juin : elle rassemblera plus d’une centaine de chefs d’États et de gouvernement pour aborder des sujets qui concernent chacun de nous, puisque l’humanité dépend de la bonne santé de l’Océan.
Enjeu numéro 1 : lutter contre l’épuisement des ressources vivantes en mer.
La surpêche, les captures accidentelles, la pêche illégale conduisent à l’épuisement de ressources qui permettent à des centaines de millions de personnes de vivre. Les Français sont de grands consommateurs de produits de la mer, mais plus des deux tiers sont importés car leurs choix les portent vers des espèces comme le saumon, le thon ou le cabillaud, plutôt que vers les produits de la pêche côtière. Au niveau mondial, il s’agit de lutter contre la pêche illégale, un crime organisé aux conséquences humaines et environnementales dramatiques.
Enjeu numéro 2 : mettre en place des aires marines protégées.
Les scientifiques démontrent que seules les aires marines totalement protégées permettent à la vie marine de se reconstituer. En France, comme ailleurs dans le monde, ces espaces sont indispensables pour la survie des récifs coralliens, des mangroves ou des herbiers marins.
Enjeu numéro 3 : lutter contre la pollution par les plastiques.
Chaque minute ce sont environ 11 tonnes de plastique qui se déversent dans les océans, soit un camion poubelle. La solution ne passe ni par leur ramassage en mer qui est totalement irréaliste, ni par le recyclage, mais d’abord par la réduction des plastiques à durée d’usage courte, qui ont envahi nos vies quotidiennes. Chacun peut agir, et au niveau international un traité international se négocie.
Enjeu numéro 4 : empêcher l’exploitation des grands fonds marins.
Les projets de mines sous-marines mettent en péril des milieux marins encore largement inconnus, dont on pense qu’ils pourraient être à l’origine de la vie. Des négociations ont lieu au niveau international dont l’issue est malheureusement incertaine.
Enjeu numéro 5 : s’adapter à la montée des eaux.
Le réchauffement des océans et la fonte des calottes glaciaires, résultant du dérèglement climatique, conduisent à une élévation du niveau de la mer, qui menace les littoraux. Les solutions fondées sur la nature (protection et restauration des écosystèmes naturels, comme les dunes ou les herbiers marins) sont des priorités. Des relocalisations de population sont d’ores et déjà nécessaires, y compris en France (Martinique, Miquelon, …) : ces réfugiés climatiques doivent être accompagnés.
Notre maison commune est de couleur bleue : L’humanité dépend de l’Océan dont la vie provient. Chacun peut agir pour le conserver en bonne santé, en commençant par s’informer et soutenir ceux et celles qui agissent au quotidien pour mieux le comprendre et le protéger.
Sabine Roux de Bézieux, Présidente de la Fondation de la Mer
21 mai 2025