Dimanche de la Miséricorde divine

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Publié le 23 avril 2025

L’Église nous invite aujourd’hui à approfondir le mystère de la foi pascale à travers le récit de l’apôtre Thomas, qui passe du doute à la foi en proclamant : « Mon Seigneur et mon Dieu ! ». Ce dimanche est aussi celui de la Divine Miséricorde, institué par saint Jean-Paul II, pour nous rappeler que le cœur du Ressuscité reste ouvert pour nous offrir paix, pardon et vie nouvelle.

« Heureux ceux qui croient sans avoir vu le Seigneur » ! Alors, regardons bien pour croire mieux, pour avoir une foi qui ouvre les yeux comme elle a ouvert la maison fermée des apôtres ! Voyons s’il y a des personnes qui vivent à la manière de Jésus, qui déploient de la bienveillance, cherchent à concilier, qui renoncent au confort égoïste, qui disent sur elles-mêmes ‘mon corps livré pour les autres’. Nous pourrons dire que Jésus est vivant.

Prédication du père Louis Groslambert pour le deuxième dimanche de Pâques

Frères et sœurs, nous ne doutons pas que les êtres passent de la vie à la mort : les deuils, hélas, nous sont familiers ; mais il nous semble impossible que des cadavres passent de la mort à la vie. C’est pourquoi beaucoup ont du mal de croire au message de Pâques… St Luc disait avec beaucoup d’honnêteté que les apôtres prenaient pour délirant le propos des femmes qui, ayant trouvé le tombeau vide, annonçaient la résurrection. Voyez que Thomas, avec son esprit scientifique, quasi matérialiste, n’était pas le seul à résister à l’annonce que Jésus soit passé de la mort à la vie.

Saint Jean précise que Thomas porte un surnom qui signifie « Jumeau ». Sans aucun doute il a pour jumeau toute personne qui est sceptique quand l’Église dit « nous avons vu le Seigneur » ; il a pour jumeau toute personne qui réclame des preuves de la résurrection… Thomas a beaucoup de frères jumeaux ! Peut-être vous !

Pourtant, nous sommes différents de lui sur deux points :
D’abord, je suis persuadé qu’à sa place, nous aurions demandé à Jésus un miracle de plus, c’est à dire une preuve de sa divinité. Or Thomas ne demande pas à Jésus un signe de sa divinité, mais un signe de son humanité : il veut toucher le corps qui, librement, par amour, a risqué d’être douloureusement atteint par les plaies. Cette requête d’humanité nous instruit, nous qui voulons annoncer la résurrection. L’Église ne dira pas la résurrection à nos contemporains, en faisant miroiter du « merveilleux » qu’on appellerait divin, mais en invitant ses membres à se montrer réellement humains, prêts à souffrir par amour pour les autres membres du corps. Cela, Jésus l’avait demandé : lorsqu’il disait : « on verra que vous êtes mes disciples si vous vous aimez », il disait implicitement « on verra que je suis vivant en vous ( ressuscité), si vous vous aimez comme s’aiment les membres du corps ». 

On voit bien qu’en parlant de vie dans l’amour, je parle de la paix. La paix du Ressuscité est là quand chaque membre du corps prend soin des autres membres. Quand Marie Madeleine est envoyée comme missionnaire ‘vers ses frères’, les relations fraternelles entre cette pécheresse et ses frères sont rétablies, la paix est là ; quand Thomas est entré dans la foi, les relations entre l’homme qui ne croit pas et ceux qui croient sont rétablies, la paix est là ; quand Saul le persécuteur s’est mis à prendre les chrétiens pour des frères membres du corps du Christ, la paix lui est venue ; quand François d’Assise a tourné le dos à ses égoïstes mondanités pour s’occuper de rebâtir la communauté des frères, l’Église, il a été rempli d’une paix telle qu’il pacifiait tout. Les saints ont trouvé la paix en servant les membres du corps ; et ces liens humains ont été missionnaires. Voilà comment Thomas m’a fait réfléchir ; il ne demande pas un signe de puissance divine : il veut toucher le corps.

Il existe une autre différence entre Thomas et nous. Thomas a vu puis il a cru. Nous, à l’inverse, il nous est demandé de croire afin de mieux voir. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu le Seigneur » ! Alors, regardons bien pour croire mieux, pour avoir une foi qui ouvre les yeux comme elle a ouvert la maison fermée des apôtres ! Voyons s’il y a des personnes qui vivent à la manière de Jésus, qui déploient de la bienveillance, cherchent à concilier, qui renoncent au confort égoïste, qui disent sur elles-mêmes ‘mon corps livré pour les autres’. Nous pourrons dire que Jésus est vivant.

J’en reviens à Thomas absent de l’assemblée du premier dimanche et à Simon et tous les absents des assemblées du dimanche. Il est clair que, tant qu’on n’a pas expérimenté qu’en communauté – en corps -, on peut vivre la confiance, le partage, le soutien mutuel, on prend pour délirant le message selon lequel la vie est transformée par Jésus ressuscité. Mais si la fréquentation de la communauté nous a fait passer par ces beautés que sont la confiance, le partage, le don de soi…, nous comprenons que Jésus est vivant, passé de la mort à la vie. Nos rassemblements en Église nous éduquent à croire à la résurrection.

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF

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