Dimanche de la Sainte Famille

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Publié le 18 décembre 2025

L’Évangile raconte que la Sainte famille n’a pas été épargnée par les dangers, mais qu’ayant obéi à Dieu, elle est passée du danger de la persécution au retour au calme, de l’épreuve de l’exil au retour chez soi ; autrement dit, la sainteté de cette famille, c’est l’obéissance à la Parole grâce à laquelle toutes les formes de mort sont visitées par la force de la résurrection. Alors, cette sainte famille de Nazareth est à même d’apporter quelque lumière aux familles actuelles affrontées aux nombreux problèmes.

Prédication du père Louis Groslambert pour la fête de la Sainte Famille

Pour nous parler de la sainte famille, l’Église de Saint Matthieu ne raconte pas que les parents de Jésus sont gentils et que l’enfant Jésus est admirable (même si ce fut sûrement le cas) ; l’Église raconte que cette famille n’a pas été épargnée par les dangers, mais qu’ayant obéi à Dieu, elle est passée du danger de la persécution au retour au calme, de l’épreuve de l’exil au retour chez soi ; autrement dit, la sainteté de cette famille, c’est l’obéissance à la Parole grâce à laquelle toutes les formes de mort sont visitées par la force de la résurrection. Alors, cette sainte famille de Nazareth est à même d’apporter quelque lumière aux familles actuelles affrontées aux problèmes de santé, de budget, de conflits, au décès d’un petit, au départ d’un jeune qui claque la porte, à la dérive d’un membre qui s’enfonce dans la drogue ou l’alcool, etc…, cette sainte famille éclaire nos familles par la lumière du mystère de mort et de résurrection. La boussole de toutes les familles, c’est Pâques.

Frères et sœurs, la fête de la sainte Famille conduit nécessairement à regarder nos familles. Comme la famille de Jésus, nos familles vivent souvent des jours qui ressemblent au vendredi saint. Il est sûrement très difficile d’honorer son père si celui-ci s’est mal conduit ; difficile d’avoir de la tendresse ou de la patience pour un proche devenu usant, insupportable à cause de sa maladie ; difficile de pardonner à un proche qui a blessé… L’histoire de bien des familles a besoin d’une boussole, une boussole plus perfectionnée que les lois de la morale.

Puisque l’obéissance à la parole d’amour a été la boussole de la sainte famille, réécoutez, pour y obéir, les paroles que transmettait Ben Sira lorsqu’il vantait la boussole de l’amour : « celui qui honore son père obtient le pardon de ses péchés ; la miséricorde envers ton père ne sera pas oubliée, et elle relèvera ta maison si elle est ruinée par le péché ». Comprenons que nos familles qui vivent des vendredis saints pénibles recevront une résurrection si elles obéissent à la Parole d’amour.

Puisque l’obéissance à la Parole d’amour a été la boussole de la sainte famille, réécoutez, pour y obéir, les paroles que transmettait saint Paul : « revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience… » Ceux qui pratiquent ces conseils font entrer la lumière de Pâques dans les difficultés du vendredi saint.

Après ces encouragements à imiter l’obéissance de la sainte famille, observons l’épisode que rapporte l’évangile selon saint Mattieu. La communauté de Saint Matthieu est constituée de fidèles d’origine juive qui ont besoin qu’on leur rappelle que Jésus se situe dans le droit fil l’Ancien Testament. C’est pourquoi, Saint Matthieu écrit que la fuite en Égypte (et bien d’autres épisodes) et le retour à Nazareth se sont passés pour que soit accomplies les paroles des prophètes. Or, tout le peuple était allé en Égypte pour fuir la famine mais avec le risque de devenir esclave, et tout le peuple était sortir d’Égypte pour connaître la liberté. Quand saint Matthieu écrit que Jésus a été conduit en Égypte pour fuir le massacre des Innocents et qu’il est ensuite sorti d’Égypte, saint Matthieu dit que Jésus endosse toute l’histoire de son peuple. Vous croyez à Jésus parce qu’il endosse tout ce que vous vivez.

Saint Matthieu enseigne aussi que, sous le règne d’Hérode, Jésus rencontre le danger en Terre Promise, là ses pères avaient trouvé la sécurité ; et il enseigne que Jésus a trouvé la sécurité en Égypte, là où ses pères avaient souffert de l’esclavage. Ne croyez-vous pas que l’on peut rencontrer le danger dans la possession, le prestige, la compagnie des gens qui ont les mêmes idées que nous… c’est à dire là où on pense être en sécurité ? Ne pensez-vous pas que l’on peut rencontrer la liberté, le salut et la joie là où il y a de la pauvreté, les exigences du service et l’obligation de renoncer à soi ? Il me semble que la famille est un lieu où chacun doit assumer des exigences : s’il accepte les heurts avec le projet de les surmonter, s’il renonce à ses désirs pour faire place aux autres, il arrive à la joie de Pâques. 

La famille Église se réfère aussi à la boussole de Pâques. Quand elle annonce la présence du Christ qui est sorti de la mort comme il est sorti de la violence d’Hérode, l’Église offre aux familles la boussole de Pâques. Et quand elle partage le même pain et prophétise le rassemblement un seul corps, la famille Église apporte au monde divisé l’espérance d’échapper au pouvoir de la division et de la haine, plus redoutable qu’Hérode. Et puis, quand elle fait mémoire du dernier repas du Christ, elle apprend à chacun à dire sur soi-même « mon corps livré pour mon épouse, pour mon mari, pour les enfants, pour les parents ». Voilà la recette de la sainte famille, la recette de la famille Église, la boussole de toute famille.

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