Dimanche de Pâques 2025

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Publié le 19 avril 2025

« Pourquoi chercher le Vivant parmi les morts ? » (Lc 24, 1-12)

Les Évangiles font le récit des événements du dimanche matin qui a suivi la mort de Jésus, lorsque les disciples de Jésus (les apôtres et les saintes femmes) ont trouvé son tombeau vide. Ils racontent aussi que Jésus leur est apparu à de nombreuses reprises dans des circonstances diverses pendant 40 jours jusqu’à une dernière apparition, lorsqu’ils l’ont vu monter au Ciel.

Le Christ est ressuscité ! C’est cela que nous célébrons et proclamons-en ce jour de Pâques. Nous croyons que Jésus est vivant, non pas seulement comme nous vivons aujourd’hui nous qui allons mourir un jour. Nous croyons que le Christ est vivant comme Dieu pour toujours. Comment croire que quelqu’un est bien vivant alors qu’on ne le voit pas ?

Si nous croyons c’est grâce aux apôtres, à ceux qui comme St Pierre dans la première lecture affirment qu’ils sont les témoins de la résurrection. « Les témoins que Dieu a choisi d’avance qui ont mangé et bu avec lui après sa résurrection et sont chargés de l’annoncer au peuple ». Et nous à notre tour comment allons-nous témoigner de notre foi ? Comment attester que le Christ est bien vivant si nous ne percevons aucun indice de sa vie et si nous ne voyons rien que son absence ?

Lire l’homélie du jour de Pâques de Mgr Denis Jachiet

Homélie du père Louis Groslambert pour le dimanche de Pâques – la solennité de la Résurrection du Seigneur

Frères et sœurs, un jour, faisant des visites à l’hôpital, je suis entré dans une chambre avec le sourire ; le malade m’a fait ce reproche : « vous souriez, mais pas moi » ! Je m’interroge donc quand j’entends nos « alléluia, alléluia » alors que tant de frères vivent des tragédies. Comment annoncer à des personnes frappées par toutes sortes d’épreuves que la vie a anéanti la mort alors qu’elles ont sous les yeux l’évidence que c’est la mort qui anéantit la vie ? Comment annoncer Pâques tout en regardant en face les réalités cruelles ?

Mais, en fait, quel message est annoncé aujourd’hui dans les églises de Palestine ? Est-ce que, même s’ils vivent à l’heure du vendredi saint, les chrétiens ukrainiens ou arméniens s’interdisent de proclamer le Christ ressuscité ? Non ! Cela prouve que le message de Pâques ne découle pas de ce qui tombe sous les yeux ; qu’il est le jaillissement d’une nouveauté, comme Dieu seul sait en faire. Ce ne sont pas les hommes qui ont rêvé de résurrection, pour escamoter l’horreur de la mort, car qui aurait espéré qu’un homme passe de la mort à la vie ?

La preuve que Pâques n’est pas une invention des chrétiens visant à détourner le regard loin des tragédies, c’est que Pâques est d’abord une épreuve qui fait pleurer ! Voyez Marie Madeleine : elle est bouleversée par ce tombeau vide qui lui apparait non seulement comme une violation de sépulture, mais encore comme la manifestation que Jésus aurait cessé d’être Emmanuel, Dieu avec nous. Car quand il guérissait les malades, nourrissait les foules, pardonnait aux pécheurs, réintégrait les exclus, on voyait en Jésus que Dieu était avec nous – Emmanuel ; quand, à Gethsémani, il souffrait avec les souffrants, agonisait avec les agonisants, on voyait que Dieu était avec nous ; et, tant qu’il était dans le tombeau, on avait encore un signe de sa proximité. Mais le corps ayant disparu du tombeau, est-ce que Dieu est encore Dieu-avec-nous, Emmanuel ?

À propos du tombeau vide, réfléchissons ! Si le corps de Jésus était dans le tombeau, nous parlerions de lui au passé, comme nous parlons de ceux qui sont dans les tombeaux. Or nous parlons de Jésus au présent, parce que, lui, il est actif aujourd’hui. Pierre dit que le Ressuscité s’est manifesté à lui ; Jean dit qu’il s’est manifesté à Marie Madeleine. Et nous pouvons dire qu’il se manifeste à nous. Où le voyons-nous, malgré les tragédie

Nous pouvons le voir dans les familles et les communautés où l’on se dérange les uns pour les autres, où l’on met un tablier pour servir les autres comme Jésus l’a fait pour laver les pieds ; il est là où des frères proclament la Parole de Dieu, comme Jésus l’a fait ; il est là où des frères se soutiennent dans la foi et dans l’exercice de la charité ; il est là dans les personnes qui jugent les situations, non pas en fonction de leurs avantages, mais en fonction du bien commun ; il est là où l’on pardonne 70 fois 7 fois… Bref, il était mort, mais il est maintenant vivant dans une foule innombrable. Dans notre monde de chacun pour soi, le Christ est là où des gens partagent ; son amour a déjà piétiné le réflexe égoïste. Dans notre monde de rancune, il est là où des gens pardonnent ; convenez qu’il est puissamment actif puisqu’il neutralise en eux la vengeance. Dans notre monde où la préoccupation majeure est d’ordre matériel, le Christ est là où des gens déclarent prioritaires les choses spirituelles ; convenez qu’il est actif pour extraire leurs cœurs de l’emprise du matériel. Sachant cela, vous trouverez mille autres indices qui montrent que le Christ est ressuscité.

Vous-mêmes, si vous priez, si vous pardonnez, si vous payez de votre personne pour les autres, c’est que le Christ vous emporte dans sa résurrection : vous êtes ressuscités avec le Christ. Luther a écrit ceci : « Quand tu lis que Jésus est ressuscité, ajoute aussitôt : ‘Je suis ressuscité avec lui, et mon voisin aussi’. Ne pas apprendre que nous sommes participants de la résurrection, c’est ne rien apprendre du tout ».

Jésus avait dit qu’il faut « renaître », partir sur des bases nouvelles. C’est ce que vous faites lorsque, touchés par l’évangile, vous dites la victoire de l’amour sur le mal. Alors, je pense que votre prénom doit être « René ». Et je vous souhaite de vous réjouir énormément à Pâques, puisque, même dans les difficultés du monde, l’amour du Christ est toujours actif. A vous, tous les René, bonne fête de Pâques. 

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF

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