Dix-huitième dimanche du temps ordinaire

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Publié le 17 juillet 2025

Être riche en vue de Dieu

Dans l’Évangile de ce dimanche, Jésus ne critique pas l’enrichissement mais le raisonnement. Ce qui compte, ce n’est pas la quantité de l’avoir, mais la qualité de l’être, la qualité du cœur. « Où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ». Le Christ permet de capitaliser ce trésor que la mort ne peut pas nous enlever : les liens fraternels. Puissions-nous nous incliner devant tous les frères que le Seigneur nous donne à aimer autant que nous aimons le trésor nommé Jésus.

Prédication du père Louis Groslambert pour le dix-huitième dimanche du temps ordinaire

Frères et sœurs, une chose très étonnante vient de se passer : Jésus vient de nous dire sans ménagement, crûment, que nous sommes très imprudents de nous appuyer sur l’argent parce qu’il n’empêche pas de mourir ; nous devrions être sciés. Or, à peine a-t-il fini de fustiger ce réflexe d’accumulation qui nous caractérise tous, que nous chantons « Bravo à toi ! Louange à toi ! Seigneur Jésus ». Il est étonnant que des chrétiens qui sont conditionnés par la peur de manquer et qui tiennent l’argent et le pouvoir pour l’alpha et l’oméga de leur sécurité approuvent Jésus qui dit que l’appropriation des choses matérielles et le pouvoir sont une parfaite illusion.

Dans la société où Jésus vivait, il y avait des riches qui, volontairement, ignoraient la misère des pauvres. Jésus les prévient que leur manière de garder pour eux leur richesse rend impossible leur entrée dans le Royaume de l’amour. Dieu dit à ce propriétaire qui veut jouir de sa fortune pour lui-même qu’il est fou, qu’il s’appuie sur ce qui ne l’empêche pas de mourir, qu’il fait son propre malheur. Il aurait été sage et aurait fait son bonheur s’il avait pensé à distribuer à d’autres le surplus de sa récolte ou à mettre ses vieux greniers à la disposition d’un voisin qui n’en avait pas.

Avez-vous noté que Jésus ne dit pas que ce paysan a fait fausse route en travaillant pour s’enrichir ; celui qui s’enrichit ne blesse pas forcément les relations fraternelles, car s’il a le cœur bon et pouvait faire du bien avec 10 000 € il pourra faire plus de bien lorsqu’il en aura 30 000 ! Donc Jésus ne critique pas l’enrichissement mais le raisonnement ; celui qui s’enrichit fait fausse route lorsqu’il raisonne ainsi « mon avenir est maintenant assuré grâce à mon blé, à mes greniers, à mes propriétés ; puisque j’ai le confort matériel, rien ne peut m’arriver ». Vraiment ? rien ne peut lui arriver ? Si ! la mort ! « Cette nuit même, on va te redemander ta vie » ! Donc « non seulement tu n’auras plus tes possessions, mais encore, tu n’auras plus ta vie ». Ce qui compte, ce n’est pas la quantité de l’avoir, mais la qualité de l’être, la qualité du cœur. « Où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » Frères et sœurs, où est votre trésor ? A quoi est attaché votre cœur ?

Notre trésor, c’est la personne de Jésus ! Si nous connaissons le Christ qui éclaire nos yeux pour qu’ils jugent lucidement, si nous admirons le Christ qui seul peut réconcilier les gens, si nous nous réjouissons d’avoir le Christ comme bon berger, nous ne pouvons que qualifier de buée nos possessions matérielles, puisqu’elles sont inaptes à nous faire passer des ténèbres à la lumière, incapables d’implanter la réconciliation dans le monde, impuissantes à empêcher de mourir. Notre trésor, c’est la croix du Christ, c’est la révélation que l’humanité est infiniment aimée… tout le reste n’est que vanité.

Si notre trésor c’est le Christ qui se donne, notre cœur ne peut pas obéir à la publicité qui pousse à accumuler et à garder pour soi. Comment voir le Christ qui donne tout et garder volontairement ce qui nous met à l’aise ? Actuellement, chez nous, l’Église est pauvre et elle ne s’en étonne pas puisque le Christ est volontairement pauvre.

Frères et sœurs, nous allons célébrer la communion ; cela veut dire que nous recevons le Christ comme trésor et en même temps nous recevons comme trésor les frères, les membres du Corps du Christ. Les frères, pauvres en argent et en pouvoir, c’est le Seigneur : « Ce que vous faites au plus petit, c’est à moi que vous le faites ». À la messe, nous allons nous incliner, pas devant nos biens, mais devant le Seigneur ; car notre vie ne dépend pas de nos richesses mais du Seigneur… Loin de dire « j’ai de quoi » (avec un je très égoïste), nous dirons à Dieu « donne-nous notre pain », donne-nous la sagesse qui est le Christ, car le Christ permet de capitaliser ce trésor que la mort ne peut pas nous enlever : les liens fraternels. Puissions-nous nous incliner devant tous les frères que le Seigneur nous donne à aimer autant que nous aimons le trésor nommé Jésus.

Méditer avec l’émission Bonne nouvelle de l’été sur RCF

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