Dix-neuvième dimanche du temps ordinaire

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Publié le 17 juillet 2025

L’Évangile de ce dimanche nous appelle à être des intendants fidèles et sensés qui restent en tenue de service. Si la « la foi est une façon de posséder au présent le don de Dieu que l’on espère », que fait l’intendant fidèle ? Dans quelle perspective vit-il ? Où puise-t-il la joie ?

Prédication du père Louis Groslambert pour le dix-neuvième dimanche du temps ordinaire

Permettez que je rappelle brièvement l’enseignement de dimanche dernier : Jésus parlait d’un homme dont l’avoir était conséquent, et il interrogeait « à quoi vont lui servir ses greniers pleins puisqu’il va mourir avant demain matin ? » L’homme dont parlait Jésus réfléchissait à court terme et ne pensait pas à l’avenir. Et nous à qui Jésus parle aujourd’hui, avons-nous le cœur attaché à des biens qui assurent l’avenir ou sommes-nous attachés à des choses qui n’empêchent pas de mourir, et qui ne sont que des « biens » très éphémères ?

Nous connaissons des gens qui évaluent le présent en fonction du passé : « de notre temps, c’était mieux ! ». Mais la majorité des gens pensent le présent en fonction de l’avenir. Ceux qui veulent un métier à l’avenir font des études aujourd’hui ; ceux qui prévoient un voyage coûteux dans 6 mois font des économies aujourd’hui ; ceux qui ont le projet de faire naître un enfant s’organisent dès le premier jour. Les gens pensent qu’il est sage de vivre le présent en fonction de l’avenir. Nous, chrétiens, nous sommes sages aussi d’être tendus vers l’avenir que Dieu promet, et de chanter « nous attendons ta venue ». Parce que le royaume de paix et de justice est notre horizon, nous demandons qu’il vienne d’autant plus que nous sommes dans un monde de conflits et d’injustices ; notre fierté est d’être sûrs que, même si nous sommes pollués par le péché, notre Père a décidé de nous donner le royaume des saints.

Frères et sœurs, bien des gens pensent qu’avoir la foi c’est adhérer à des thèses invérifiables. Oh non ! La foi n’est pas un pari sur l’au-delà ; elle consiste d’abord à constater que Dieu nous aime maintenant, et ensuite, comme dit Élisabeth la cousine de Marie, à croire qu’à l’avenir, il accomplira ses promesses. Je cite la 2ème lecture : « la foi est une façon de posséder au présent le don de Dieu que l’on espère ». La foi (comme l’espérance) est une ancre amarrée dans le Royaume de Dieu.

Alors l’évangile parle d’un intendant fidèle et sensé… tel que nous devrions être. Que fait cet intendant fidèle ? D’une part, parce qu’il veut être fidèle à sa mission, il reste en tenue de service avec un agenda très chargé (c’est-à-dire que sa foi ne le démobilise pas) ; mais d’autre part, parce qu’il veut être sensé, il a la sagesse de vivre en fonction de l’avenir, c’est-à-dire avec la perspective de se trouver devant son maître. Il veille simultanément à faire ce qu’exige son métier, et à garder à l’esprit que son maitre va venir réaliser ses promesses. Je souligne la double attention de l’intendant fidèle et sensé, parce que, soit, on rêve du ciel et on ne met pas la tenue de service, soit on est tellement occupé aux choses de la terre (comme si l’avenir ne dépendait que de nous) qu’on néglige de respirer l’oxygène des promesses de Dieu ; tels sont les gens qui disent qu’ils s’occuperont de la religion quand ils seront en retraite)

En fait il y a de la joie à travailler en fonction des promesses de Dieu ; il y a de la joie à mettre la tenue de service et à garder la lampe allumée. Vous-mêmes, frères et sœurs, quand vous veillez aux affaires présentes, quand, par amour, vous aidez des gens à vivre, que vous offrez des pardons, que vous consentez à être dérangés… quand vous vous souciez de vos proches, que vous leur téléphonez, que vous veillez à leur entente, vous faites quelque chose d’extraordinaire : vous apportez aujourd’hui les matériaux de la Terre Promise, les éléments du royaume à venir… Merci de contribuer à corriger les fractures sociales, les injustices, les menaces contre l’écologie, les solitudes,… Merci de « Garder la tenue de service ! » Merci de veiller, d’être des êtres d’espérance et d’aider les autres à tenir dans l’espérance. Oh ! vous ne pratiquez pas la méthode Coué, l’autosuggestion qui fait dire « demain ça ira mieux » ; ce qui motive votre espérance, c’est que vous vous appliquez à vérifier chaque jour que Dieu tient ses promesses, qu’il vous accompagne, qu’il vous relève, qu’il vous inspire les plus belles choses. Merci de repérer que le Christ est vivant et actif.

Méditer avec l’émission Bonne nouvelle de l’été sur RCF

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