Jeudi Saint 2025

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Publié le 16 avril 2025

Jésus prend son dernier repas avec les douze Apôtres dans la salle dite du « Cénacle ». Saint Paul et les évangélistes Marc, Luc et Matthieu rapportent les récits de la Cène au cours de laquelle, en prenant le pain et le vin, le Christ rend grâce et offre son Corps et son Sang pour le salut des hommes.

À la veille de sa mort, Jésus qui réunit les siens au moment ultime. Avant de les quitter, il doit leur délivrer l’enseignement décisif, la révélation majeure de sa Seigneurie qu’ils n’oublieront jamais. « Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout ».

Regardons comment ce que Jésus fait ce soir-là s’inscrit en particulier dans un épisode biblique. Découvrons comment cela éclaire le sens de l’Eucharistie qu’il institue.

Lire l’homélie de Mgr Denis Jachiet pour le Jeudi Saint 2025

Demeurez ici et veillez avec moi

Au cours de ce repas, Jésus va se mettre à genoux devant chacun de ses disciples et leur laver les pieds. Il prend la tenue de serviteur et dit : « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez vous aussi comme j’ai fait pour vous. » Au cours de la messe célébrée avec solennité, on répète le geste du lavement des pieds.

Après ce repas de la Cène, l’heure de l’épreuve approchant, le Christ se rend au jardin des Oliviers avec les apôtres pour veiller et prier.

Le Jeudi Saint, l’Église célèbre la messe « en mémoire de la Cène du Seigneur », puis le Saint Sacrement est déposé au « reposoir », l’autel est dépouillé, la croix est enlevée et voilée. Tout ce dépouillement : le Christ est entré dans sa passion, dépouillé de tout. C’est une nuit d’adoration, les fidèles s’unissent à la prière du Christ ce soir-là, en veillant auprès du Saint-Sacrement (le pain et le vin consacrés au cours de la messe) jusque tard dans la nuit.

Homélie du père Louis Groslambert pour le Jeudi Saint

Frères chrétiens, à Noël, le Seigneur puissant a surpris en se montrant faible et fragile comme un bébé ! Devant Jean Baptiste, le Juste a surpris en prenant place dans la file des pécheurs pour être baptisé ! Devant les foules, il a surpris et scandalisé en mangeant avec les pécheurs. Aujourd’hui, le Maître déroute quand il se met en tablier, dans la posture du serviteur, au pied des disciples qui l’abandonnent, aux pieds de Pierre le renégat, de Judas le traître, mais aussi aux pieds de Zachée le voleur, aux pieds de la pécheresse, aux pieds des pharisiens qui lui tendent des pièges, à mes pieds… Pour nous montrer le vrai visage de Dieu Jésus met un tablier, car donner la vie, donner sa vie, c’est le travail permanent de Dieu. Pour nous faire comprendre ce qu’il dit sur le pain, c’est-à-dire sur son corps – le corps que Dieu a pris – , Jésus met un tablier, car donner sa vie pour les autres est un travail qui demande de la volonté et de la persévérance. Pour que les disciples fassent mémoire du « corps livré», il faut que tous mettent un tablier, car, donner sa vie pour les autres est un vrai travail et ça demande de la volonté et de la persévérance. On ne peut pas communier au Corps du Serviteur, si on n’est pas soi-même serviteur, en tablier.

            En mettant un tablier de travail, Jésus consacre les femmes et les hommes au service de leur famille, les soignants en blouse blanche auprès des malades, et ceux qui, en combinaison spéciale, interviennent en milieu périlleux au service des accidentés. Même les non chrétiens pensent que leur noblesse est de mettre un tablier pour servir les autres ! Les personnes qui sont en tablier au service des autres sont la manifestation de la présence réelle du Christ dans le monde. Mais, nous, les chrétiens, nous avons une raison supplémentaire de mettre un tablier : nous pouvons raisonner ainsi : « Si notre maître a traversé la vie dans l’humilité de la dernière classe, je ne peux pas traverser la vie dans un confort de première classe… Donc comme Jésus, je ne suis pas sur terre pour être servi, mais pour servir ».
            Nous ne pouvons pas dire « ceci est mon corps » seulement sur le pain ; il faut le dire sur soi : Servir, avoir le souci de l’autre, c’est la conséquence qui découle de la parole « ceci est mon corps livré pour les autres ». Un prêtre disait que sa vie a été guidée par trois mots « Et les autres ? » De même, un philosophe russe a écrit ceci : « Mon pain est une question matérielle ; le pain de mon prochain est une question spirituelle ». Le souci des autres fait passer du matériel au spirituel. Vraiment, en mettant un tablier, Jésus a montré que la grandeur de l’homme, c’est de passer du matériel au spirituel, et cela en servant les autres. Vraiment en donnant le pain et en disant « prenez et mangez », Jésus a montré que l’homme n’est pas grand quand il vit pour soi, mais quand il vit pour les autres. 

            Frères et sœurs, vous vous souvenez que Jésus dit à Pierre « si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi ». Je crois que pour avoir part avec le Christ, il faut passer du matériel au spirituel, et nous demander en permanence « et les autres ? ». C’est l’effort de conversion que nous avons à faire en permanence. Pour avoir part avec Jésus, il faut accepter qu’il lave nos pieds qui se salissent chaque fois qu’ils nous conduisent là où nous oublions les autres… Pour avoir part avec Jésus, il faut accepter qu’il lave nos langues salies d’avoir dit du mal des autres. Pour avoir part avec Jésus, il faut accepter qu’il lave nos yeux sales de n’avoir pas vu les difficultés des autres.
            « Mon pain est une question matérielle, le pain des autres est une question spirituelle » La relation aux autres est une question spirituelle. Ceux qui l’envisagent sur le mode de la guerre, ou sur le mode du mensonge sont poussés par l’esprit mauvais… Jésus qui obéit au Saint Esprit, envisage la relation aux autres sur le mode du don de soi : « mon corps livré pour vous ». A Judas qui trahit, et à Pierre qui va renier, Jésus lave les pieds et leur donne le pain en disant « mon corps livré pour toi ». De même, moi qui le renie hélas, il me tient pour son ami. Il me dit : « si je ne te lave pas, si je ne donne pas ma vie pour toi tu n’auras pas de part avec moi, tu ne seras pas en communion avec moi ».

            Mettrai-je le tablier de service pour être en communion avec Jésus?

Jeudi saint médité dans l’émission l’Évangile aujourd’hui

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