« Je marche, je crois, j’espère »
La Marche-retraite 2025, prêchée par le Père Olivier Teilhard, vicaire général, a commencé ce mardi 15 juillet, en partant de l’église du Sacré-Coeur d’Audincourt. Le thème de la semaine est « Le Credo, symbole de Nicée, mémoire d’une espérance ».
Comment est-ce que je vois le monde, l’histoire du monde ? Je perçois l’évolution du monde et je vis le drame de l’histoire : quelles sont mes raisons d’espérer ? En ce Jubilé de l’espérance nous marcherons avec le prophète Isaïe, prophète de la consolation d’Israël, et le Credo de Nicée de Constantinople, mémoire de notre espérance : « Je marche, je crois, j’espère : Ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur, nous dit le prophète Isaïe, trouvent des forces nouvelles… ils courent sans se lasser, ils marchent sans se fatiguer » (Isaïe 40, 31). Nous confirmer dans la foi et l’espérance, tel est l’enjeu de cette marche.
Jour 5 – Voujeaucourt-Montbéliard
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Journal de Catherine :
En ce cinquième jour de marche retraite, nous avons médité sur la dernière partie du Credo qui ouvre à l’espérance d’une création nouvelle fondée sur le témoignage de l’Esprit Saint. Nous proclamons notre foi : « Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie… J’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir. Amen. »
Avec le prophète Isaïe, messager de consolation pour Israël, nous sommes invités à nous remettre dans la foi et l’espérance. La mémoire de Dieu s’exprime par sa Parole, transmise à son peuple — des tables de la Loi à l’Alliance. Dieu écoute, parle, avertit contre les idoles et trace le chemin vers Jérusalem, la Cité sainte. Il promet nourriture, consolation, paix et joie. De parole en parole, de rappel en rappel, le peuple avance, guidé par la main créatrice de Dieu, vers la Cité céleste. C’est le rassemblement universel de toutes les nations et de tout ce qui est dispersé en nous : œuvre du Cœur de Dieu, œuvre de résurrection, en écho à la foi de l’Église : « l’espérance ne déçoit pas. »
L’après-midi, avec le pape François, nous avons contemplé le Cœur de Jésus, lui qui nous a aimés d’un amour infini. La dévotion au Sacré-Cœur devient ainsi un appel : amour pour amour. C’est un engagement de réparation et de mission, une démarche communautaire au service de la communion. La bienheureuse Marguerite-Marie Alacoque disait : « Je reçus de mon Dieu des grâces excessives de son amour, et me sentis touchée du désir de quelque retour… de lui rendre amour pour amour. » Cet amour, nous sommes invités à le prolonger chez nos frères, en donnant notre vie simplement à partir de ce que nous sommes. L’union au Christ nous ouvre à la vie et à la réparation de ce qui est blessé : notre unité intérieure, et l’unité entre frères, entre peuples.
Seigneur, tu vois notre monde bouleversé, déchiré, en quête de sens. Tu l’aimes, tu vis et tu souffres avec nous. Fais de nous des missionnaires qui cherchent à rendre le monde amoureux de Toi.
La journée s’est conclue dans une grande joie, avec un chaleureux accueil à Saint-Pierre-et-Paul, les Complies à 18h30, suivies d’une veillée de prière. Nous avons chanté notre espérance :
« Je sais en qui j’ai mis mon espérance,
Je suis sûr de son amour,
Oui, Il me gardera jusqu’à son retour. »
Photos jour 5 :












Jour 4 – Bart – Voujeaucourt
La rédemption – Une espérance fondée sur la résurrection du Christ « Le Christ, notre espérance » (1 Timothée 1, 1)
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Le journal de Catherine
Comme chaque matin, notre journée commence par le chant des Laudes, dans l’action de grâce. L’Esprit du Dieu vivant vient nous habiter pour nous faire entrer dans l’aventure du jour : accueillir pleinement ce qui vient.En proclamant le Credo, nous contemplons le mystère de la rédemption. La foi d’Israël nous le rappelle : la mort n’est pas la fin. Le Credo est une mémoire vivante, une source d’espérance fondée sur la résurrection du Christ. Nous sommes associés à ce mystère : celui d’un Dieu qui se donne.
Avec le prophète Isaïe, nous écoutons cette parole qui traverse les siècles : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu » (Is 40,1). Exil, fragilité, peur… Dieu ne s’éloigne pas. Il rassemble ses brebis, relève les faibles, fortifie les cœurs, et aime sans se lasser. Il habite toute chose. En Lui, humanité et divinité se rejoignent – c’est le grand mystère de la vie. Ce sont déjà les indices de la Résurrection “ce qui n’est pas assumé par le Christ n’est pas sauvé”. La croix devient alors le lieu central de la promesse. Élevé de terre, le Christ attire tous les hommes à Lui. Là, l’amour de Dieu parle au plus profond de nos cœurs.
L’après-midi, guidés par les paroles du pape François, nous nous approchons du Cœur de Jésus. Un cœur transpercé, un cœur offert : non pas une idée, mais un homme, un fait, un Dieu fait chair. En Lui, le don total : il a souffert pour nous. Et dans la contemplation, nous partageons ses souffrances. Les blessures, la couronne d’épines… elles sont encore présentes aujourd’hui. Mais son amour guérit, console, apaise. C’est de cet amour que nous avons soif. Et une fois consolés par Dieu, nous devenons capables de consoler à notre tour – et même de consoler le Christ, qui marche avec chacun, portant le monde dans sa croissance et ses douleurs.
Seigneur, apprends-nous à reconnaître ta soif, à vouloir te désaltérer, te consoler, t’aimer.
🌸🕊️✨👏 Sois loué, Seigneur ! ⭐
Photos jour 4 :
- Pique nique et enseignement au Mont Bart
- Messe puis repas festif, les marcheurs rejoignant la fête des bénévoles de la paroisse Saint Michel !






















Jour 3 – Grand-Charmont – Bart
L’incarnation – Une espérance fondée sur le fait du Christ « Le Christ, notre espérance » (1 Timothée 1, 1)
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Le journal de Catherine
Ce troisième jour de marche spirituelle nous a conduits à méditer sur l’incarnation, ce mystère d’un Dieu qui se fait homme pour nous sauver. Reprenant les paroles du Credo — « Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme » — nous avons contemplé la profondeur de ce geste d’amour. Le cœur humain porte en lui le désir d’un amour infini : c’est Dieu lui-même qui l’a inscrit au plus intime de notre être. Le désir d’aimer et d’être aimé, plus fort que le péché originel, témoigne de notre capacité à accueillir Dieu.
Avec le prophète Isaïe, nous avons écouté la promesse de l’Emmanuel : « Voici que la Vierge est enceinte… ». Dieu vient rejoindre l’homme dans ses ténèbres pour y faire briller sa lumière. La maternité devient le signe de cette espérance : l’enfant passe de l’ombre à la lumière, image de notre propre passage vers la vie divine. En Jésus, un monde nouveau naît. L’enfant donné, ce Fils annoncé comme « conseiller merveilleux, Dieu fort, Père éternel, Prince de la paix », est le don parfait de Dieu à l’humanité.
L’après-midi, avec les mots du pape François, nous nous sommes tournés vers le cœur de Jésus, ce cœur de chair qui pleure, souffre, aime. Un cœur pleinement humain, mais aussi divin, qui nous attire vers lui pour nous faire découvrir la source de la vie, de la lumière, de la sagesse et du don de soi. En lui, nous devenons enfants du Père, pouvant dire avec confiance : « Abba, Papa ».
Nous avons été chaleureusement accueillis à la chapelle de Bart, puis à Voujeaucourt, autour d’un bon hachis parmentier maison. La journée s’est conclue par une belle célébration diocésaine en l’honneur de Sainte Marie-Anne Brideau, guillotinée le 17 juillet 1794.
Photos jour 3 :
- Départ de l’église de Grand Charmont, en direction de Montbéliard.
- L’enseignement dans la cour de l’antenne du Secours catholique de Montbéliard, avec un accueil convivial par les bénévoles.
- Repas au Pré la Rose
- Retour par Sainte Suzanne et arrivée vers 17 h à la chapelle de Bart avec un accueil pour un goûter sympathique
- Messe pour la fêtes des Saintes Carmélites de Compiègne, dont Marie-Anne Brideau.



































Jour 2 – Fesches le Châtel – Nommay
L’engendrement – Une espérance fondée sur l’histoire de Dieu avec nous
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Le journal de Catherine
En ce deuxième jour de marche, le Père Olivier nous a invités dès le matin à rendre gloire à Dieu, « Lui qui fait des merveilles, présent au milieu de nous maintenant et à jamais ». La louange, disait-il, nous relie à notre cœur et à l’Église, et le Seigneur nous appelle à le regarder… en chantant !
Le thème de la journée était l’engendrement : cette espérance enracinée dans l’histoire de Dieu avec l’humanité. Nous avons médité sur le Credo : « Je crois en un seul Seigneur Jésus Christ… engendré, non pas créé… » Une invitation à reconnaître la fidélité de Dieu envers sa création, et à marcher avec Lui, source de vie et lumière du monde. La vie reçue ne vient pas simplement de notre mère : elle est un don de Dieu, en expansion permanente. Le Christ, notre rocher, habite nos cœurs, et la création continue en Lui. En écoutant Isaïe, Dieu nous redit : « Tu as du prix à mes yeux et je t’aime. » Comme le disait Teilhard de Chardin : « Dieu fait les créatures se faire ». Nous sommes ainsi continuellement engendrés à une vie nouvelle.
L’après-midi, en méditant l’encyclique du pape François, nous nous sommes approchés du Cœur de Jésus. Cela nous a conduits à des questions essentielles : qu’est-ce qui nourrit mon cœur ? Quelle est l’origine de ma foi ? Quels liens d’amitié est-ce que je tisse avec le Seigneur ? Suis-je prêt à franchir les distances pour vivre un vrai cœur à cœur avec Lui ? Pouvons-nous, comme Paul, nous émerveiller devant l’amour de Dieu ? Sommes-nous touchés par ce que rayonne le Cœur de Jésus ? Avons-nous chaussé les lunettes de la foi pour reconnaître Son amour ?
La journée s’est conclue par un accueil chaleureux dans la paroisse du Bon Pasteur. Après un délicieux repas aux parfums épicés qui embaumaient déjà l’air pendant la messe, nous avons prié et chanté avec François-Xavier à la guitare, les paroissiens et de jeunes baptisés. Ensemble, nous avons remercié le Seigneur pour toutes les grâces reçues en ce 16 juillet.
Photos jour 2 :
















Jour 1 – Audincourt-Fesches-Le-Châtel
La création – Une espérance fondée sur les dons de Dieu fidèle
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Le journal de Catherine
C’est le premier jour de notre marche retraite sur le thème : Le Credo, symbole de Nicée, mémoire d’une espérance. Une marche où foi et espérance s’entrelacent : je marche, je crois, j’espère… Après avoir relu ensemble les deux formulations du Credo – celui des Apôtres et celui de Nicée-Constantinople –, le Père Olivier Teilhard de Chardin nous a invités à méditer sur le souffle, ce souffle qui garde vive la mémoire de l’Espérance. Il nous a rappelé que la parole se transmet à travers des écrits, mais ne s’y enferme pas : elle reste vivante. Il nous a interrogés sur notre manière d’espérer : s’agit-il d’une nostalgie tournée vers le passé, ou d’une confiance orientée vers l’avenir ? Une espérance enracinée dans le Cœur du Christ, au cœur même de la foi de l’Église.
En marchant, nous avons quitté les paysages urbains, marqués par les traces de la vie humaine, pour entrer dans un bois, espace symbolique propice à l’intériorité. Ce chemin nous a conduits à méditer les premières paroles du Credo : « Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible. » À travers la voix du prophète Isaïe, nous avons entendu une Parole qui traverse les siècles : « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. » Dieu nous parle de manière fidèle et constante : il nous promet de bonnes choses, une alliance éternelle. Il nous invite à venir à lui tant qu’il est proche, comme la pluie et la neige qui fécondent la terre avant de remonter vers le ciel. Il promet la joie et la paix à ceux qui répondent à son appel. Nous avons ainsi redécouvert que notre vie repose sur le nom et le don de Dieu. Le Dieu d’Israël est un Dieu qui se donne, un créateur qui veut le bonheur des hommes, une création qui s’associe à cette œuvre de paix.
L’après-midi, nourris par ces dons médités le matin, nous avons vécu un temps de partage en groupe autour du centre de notre foi : Jésus, en son Sacré-Cœur. Pour nous accompagner, nous avons ouvert la dernière lettre encyclique du pape François sur l’amour humain et le Cœur divin de Jésus-Christ. Cette lecture nous a invités à revenir à notre propre cœur, en nous posant des questions essentielles : quel sens donnons-nous à notre vie ? Pour quoi – et pour qui – sommes-nous sur cette terre ? Qui suis-je devant Dieu ? Le pape nous conduit au cœur de notre humanité. Tout le monde a un cœur, mais il est parfois fragmenté par les désirs, les blessures, l’égoïsme. Le philosophe Heidegger nous rappelle que pour accueillir le divin, nous devons bâtir une maison d’hôtes en nous-mêmes. Accueillir Dieu, accueillir l’autre, réconcilier notre histoire personnelle, c’est apprendre à vivre avec notre cœur. Dire « je suis mon cœur » et apprendre à vivre à partir de lui, avec Lui. C’est ainsi que nous pouvons espérer bâtir un monde nouveau. Car, comme le dit le pape François, un cœur uni à celui du Christ peut opérer un véritable miracle social.
La journée s’est achevée dans la joie et la convivialité. Le Père Saran nous a accueillis avec beaucoup de chaleur et de générosité. Un bon repas « fait maison », des “reuchtis”, et l’animation haute en couleur de la “Dédée d’Exincourt”, pleine d’humour, d’amour et de joie à partager, ont clôturé cette première journée riche de sens, de rencontres et d’espérance.
Photos jour 1 :











