Septième dimanche de Pâques

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Publié le 30 mai 2025

« Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé,et que tu les as aimés comme tu m’as aimé ».

Jésus met toute sa puissance de résurrection dans sa prière pour l’unité des hommes : « Que tous soient un » ! le Christ ne demande pas seulement l’arrêt des haines et des combats ; il demande que les hommes soient unis aussi intensément qu’il est uni au Père. Et il donne mission à l’Église d’être le sacrement de l’unité du genre humain.

Prédication du père Louis Groslambert pour le septième dimanche de Pâques

Frères et sœurs, jusqu’à dimanche prochain, la Pentecôte, nous vivons les 50 jours du temps pascal. Nous avions vécu 40 jours de carême pour nous préparer à la joie de Pâques et nous aurons vécu 10 jours de plus – 50 jours – pour savourer la joie de Pâques. Aujourd’hui, pour que nous savourions la joie de Pâques, l’Église nous dit une bonne nouvelle que j’apprécie : Jésus prie pour nous.

Jésus met toute sa puissance de résurrection dans sa prière pour l’unité des hommes : « Que tous soient un » ! Nous, nous souffrons énormément des agressions que s’infligent mutuellement les hommes, y compris les chrétiens ! Eh bien, le Christ en souffre plus que nous ; c’est pourquoi il prie intensément. Il prie, certes, pour l’unité des disciples et de ceux qui deviendront disciples, mais aussi pour l’unité de tous les hommes. Parce que tous les hommes sont de la famille de Dieu, parce qu’ils ont le même Père. Ceux qui s’affrontent à Gaza ou en Ukraine ont le même père ; ils ont donc vocation à ne plus être ennemis mais fraternellement un, d’une unité aussi intense que celle qui unit le Fils et le Père. Ainsi, le Christ ne demande pas seulement l’arrêt des haines et des combats ; il demande que les hommes soient unis aussi intensément qu’il est uni au Père. Et il donne mission à l’Église d’être le sacrement de l’unité du genre humain. L’Église voudrait tellement réussir la mission de travailler à l’unité selon le désir du Seigneur, qu’elle demande d’être aidée : « Viens, Seigneur Jésus, viens, toi qui fais l’unité ». L’Église est sûre que le groupe humain ne peut être vivable, que si les gens sont unis comme sont unis le Père, le Fils et le Saint Esprit. C’est pourquoi elle dit « viens Seigneur Jésus, toi qui es un avec le Père, viens nous unir ».

Mais la division n’est pas seulement entre les hommes : elle est à l’intérieur même de chacun. L’homme est un être de contradictions : nous disons vouloir la justice et l’égalité, mais nous ne sommes pas prêts à renoncer à nos avantages ; en moi, en vous, coexistent et l’attrait de l’entente et la jalousie, et la pitié pour les égarés et le réflexe qui les condamne, et la prière pour que la volonté de Dieu se fasse et notre désir pressant que notre volonté se fasse … Souffrant de ces contradictions, nous prions sans doute en disant « Viens, Seigneur Jésus, unifie mon cœur ! » ; mais réjouissons-nous, la prière du Christ – qui est unifié par l’amour seul – prie plus que nous pour que notre cœur soit unifié.

Frères et sœurs, savourons la joie de la résurrection. Jésus dit ce que sera notre résurrection : « Père, que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux ». Ca me bouleverse de penser que Jésus prie pour que je sois aimé du même amour que lui. En effet, je ne m’étonne pas que Jésus qui est le Fils très fidèle reçoive du Père un amour infini ! mais je trouve renversant d’apprendre que le Christ prie pour que moi qui suis loin d’être le fils très fidèle, je puisse recevoir du Père un amour infini, le même amour que reçoit le Fils très fidèle. Or c’est pourtant cela qui est donné à la communion. Elle est grande notre vocation ! En mangeant le pain qui porte tout l’amour, nous nous réjouissons que l’amour de Dieu vienne en nous.

Le pape François a insisté pour que nous soyons des disciples missionnaires, « afin que le monde croie ». Le monde ne pourra croire que si nous ne nous contentons pas d’être polis les uns envers les autres ; le monde ne pourra croire que si nous avons en nous l’amour dont le Père aime le Fils, donc un amour qui dépasse les aptitudes humaines, un amour qui nous est donné. C’est pour recevoir cet amour que nous tendrons les mains, comme des mendiants, pour le recevoir dans la communion. C’est pour guérir le monde du fléau du « chacun pour soi » que nous disons « viens, Seigneur Jésus ; viens nous faire un ». Car l’unité dans l’amour est le principal argument missionnaire. C’est pour aller vers des telles relations que l’Église doit sans cesse se réformer.

Frères et sœurs, en recevant la communion, pensez que Dieu vous donne d’être reliés à lui comme toute rivière est reliée à sa source. En recevant la communion, pensez que Dieu vous donne d’être un seul corps avec les autres qui partagent le même pain. En recevant la communion, pensez que pour, pour alimenter votre espérance, Dieu vous donne la perspective de la venue du Christ recréateur du monde. En recevant la communion, pensez que Dieu vous donne d’avoir en vous l’amour sans limite dont Jésus est aimé. « Viens Seigneur Jésus ! Viens faire tout cela ! »

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF

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