Vingt-neuvième dimanche du temps ordinaire

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Publié le 13 octobre 2025

Est-ce que Dieu devrait répondre à vos prières comme un ordinateur répond dès qu’on fait un clic ? Alors pourquoi prions-nous ? Nous prions pour dire à Dieu qui veut sauver : « ce que tu veux faire en tant que sauveur, c’est exactement ce que je désire » Autrement dit, nous prions pour nous situer filialement, et donc nous prions pour devenir priants. C’est d’abord sur nous que la prière a de l’influence.

Prédication du père Louis Groslambert pour le vingt-neuvième dimanche du temps ordinaire

Sans doute bien des gens prient. Il semble qu’ils prient le plus souvent pour demander des succès, la santé, la solidité d’un couple, l’avenir des enfants… Ceux qui demandent ont bien raison, car la demande est en fait une louange ; ils disent : « Seigneur, je te demande car je sais ta générosité ! » Mais, mettent-ils autant d’insistance pour remercier que pour demander ? Nous avons mille motifs de demander, et donc mille motifs de dire merci ; c’est pourquoi la gratitude est essentielle ; rappelez-vous l’évangile de dimanche dernier où, sur dix lépreux guéris, un seul revient remercier Jésus de l’avoir guéri. Or, il suffit d’un petit déclic de joie ou de la vision d’un beau geste pour qu’on dise merci à Dieu.

Frères et sœurs, votre prière de demande n’est pas une commande à Dieu comme une commande à un fournisseur. Je réfléchis à cette question parce des parents ont prié au chevet de leur enfant, mais leur enfant n’a pas survécu ; des prisonniers ont prié mais ils ont été torturés ; des paroisses ont prié « donne-nous des prêtres » et c’est la pénurie… Est-ce que Dieu devrait répondre à vos prières comme un ordinateur répond dès qu’on fait un clic ?

En fait, comment concevez-vous la prière ? Priez-vous en prétendant renseigner Dieu sur les besoins des hommes ? Non ? il sait qu’untel est malade, qu’une telle a un gros souci ; il est inutile de le renseigner ! Priez-vous en prétendant dire à Dieu ce qu’il doit faire pour celui-ci ou celui-là ? Non, nous serions bien prétentieux de suggérer une idée à Dieu qui a plus de sagesse que nous ! Si nous ne prions ni pour renseigner Dieu, ni pour lui suggérer une bonne idée, ni pour hâter la livraison d’une commande, alors pourquoi prions-nous ? Nous prions pour dire à Dieu qui veut sauver : « ce que tu veux faire en tant que sauveur, c’est exactement ce que je désire » Autrement dit, nous prions pour nous situer filialement, et donc nous prions pour devenir priants. C’est d’abord sur nous que la prière a de l’influence.

L’attitude filiale, c’est la confiance jamais lassée. Pour illustrer la persévérance dans la confiance, l’évangile donne en exemple cette veuve qui harcèle le juge encore et encore. Bien sûr, la parabole ne dit pas que Dieu est aussi mal disposé que le juge ; elle dit que si le juge malveillant finit par exaucer, à combien plus forte raison Dieu bienveillant exauce toujours. La parabole dit qu’il faut imiter la veuve et persévérer dans la prière ; encore une fois, non pour influencer Dieu mais pour devenir filiaux, priants, confiants, persévérants dans la confiance.

Celui qui prie devient davantage filial ; à force de dire « que ton règne vienne », il se met dans la tête que Dieu aura toujours le dernier mot, le mot de la guérison, le mot de la paix ; à force de dire « que ta volonté soit faite », celui qui prie épouse la volonté et les projets de Dieu. Le P. de Montcheuil dit l’effet de la prière par une leçon d’orthographe ; il écrit : quand on prie, on n’est pas toujours exaucé ; mais on est toujours exhaussé, exhaussé parce qu’on est mieux accordé à Jésus, exhaussé parce qu’on est mieux assuré que la force de résurrection soulève le monde, exhaussé parce qu’on grandit dans la foi à la victoire de la croix ; on est exhaussé parce qu’on voit plus loin que l’immédiat La prière des hommes ne transforme pas Dieu ; mais elle fait grandir la foi chez ceux qui prient. Si je prie pour quelqu’un qui est très seul, ou qui souffre, ma prière va m’obliger à me déranger auprès de cette personne pour atténuer sa solitude. Si je prie pour quelqu’un que je n’aime guère, logiquement, je vais m’interdire de dire du mal de cette personne. Si je prie pour mes ennemis, je ne serai plus sali par la vengeance. La prière nous transforme… elle nous dérange. Elle nous donne la position filiale devant Dieu.

Jésus demande « est-ce que le Fils de l’homme trouvera la foi sur la terre ? c’est comme s’il demandait « trouvera-t-il des gens en attitude filiale ? Trouvera- t-il des gens qui prient filialement ? Trouvera-t-il des gens qui se laissent déranger par leur prière ? De ce fait, la vraie question n’est pas : est-ce que Dieu exauce ? Elle est plutôt : Avons-nous le désir d’être exhaussés ? Et consentons-nous à être transformés, dérangés par Dieu ? Autrement dit, est-ce que nous exauçons Dieu quand il nous demande de nous déranger pour mieux aimer ? Frères et sœurs, sommes-nous filialement confiants, filialement obéissants, à l’image de Jésus ?

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF

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