Vingtième dimanche du temps ordinaire

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Publié le 17 juillet 2025

La déclaration de Jésus : « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais plutôt la division » nous heurte. Jésus regarde les incendies du mépris et de l’injustice qui ravagent ce monde pour allumer le contre-feu de son amour. L’Église a reçu, à sa suite, la mission d’allumer des foyers de miséricorde, de douceur, de réconfort… et chaque baptisé a reçu la mission d’être prophète, d’être dans le monde sans être du monde, de brûler du feu de l’amour de Dieu.

Prédication du père Louis Groslambert pour le vingtième dimanche du temps ordinaire

Frères et sœurs, vous aimez sans doute la paix. Et évidemment, vous avez été heurtés quand vous avez entendu Jésus, le prince de la paix, déclarer : « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais plutôt la division ». Nous qui aimons la vie paisible, l’unanimisme, jusqu’à en être lâches, nous sommes choqués ! Mais en fait, est-ce que notre peur de la division est saine, noble, ou est-elle un médiocre désir de tranquillité ?

Il faut noter que Jésus commence par dire : « je suis venu apporter un feu ». Jésus n’est pas un pyromane, mais il diagnostique que nous sommes en manque de vitalité, assoupis dans la tiédeur. Alors il dit qu’ « il est l’heure de nous réveiller de notre sommeil » ; il veut nous communiquer sa ferveur, son ardeur ; il veut allumer des foyers de miséricorde, des foyers de générosité, … Il nous trouve tièdes et veut nous rendre passionnés, comme lui ; il nous trouve presque éteints et il veut nous rendre brûlants, comme lui. Il veut nous rendre apôtres de la paix en nous donnant l’Esprit de ferveur. Lui qui brûle de l’amour divin, il voudrait que nous brûlions du même amour.

En effet, on comprend que celui qui prend au sérieux l’esprit de l’évangile et tourne le dos à l’esprit du monde, se trouve forcément en décalage avec son entourage… Ainsi, celui qui fait le signe de la croix et montre par là qu’il n’y a rien de mieux que de donner sa vie, celui-là va être mal vu par ses proches qui n’envisagent pas de se déranger pour les autres. Si un membre de la famille choisit de ne plus idolâtrer les biens matériels, de pardonner à un offenseur, d’accueillir les réfugiés, alors que son père ou sa mère ou son beau-frère ne font pas ces choix, il est forcément en décalage par rapport à eux… En un mot, celui qui se laisse enflammer par le feu de Jésus reste dans le monde mais n’appartient plus au monde. Parce que Jésus emmène les gens à suivre des chemins autres que les chemins habituels de l’argent et des idoles, il avertit en disant « je suis venu apporter la division ».

Depuis qu’on a vu Jésus en croix, on sait que l’amour n’est pas aimé. Le plaidoyer pour le pardon suscite l’ironie des tenants de la vengeance (peut-être des membres de la famille) ; l’invitation à partager suscite les quolibets des tenants du chacun pour soi (peut-être des membres de votre famille)… Jésus a raison de dire « cinq personnes de la même famille seront divisées ».

Des gens crient « au feu » quand des incendies ravagent les forêts. Mais s’alarment-ils autant quand des gens mettent le feu à la société en attisant les haines et les mépris et les injustices ? Comme disait un homme célèbre « la maison brûle et nous regardons ailleurs ». Jésus, lui, regarde cet incendie destructeur ; et il est venu allumer le contre feu de l’amour. Je m’attache à Jésus et vous aussi, je voudrais suivre Jésus et vous aussi, car c’est rendre service à l’humanité que de régler sa vie sur son commandement « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».

Nous devrions nous réjouir chaque fois que quelqu’un essaie d’allumer un foyer de générosité, de justice, de réconciliation. Jésus a été un tel prophète ; et à sa suite, l’Église a la mission d’allumer des foyers de miséricorde, de douceur, de réconfort… et chaque baptisé a reçu la mission d’être prophète, d’être dans le monde sans être du monde, de brûler du feu de l’amour de Dieu.

Comment être de tels prophètes ? En faisant exister un esprit communautaire plus vivant dans la paroisse ; en pratiquant davantage l’entraide, l’accueil, en disant sur soi-même « mon corps livré pour les autres ». Vous voyez que le feu dont parle Jésus n’est pas un incendie destructeur. C’est l’amour brûlant du Saint Esprit… bien différent de notre penchant vers le confort et la tranquillité

Parce que l’évangile demande aux disciples d’aller à contre courant comme des gêneurs, parce que l’Esprit saint va à contre courant de l’esprit du monde, voulez-vous demander à Dieu la grâce d’être des gêneurs… mais des gêneurs utiles… comme Jésus. Car si nous ne brûlons pas d’amour, les autres meurent de froid. Puissions-nous communier à ce Seigneur qui allume constamment le feu de l’amour.

Méditer avec l’émission Bonne nouvelle de l’été sur RCF

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