L’Évangile à la lumière de l’art
Prêtre du diocèse de Besançon, nommé chapelain en 2020 par son archevêque, le père Axel Isabey propose des temps de ressourcement ou de découverte, de la foi chrétienne sur la colline de la chapelle reconstruite par Le Corbusier. Responsable du service diocésain « foi et art », le P. Axel présente en ce lieu l’Évangile à la lumière de l’art.
- Samedi 5 juillet de 9h30 à 18h : « Non plus un esclave, mais un frère bien-aimé »
« Non plus un esclave, mais un frère bien-aimé »
L’épître de saint Paul à Philémon, sa plus brève (25 versets), mais aussi sa plus fraternelle, transgresse la loi séculaire du Monde Antique sur l’esclavage. Paul, emprisonné à Rome, demande à un chrétien (Philémon) maître d’un esclave en fuite, Onésime que Paul a baptisé en prison, de l’accueillir comme un frère en Christ.
La loi punit cruellement ces fugitifs sur lesquels leur maître ont droit de vie et de mort. Aussi Paul, tel le bon Samaritain (Luc 10), précise que « s’il t’a fait du tort ou s’il te doit quelque chose, mets cela sur mon compte. »
Nous irons à La Maison de la Négritude et des Droits de l’Homme, lieu de mémoire du cahier de doléances de Champagney par lequel ce modeste village demanda l’abolition de l’esclavage des Noirs en 1789 ; ce texte visionnaire, éclairé et courageux, ne verra pourtant sa réalisation en France qu’en 1848.
- Lors de veillées chez le chapelain, vous pourrez découvrir ou approfondir, par des œuvres picturales et cinématographiques, l’histoire de cette Église et de ses saints qui ont façonné l’Europe, contribuant à l’évolution de sa pensée, de sa philosophie, et à l’évolution de son droit au service de l’Homme.
- Jésus Christ étant « sans diplômes » (Jean 7), la connaissance des arts, et/ou de la foi chrétienne, ne sont pas nécessaires. Seul un cœur ouvert, quelle que soit sa foi, en Dieu et/ou en l’Homme. Sans prosélytisme, vous serez invités aux offices des clarisses et aux eucharisties, qui font le lien entre la Bible et ce lieu qui attire des visiteurs et des pèlerins du monde entier
Notre-Dame du Haut de Ronchamp : lieu de pèlerinage depuis le XIIIe siècle.
« En bâtissant cette chapelle, j’ai voulu créer un lieu de silence, de prière, de Paix, de joie intérieure. Le sentiment du sacré anima notre effort. »
(Le Corbusier, 25 juin 1955, discours d’inauguration)
Vivre l’expérience de l’architecture nouvelle au service d’une espérance millénaire
Le Corbusier, d’origine protestante et agnostique, fut fidèle à trouver et à exprimer par son architecture aussi nouvelle que solennelle, la place de la Vierge Marie que lui reconnaît l’Église catholique. Humblement, et consciencieusement pour répondre à son commanditaire, il recevait régulièrement un jeune chanoine qui lui présentait la mission de la Vierge, hier et aujourd’hui.
L’architecte qui aimait à dire par rapport à l’architecture postmoderniste de la chapelle, ainsi que les deux habitations qu’il a dessinées : “la maison doit être l’écrin de la vie, la machine du bonheur”.
Il bâtit aussi, avec les pierres de l’ancienne chapelle détruite par les bombardements de 1944, une pyramide honorant ces soldats qui donnèrent leur vie pour cette Paix tant désirée, continûment fragile, et dont leur passé espère sa rédemption.