‘Le Carême, une quarantaine’

Comme son nom l’indique, le Carême est une quarantaine ! Peut-être serons-nous mis ’en quarantaine’ à cause de l’épidémie de Covid ! Profitons-en pour le vivre positivement en allant à l’essentiel. Le Carême est un moment de désert, un temps de dépouillement pour refaire nos liens d’Alliance avec le Seigneur, comme le peuple hébreux en marche vers la Terre promise. Jésus y demeura quarante jours, disponible à l’intimité avec son Père. Pour approfondir la promesse de résurrection fêtée à Pâques et retrouver les sources de notre Baptême, l’Église nous propose trois démarches: le jeûne, qui simplifie la vie en la désencombrant; le partage, qui permet de regarder l’autre comme un frère; la prière, qui creuse un espace intérieur pour que la Parole de Dieu y trouve sa place. Alors bonne quarantaine !

Jean Bouhélier

Vivre le carême en temps d’épidémie

Nous ne savons pas quelles seront les conditions de ce Carême, si nous serons à nouveau confinés ou non. L’expérience de l’an dernier nous apprend qu’il serait dommage de ne rien vivre si nous ne pouvons pas nous rencontrer, pendant cette montée vers Pâques, fête de la résurrection du Christ et donc fête de notre renaissance. Quels sont les moyens, simples et concrets, qui sont à notre portée?

1. ‘Prier’ ?

Il s’agit de prendre du temps pour rencontrer le Seigneur. Et d’accueillir la Parole de Dieu: lire les textes du jour (dans son missel, ou Prions en Eglise, ou

Magnificat). Ou faire une lecture suivie d’un Evangile dans sa Bible. Suivre les retransmissions de célébrations (télé ou internet), mais pas comme des spectateurs!

2. ‘Jeûner’ ?

Certains le vivent comme une thérapie ou par solidarité avec ceux qui ne mangent pas à leur faim. Mais pour nous, jeûner, c’est se priver de ce qui nous met sous la dépendance de l’habitude (tabac, alcool, télé, internet …). Mais aussi de paroles inutiles, de pensées négatives, de critiques malveillantes … On s’allège du superficiel pour s’emplir de l’Essentiel. Et le jeûne nous conduit à la communion avec Dieu, avec les autres et avec la terre.

On peut parler de frugalité ou de ‘sobriété heureuse’.

3. ‘Partager’ ?

En ce temps d’épidémie: prendre soin de nos proches et manifester de la reconnaissance pour ceux qui prennent soin de nous. Choisir une solidarité concrète à vivre. Ouvrir un chemin de réconciliation avec quelqu’un.

Le temps du Carême, un itinéraire

Ce temps qui nous conduit sur le chemin du Baptême à Pâques comporte une dynamique, apparente dans les lectures des cinq dimanches:

a) Le Carême des Alliances (1ères lectures) :

1. Après le Déluge, l’Alliance avec Noé et toute l’humanité.
2. Par Abraham, l’Alliance avec tous les croyants.
3. Par Moïse au Sinaï, l’Alliance avec ceux qui écoutent la Parole de Dieu.
4. Au retour d’Exil, l’Alliance est renouvelée avec ceux qui reviennent vers Dieu de tout leur cœur.
5. Par les prophètes, l’annonce de la nouvelle Alliance en Jésus.

b) En regardant Jésus (Évangiles) :

1. Il nous conduit au désert avec lui pour que notre foi soit purifiée.
2. Il nous conduit sur la montagne pour transfigurer nos vies.
3. Il fait de nous des pierres vivantes pour construire le Temple nouveau.
4. Il nous est donné par le Père pour être notre lumière.
5. Il est le grain qui meurt pour donner beaucoup de fruit.