25ème dimanche du temps ordinaire

Actualités

Publié le 16 septembre 2021

Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le serviteur de tous » (Mc 9, 30-37)

La foi chrétienne demande au chrétien de mettre au centre la personne de Jésus ; de prendre la personne de Jésus comme référence de tout ; il s’agit d’être en phase le plus possible avec celui qui nous a tant aimés. Et notre foi n’est plus qu’un vernis quand nous ne sommes plus en phase avec Jésus, quand nous ne disons pas comme lui : « mon corps livré pour les autres ».

Homélie du père Louis Groslambert pour le 25ème dimanche du temps ordinaire


Voilà la question qui hante tout le monde : Qui sera le premier ? Les compétitions sportives, le classement des lycées, l’audimat… partout, au lieu que les gens aient l’objectif d’être meilleurs que ce qu’ils étaient la veille, ils ont pour objectif d’être supérieurs aux autres. Donc dans notre monde d’ambitieux, le premier, c’est le plus fort, le plus intelligent, le plus riche, le plus malin… Celui qui dirait autre chose ferait tache. Jésus, inévitablement fait tache : pour lui le premier n’est pas celui qui domine mais celui qui sert.


Notez que Jésus a été tenté d’être celui qui domine : sur une haute montagne le démon lui avait dit « tu pourrais dominer sur tous les royaumes ; il suffit que tu te prosternes devant moi ». Frères, le Christ a voulu être le meilleur non pas en dominant, mais en se mettant aux pieds des disciples et en leur lavant les pieds. Il a voulu être le meilleur en prenant sur lui les péchés des autres. Le Christ n’a pas l’ambition d’occuper la place d’honneur : il se met à nos pieds, à notre service, parce qu’il considère que les hommes – y compris les pécheurs – sont plus importants que lui-même… En entendant « mon corps livré pour vous », voyons bien où Jésus place son ambition : dans ce monde de dominateurs, de prédateurs, il a l’ambition d’être au service, d’aider les gens à vivre, quoi qu’il lui en coûte.


Cette attitude de Jésus irrite parce qu’elle bouleverse l’échelle des valeurs. Le livre de la sagesse rapporte ce que les gens pensent de ce Jésus serviteur : « le juste nous contrarie, faisons-le mourir ». Effectivement, Jésus par sa fidélité met en évidence nos infidélités ; par son pardon, il met en évidence nos rancunes. Alors c’est quoi croire en Jésus ? C’est avouer que, bien qu’il critique nos choix, en l’occurrence le désir de dominer, c’est lui qui fait le bon choix en décidant de s’abaisser.


Et d’après saint Jacques, nous serons dans le malheur tant que nous n’aurons pas remplacé l’ambition de passer avant les autres par l’ambition de les valoriser comme des frères. Attention, saint Jacques ne dit pas qu’il faut se dévaloriser, mais qu’il faut valoriser les autres. Et Saint Paul dit même, que nous aurons toujours une dette envers les autres, celle de les valoriser.


Peut-on dire que puisqu’une personne a une conduite honorable, c’est une bonne chrétienne ? Peut-on réduire la foi à une morale ? Je ne le crois pas, parce qu’il y a des gens qui n’ont pas notre foi mais qui ont une conduite très honorable. La foi chrétienne demande au chrétien de mettre au centre la personne de Jésus ; de prendre la personne de Jésus comme référence de tout ; il s’agit d’être en phase le plus possible avec celui qui nous a tant aimés. Et notre foi n’est plus qu’un vernis quand nous ne sommes plus en phase avec Jésus, quand nous ne disons pas comme lui : « mon corps livré pour les autres ».


Aujourd’hui comme à l’époque de la Bible, à tout moment, il y a devant chacun, deux chemins : le chemin du serviteur (ce chemin valorise les autres et conduit vers la paix, la miséricorde, …) et le chemin du dominateur qui veut être le premier, le chemin de la jalousie et de l’orgueil qui conduit vers la discorde, la guerre, la misère des faibles, le terrorisme.


Nous avons tous à commander dans tel ou tel cercle ; dans la famille, dans une association, une entreprise… Souvenons-nous : commander ne donne qu’un seul droit, celui de se dévouer davantage. Dans la liturgie de l’ordination des diacres, il est dit ‘servir, c’est régner » 

Il prit le pain, il le rompit et le donna, en disant « comme je vous donne le pain, je vous donne ma vie ». Voilà les gestes du serviteur ; à nous de prendre le pain (c’est à dire ce qui fait vivre) et de l’offrir aux autres. 

Rejoignez-nous

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez chaque semaine toute l'actualité catholique en Nord Franche-Comté

Je recherche