Sixième dimanche du temps ordinaire

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Publié le 11 février 2022

Heureux les pauvres !

Quand Jésus déclare « heureux » des pauvres, des gens qui ont faim, qui pleurent, qui sont persécutés, il déclare heureux ceux qui suivent son propre itinéraire. Il dit « moi, le monde me méprise au point de me torturer de la façon la plus inhumaine, mais Père qui est plus puissant que le monde va me ressusciter ; donc vous pour qui le monde n’a pas de considération, vous serez comme moi pris par la bonté du Père qui est préférable aux honneurs du monde ; et bientôt le monde vous enviera. Vous qui ne placez pas votre bonheur dans l’accumulation de propriétés, mais dans l’accumulation des gestes d’amour, vous êtes les vrais vivants. Vous qui ne placez pas votre bonheur dans l’ivresse des rigolades mais dans la paix des pardons, vous réussissez votre vie ».

Prédication du père Louis Groslambert pour le sixième dimanche du temps ordinaire

Avant la 1ère lecture   Dieu va nous parler. De Dieu nous nous attendons à une parole de bénédiction. Or le texte que nous entendrons commence par « maudit soit tel et tel homme». Ne comprenez pas que Dieu maudit ; au contraire, il se désole et il pleure comme des parents pleurent quand un enfant fait fausse route : « quel dommage que tel homme soit ainsi, quel malheur pour lui » Entre celui qui rate sa vie… et celui qui la réussit, la différence est celle-ci  l’un donne sa confiance aux réalités de la terre…et l’autre donne sa confiance à Dieu.

Avant la 2ème lecture Nous parlions de « réussir notre vie ». Réussit sa vie celui qui cultive quelque chose qui est plus fort que la mort, celui qui parvient à la résurrection… Si quelqu’un a réussi sa vie, c’est Jésus, parce qu’il n’a porté que de l’amour… ainsi il est ressuscité. Bien des catholiques qui chantent « nous proclamons ta résurrection », ne croient pas qu’ils vont ressusciter. Saint Paul répond. Écoutons

Après l’évangile Jésus est venu pour que les hommes voient le Vivant, celui qui réussit sa vie. Oh, on va rétorquer immédiatement : « Comment peut-on dire que Jésus réussit sa vie alors qu’il meurt dans les tortures ? » En posant cette question, on souligne que la foi n’est pas qu’une affaire de bon sens commun ; saint Paul dit même qu’aux yeux des tenants du bon sens, la foi au Christ crucifié est une folie. Il nous faut essayer de rendre compte de la sagesse qui se trouve dans ces paroles « heureux vous qui pleurez ? » et « vous faites fausse route, vous qui riez ».
            Comprenons d’abord que l’Évangile conduit forcément ailleurs que sur des chemins faciles et rabâchés du bon sens humain. Si saint Luc n’avait eu qu’à rabâcher les affirmations du bon sens humain, ce n’était pas la peine qu’il écrive son évangile ; le bon sens commun, nous le connaissons. Saint Luc a écrit son évangile parce qu’il avait à dire que ce qui fait que Jésus est le Vivant, ce n’est pas le bon sens, mais sa confiance dans le Père. Parce qu’il fait confiance au Père, Jésus est comme un arbre planté près d’un cours d’eau dont jamais le feuillage ne se flétrit, sur qui la mort n’a pas de pouvoir. A l’inverse, ce qui fait que nous ne réussissons pas notre vie, que nous ne sommes pas de vrais vivants, que nous sommes semblables à un buisson d’épine dans le désert, et donc que la mort a du pouvoir sur nous, c’est qu’au lieu de mettre notre confiance en Dieu, nous mettons notre confiance en nous-mêmes, en nos richesses, en notre position sociale ; c’est que nous cherchons à être les gâtés de la vie de manière à nous appuyer non pas sur la confiance en Dieu mais sur nos biens.
            Quand Jésus déclare « heureux » des pauvres, des gens qui ont faim, qui pleurent, qui sont persécutés, il déclare heureux ceux qui suivent son propre itinéraire. Il dit « moi, le monde me méprise au point de me torturer de la façon la plus inhumaine, mais Père qui est plus puissant que le monde va me ressusciter ; donc vous pour qui le monde n’a pas de considération, vous serez comme moi pris par la bonté du Père qui est préférable aux honneurs du monde ; et bientôt le monde vous enviera. Vous qui ne placez pas votre bonheur dans l’accumulation de propriétés, mais dans l’accumulation des gestes d’amour, vous êtes les vrais vivants. Vous qui ne placez pas votre bonheur dans l’ivresse des rigolades mais dans la paix des pardons, vous réussissez votre vie ».
            Saint Luc met en regard « maintenant » et « le futur ». Par là, il dit que, loin d’être une évidence du bon sens, la foi conduit à miser sur un achèvement de nous-mêmes autre que celui que le monde promet. Avouons-le : ce qui rend plus respirable l’air du monde, ce n’est pas que l’on rie et qu’on ait des sous… c’est les gestes fraternels. Ce qui fait envisager un lendemain meilleur ce n’est pas que les gens disent du bien de nous, c’est que l’on aide les frères à vivre.
            Chaque messe rappelle que le Christ n’a eu qu’une manière de vivre, la manière du serviteur, du pauvre qui pleure et qu’on insulte. Chaque messe nous dit qu’est présent celui qui a plus de vérité humaine que n’importe qui, celui dont la vie est réussie, celui qui est le vrai chemin de la vie. Jésus est l’homme réussi.

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF

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