32ème dimanche du temps ordinaire

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Publié le 1 novembre 2021

« Cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres »

La veuve dont Jésus salue la générosité estime qu’apporter sa part au trésor de Dieu est plus important que vivre ; autrement dit, elle estime que toute sa noblesse humaine est dans l’acte de donner. Elle reconnaît qu’une réalité la transcende.

Homélie du père Louis Groslambert pour le 32ème dimanche du temps ordinaire

Nous venons d’entendre deux récits tout à fait semblables : deux veuves donnent le peu qu’elles ont – elles donnent tout ce qu’elles ont pour vivre -, parce qu’à leurs yeux, il y a une réalité qui est plus importante que leur vie. La veuve qui donne à Elie son reste de pain estime que le plus important n’est pas de vivre mais d’accueillir le voyageur et de lui donner tout ; elle estime qu’elle perdrait sa noblesse humaine si elle ne faisait passer le voyageur réfugié émigré avant elle-même. La veuve dont Jésus salue la générosité estime qu’apporter sa part au trésor de Dieu est plus important que vivre ; autrement dit, elle estime que toute sa noblesse humaine est dans l’acte de donner. Les deux veuves ont reconnu qu’une réalité les transcende. Cette attitude est celle de toutes les mamans et de tous les papas pour qui la vie de leurs enfants est plus importante que la leur. Quelque chose est plus important que nous.


Jeudi ce sera la fête de saint Martin qui a donné son manteau à un pauvre. Et ce même jeudi sera le 11 novembre, où nous nous souviendrons ce qu’ont vécu les 80 millions de soldats appelés à la guerre de 14-18 et aussi leurs épouses et leurs familles restées à l’arrière. Évidemment, ils n’avaient pas le choix ; mais ils se sont trouvés embarqués dans un processus où servir la patrie, sous les drapeaux, était plus important que vivre tranquille et même seulement vivre… Comme les veuves de la Bible, les hommes sont toujours appelés par une réalité transcendante. La guerre a été qualifiée d’absurde puisqu’elle n’a réglé aucun problème ; pourtant ces hommes n’étaient pas absurdes quand ils allaient au danger, et ces femmes ne l’étaient pas davantage quand elles consentaient avec vaillance à ce qu’une cause ait priorité sur leur vie affective, familiale et économique. Tous laissent un enseignement qui n’est pas absurde : comme les veuves de la Bible, ils disent que l’homme n’est jamais aussi grand que quand il reconnaît une transcendance. Du coup, je me demande : pour quelles causes serais-je prêt à donner ma vie ? à user ma santé ? à sacrifier ce que j’aime ?


Vous savez que Jésus a trouvé qu’il n’y a pas de plus grand amour que de pratiquer le don de soi ; et vous savez qu’il a décidé de pratiquer le don de soi quoi qu’il lui en coûte, en disant clairement « mon corps livré pour vous ». Frères et sœurs, il nous faut bénir les mères les pères, les collègues et les voisins… parce que, comme Jésus, un jour ou l’autre – ou tous les jours – ils font l’offrande d’eux-mêmes et se dérangent faisant passer les autres en priorité ; et que Jésus soit béni d’avoir donné la priorité à la cause humaine avant même sa propre vie.

En disant que la référence à une transcendance est le chemin de grandeur humaine, je dis du même coup qu’elle est le chemin de la paix. La cause de la paix est sans doute celle qui mérite que les personnes fassent passer en second leurs liens affectifs et leurs principes et que les pays fassent passer en second leurs avantages particuliers (nous craignons ceux qui disent  « mes avantages d’abord »). L’interdépendance des personnes et des pays est telle que tous s’en sortent ou que tous périssent. Ou bien nous vivons tous ensemble comme des frères et nous partageons, ou bien nous mourons tous ensemble comme des fous. Donc la seule manière d’assurer notre propre vie, c’est de chercher la vie des autres ; car on engendre la paix en cherchant la vie des autres.


Frères et sœurs, le Saint Esprit demande à chacun de faire passer les autres avant lui-mêmes. En communiant, nous recevons celui qui a donné tout ce qu’il avait pour vivre ; et qui est ainsi devenu le prince de la paix. Nous aussi, désamorçons cette grenade qui est la volonté d’être prioritaire ; soyons des artisans de paix.

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