Deuxième dimanche de Carême

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Publié le 9 mars 2022

« Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! »

En ce dimanche, nous contemplons la gloire du Christ Transfiguré. Par cette contemplation, ne sommes-nous pas appelés nous-mêmes à la Transfiguration ? Voilà notre effort de Carême : contemplons le Christ lumineux de miséricorde et, en nous voyant, les gens verront quelque chose du Christ. On trouve mille défauts à l’humanité, mais tant qu’on peut voir des personnes qui basent leur vie sur la décision d’aimer, on pourra dire la parole que Pierre disait devant Jésus qui a décidé d’aimer : on pourra dire : « il est heureux que nous soyons ici » !

Prédication du père Louis Groslambert pour le premier dimanche de Carême

Avant la 1ère lecture   Le maître-mot de la vie chrétienne, c’est l’alliance. Il y a 3000 ans, Abraham s’est aperçu que Dieu était son allié. Il y a 2500 ans, Isaïe aux gens : « même si par impossible, une mère oubliait son enfant, Dieu ne vous oubliera pas ». Il y a 2000 ans, Saint Paul le dit aussi : « Dieu est pour nous ». Surtout, Jésus a montré qu’il réalise l’alliance nouvelle et éternelle en agissant avec miséricorde, en soignant les blessés, en réconfortant les accablés, en pardonnant aux pécheurs ; Frères et sœurs, vous avez un allié de poids : le Seigneur Dieu du ciel et de la terre.


Le contrat d’alliance entre Dieu et Abraham s’est fait selon les procédures en vigueur à l’époque d’Abraham (1800 ans avant JC) : les deux contractants tuaient une bête, la coupaient en deux, et passaient entre les deux moitiés en disant : « que je sois moi-même coupé en deux si je suis infidèle au contrat ». C’est à ce même rituel que Dieu se soumet. Vous noterez que Dieu ne demande pas à Abraham de faire le même serment.

Avant la 2ème lecture Nous fêtons l’alliance de Dieu avec nous. Qu’en retirons-nous ? Saint Paul le dit d’une manière qui va être en rapport avec l’évangile de la Transfiguration de Jésus. Vous allez entendre qui va être transfiguré.

Après l’évangile  A mon avis, Jésus manifestait la gloire du Dieu d’amour quand il pratiquait la tendresse et la compassion ; donc, en permanence, Jésus aurait dû éclater de gloire comme le jour de la transfiguration. Mais, les hommes n’auraient pas été libres de croire en lui, ils auraient été forcés de croire si Jésus avait été constamment éblouissant de gloire. Prenons un instant pour nous émerveiller de la délicatesse de Jésus ; pour nous laisser libres, il a caché sa gloire de Fils de Dieu sous les traits d’un charpentier de village.


Mais voilà que, quand il aura les traits d’un homme méprisé, torturé, ensanglanté, anéanti, sa gloire sera encore davantage cachée aux yeux des hommes pour qui le critère premier est le succès. Parce qu’il sait qu’on va interpréter sa mort comme le contraire de la gloire – l’absence de la gloire – , Jésus qui a annoncé sa passion se montre plein de gloire ; ainsi il fait comprendre que la personne qui donne sa vie pour les autres porte la plus grande gloire, et que, pour un homme, le critère de la réussite, c’est l’aptitude à faire passer les autres avant soi, même si ça coûte énormément de patience, de fatigue, d’insécurité, voire de souffrance Ce qui fait que le Christ est beau et resplendissant, c’est sa décision d’aimer quoi qu’il en coûte. Donc ce n’est pas quand il fait des miracles que Jésus montre la gloire de Dieu, mais quand il donne sa vie. Si nous voulons voir la gloire de Dieu, maintenant, au point d’en être bouleversés, nous la verrons auprès de personnes qui paient d’elles-mêmes pour d’autres personnes.


De sorte qu’en vous voyant, je peux voir la gloire de Dieu ! Je sais que certains parmi vous souffrent par amour, renoncent à ceci par amour, se privent de cela par amour, voudraient prendre sur eux la souffrance d’un proche pour que celui-là en soit déchargé. Si vous consentez à tout cela par amour, votre fatigue a du sens, car toute la gloire de Dieu est en vous, comme elle était en Jésus qui consentait à donner sa vie pour les pécheurs.

Voyez donc à quel point la gloire des chefs d’état dans leurs palais est stupide, voyez qu’un chef d’état ne peut se glorifier d’un succès militaire ; et voyez qu’est d’une beauté éblouissante l’amour inconditionnel de l’époux qui se dévoue pour son épouse, l’amour inconditionnel de parents pour leur enfant handicapé, l’amour jamais lassé d’un bénévole pour les personnes auxquelles son association vient en aide. La seule gloire à rechercher, c’est de décider d’aimer.


On trouve mille défauts à l’humanité, mais tant qu’on peut voir des personnes qui basent leur vie sur la décision d’aimer, on pourra dire la parole que Pierre disait devant Jésus qui a décidé d’aimer : on pourra dire : « il est heureux que nous soyons ici » !

Je termine cet éloge du Christ éblouissant sur la montagne avant sa passion, et cet éloge des personnes éblouissantes dans l’humble service, en rappelant la parole de saint Paul : « nous sommes citoyens des cieux ; nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ lui qui transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux ». Si nous n’avions pas lu st Paul, nous n’aurions pas trouvé par nous-mêmes cette affirmation ; nous n’aurions pas eu l’idée que nos vies pourraient être lumineuses comme Jésus. Or Paul le dit : nous serons transfigurés. Donc, quand l’Église chante « nous attendons ta venue dans la gloire », nous disons du même coup « nous attendons d’être transfigurés dans la gloire, semblables à Jésus », bien que pour le moment, nous soyons assez défigurés par le péché. Et notre manière d’attendre, c’est d’accueillir le Christ dans la communion : il vient se donner, demeurer en nous, nous transformer en êtres dont le pardon, la générosité, la bienveillance peuvent éclairer le monde. Voilà notre effort de Carême : contemplons le Christ lumineux de miséricorde et, en nous voyant, les gens verront quelque chose du Christ.

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF

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