Dimanche de Pâques 2024

Actualités

Publié le 26 mars 2024

« Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9)

Les Évangiles font le récit des événements du dimanche matin qui a suivi la mort de Jésus, lorsque les disciples de Jésus (les apôtres et les saintes femmes) ont trouvé son tombeau vide. Ils racontent aussi que Jésus leur est apparu à de nombreuses reprises dans des circonstances diverses pendant 40 jours jusqu’à une dernière apparition, lorsqu’ils l’ont vu monter au Ciel.

Célébrations œcuméniques :

  • Belfort : aube pascale au jardin de l’église Saint Joseph à 6h30 (7 rue Voltaire 90000 Belfort).
  • Pont-de-Roide : aube pascale inter-églises à 6h30 au Temple de Pont-de-Roide (2 rue du Temple). La célébration sera suivie d’un petit-déjeuner.

Homélie du père Louis Groslambert pour la solennité de la Résurrection du Seigneur

Frères et sœurs, « alléluia » est l’exclamation d’aujourd’hui, mais ça ne va pas sans poser de questions. En effet, avons-nous le droit de chanter notre joie alors que tant de frères vivent des tragédies ; en annonçant que la vie a anéanti la mort, ne sommes-nous pas en train de narguer et offenser ceux qui subissent la maladie et la violence, et sont bien placés pour dire que c’est la mort qui anéantit la vie ? Est-ce que Pâques serait une invention de chrétiens désireux d’être confortablement loin des réalités cruelles, incapables de les regarder en face ? Et qu’en est-il du côté des souffrants ? Est-ce que les chrétiens palestiniens ne parlent pas de Pâques ? Et les chrétiens ukrainiens ? Et les chrétiens arméniens ? Persécutés, décimés par les guerres, même sous les bombes, même s’ils vivent à l’heure du vendredi saint, nos pères ont annoncé Pâques, et nos frères continuent d’annoncer Pâques. C’est que le message de Pâques ne découle pas de ce qui tombe sous les yeux ; c’est le jaillissement d’une nouveauté, comme Dieu seul sait en faire. Ce ne sont pas les hommes qui ont rêvé de résurrection, car il est tout à fait inespéré qu’un homme passe de la mort à la vie.

La preuve que Pâques n’est pas une invention des chrétiens, c’est que Pâques est d’abord une épreuve qui fait pleurer ! Voyez Marie Madeleine : elle est bouleversée par ce tombeau vide qui lui apparait non seulement comme une violation de sépulture ; mais encore comme la manifestation que Jésus aurait cessé d’être Emmanuel, Dieu avec nous. Car quand il guérissait les malades, nourrissait les foules, pardonnait aux pécheurs, réintégrait les exclus, on voyait en Jésus que Dieu était avec nous – Emmanuel ; quand, à Gethsémani, il souffrait avec les souffrants, agonisait avec les agonisants, on voyait que Dieu était avec nous ; et, tant qu’il était dans le tombeau, on avait encore un signe qu’il était encore avec nous. Mais le corps ayant disparu du tombeau, est-ce que Dieu est encore Dieu-avec-nous, Emmanuel ?

Mais, réfléchissons ! Si le corps de Jésus était dans le tombeau, nous parlerions de lui au passé, comme nous parlons de Vercingétorix. Or, nous parlons de Jésus au présent, parce que, contrairement à Vercingétorix, il est actif aujourd’hui. Pierre dit que le Ressuscité s’est manifesté à lui ; Jean dit qu’il s’est manifesté à Marie Madeleine. Et nous, se manifeste-t-il à nous ? Où pouvons-nous le voir ?

Nous pouvons le voir dans les communautés où l’on se dérange les uns pour les autres, où l’on met un tablier pour servir les autres comme Jésus l’a fait pour laver les pieds ; il est là où des frères proclament la Parole de Dieu, comme Jésus l’a fait ; il est là où des frères se soutiennent dans la foi et dans l’exercice de la charité, comme Jésus a prié pour que la foi de Pierre ne vacille pas ; il est là dans les communautés où l’on regarde tout, non pas en fonction de soi, mais en fonction de tous ; il est là où l’on pardonne 70 fois 7 fois… Bref, il était mort, mais il est maintenant notre vie. Dans notre monde de chacun pour soi, le Christ est là où des gens partagent ; convenez qu’il est vraiment actif pour renverser en eux le réflexe égoïste. Dans notre monde de rancune, il est là où des gens pardonnent ; convenez qu’il est actif pour neutraliser en eux la vengeance. Dans notre monde où le matériel est la préoccupation majeure, le Christ est là où des gens déclarent prioritaires les choses spirituelles ; convenez qu’il est actif pour extraire leurs cœurs de l’emprise du matériel. Sachant cela, vous avez les indices qui montrent que Le Christ est ressuscité.

Et si vous priez, si vous pardonnez, si vous payez de votre personne pour les autres, c’est que le Christ vous emporte dans sa résurrection : vous êtes ressuscités avec le Christ. Luther a écrit ceci : « Quand tu lis que Jésus est ressuscité, ajoute aussitôt : ‘Je suis ressuscité avec lui, et mon voisin aussi’. Ne pas apprendre que nous sommes participants de la résurrection, c’est ne rien apprendre du tout ».

Je conclus : Jésus avait dit qu’il faut « renaître », c’est-à-dire partir sur des bases nouvelles. Je suis sûr que « renaître » et « participer à la résurrection de Jésus », c’est pareil. Et si donc la foi proclamée au baptême vous fait renaître, si la renaissance est la caractéristique de tout baptisé qui prend au sérieux son baptême, je me permets de vous appeler de ce prénom rare aujourd’hui : René.

René, je vous souhaite de vous réjouir énormément à Pâques, puisque, même dans les difficultés du monde, l’amour du Christ est toujours actif. René, bonne fête de Pâques. 

Méditer la joie de Pâques sur RCF :

Rejoignez-nous

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez chaque semaine toute l'actualité catholique en Nord Franche-Comté

Je recherche