Célébrations de la Toussaint

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Publié le 20 octobre 2023

Solennité de la Toussaint

Comme son nom l’indique, la Toussaint est la fête de tous les saints. Chaque 1er novembre, l’Église honore ainsi la foule innombrable de ceux et celles qui ont été de vivants et lumineux témoins du Christ. Cette fête est donc aussi l’occasion de rappeler que tous les hommes sont appelés à la sainteté, par des chemins différents, parfois surprenants ou inattendus, mais tous accessibles.

La sainteté n’est pas une voie réservée à une élite : elle concerne tous ceux et celles qui choisissent de mettre leurs pas dans ceux du Christ. Le pape Jean-Paul II nous l’a fait comprendre en béatifiant et canonisant un grand nombre de personnes, parmi lesquelles des figures aussi différentes que le Père Maximilien Kolbe, Édith Stein, Padre Pio ou Mère Térésa…

Homélie du père Louis Groslambert pour la solennité de la Toussaint

Frères et sœurs, nous chantons à chaque messe : « saint le Seigneur… le ciel et la terre sont remplis de ta gloire ». Vous savez où rayonne la gloire de Dieu : elle rayonne sur le visage des saints. L’apocalypse dit qu’ils sont 144 000 non pas parce qu’un recensement a été fait par l’INSEE mais parce que 144 000 symbolise l’infini : 12 x 12 x 1000. La gloire de Dieu rayonne sur tous ceux qui s’opposent à la férocité du monde ou qui s’agenouillent devant la fragilité. Parce qu’ils ont le cœur dépourvu de toute prétention, riche en miséricorde, assoiffé de justice… Comme Dieu ! Car Dieu est trois fois saint, parce qu’il s’abaisse devant l’humanité fragilisée par ses guerres, ses injustices, ses péchés ; il s’abaisse parce qu’il considère que, même si les hommes ont de graves défauts, ils sont plus importants que lui-même. Si Jésus dit « mon corps livré pour vous », c’est qu’il nous considère – nous les pécheurs – plus importants que lui… c’est cela aimer ; c’est cela être saint.

Vous notez que la foi en Dieu ne fait pas partie des critères de la sainteté : quand il dresse la liste des béatitudes, des critères de sainteté, Jésus ne dit pas « heureux ceux qui ont cru en moi ». Jésus déclare heureux ceux qui ont à cœur le respect du frère, la paix, la justice. Jésus dit explicitement « heureux ceux qui sont persécutés pour la justice », pour une cause bonne, vraie et humaine. Le créateur de tous les hommes déclare heureux ceux qui respectent son œuvre, ceux qui ne s’autorisent pas à altérer ni l’humanité ni la création. Parce que la profession de foi ne fait pas partie des critères de sainteté, je répète que la sainteté de Dieu rayonne sur une quantité infinie de visages.

Les saints, ne les cherchons pas loin. Regardez : les époux s’agenouillent l’un devant l’autre au sens où chacun donne la priorité à l’autre ; les mamans et les papas s’usent la santé pour leurs enfants ; les éducateurs se fatiguent pour la jeunesse ; des gens revendiquent le respect des personnes, même des coupables ; des professionnels de la finance s’évertuent à progresser vers la justice… Ces gens ne sont pas saints parce qu’ils sont exempts de tout défaut, mais parce qu’ils disent « mon corps livré, ma vie donnée », reproduisant l’attitude de Jésus qui se fait serviteur. Le Pape François écrit (dans son exhortation La joie et l’allégresse § 7) : « J’aime voir la sainteté dans le patient peuple de Dieu : chez ces parents qui éduquent avec tant d’amour leurs enfants, chez ces hommes et ces femmes qui travaillent pour apporter le pain à la maison, chez les malades qui continuent de sourire. Je vois la sainteté chez tous ces gens qui vont de l’avant. C’est souvent la sainteté de la porte d’à côté, de ceux qui vivent proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu ».

Parlant des saints de la porte d’à côté, le Pape suggère que nous sommes environnés de saints : des gens miséricordieux, fidèles, respectueux, bénévoles qui donnent de leur temps, de leur savoir, de leur fatigue, de leur patience … pour s’opposer à la férocité du monde et aider les autres à vivre, il y en a bien plus que sur le calendrier. Le ciel et la terre sont remplis de la gloire de Dieu.

Vous-mêmes, frères et sœurs, vous montrez votre sympathie à une personne qui pleure ; la sainteté est en vous. Outrés par les injustices, vous avez soif de voir des relations de justice : la sainteté est en vous. Montrant votre compréhension comme Jésus, vous êtes affectés par ce qui fait souffrir les autres : la sainteté est en vous. Vous offrez un pardon : c’est ça la sainteté. Comme écrit le pape : « Es-tu marié ? Tu peux être saint en aimant et en prenant soin de ton époux ou de ton épouse. Es-tu un travailleur ? Tu peux être saint en accomplissant honnêtement et compétence ton travail. Es-tu père, mère, grand-père ou grand-mère ? Tu peux être saint en enseignant avec patience aux enfants à suivre Jésus. As-tu de l’autorité ? Tu peux être saint en luttant pour le bien commun et en renonçant à tes intérêts personnels (§ 14).

Quand nous chantons« le ciel et la terre sont remplis de ta gloire, de ta sainteté », nous avons les pieds sur terre, nous sommes très réalistes. Certes, il y a des fraudeurs, des organisateurs d’injustices, des magouilleurs, des gens qui poignardent leur conjoint, leurs enfants, leurs parents, des gens qui mettent dans le désespoir des nations entières… Mais il y a les saints qui, justement au milieu des faiseurs de mal, font exister la justice, le respect, la réconciliation, le Royaume de Dieu. Nous, les chrétiens, nous disons qu’en ces gens-là qui assurent le service public de la sainteté, Jésus prépare un monde nouveau. Tant qu’il y aura des saints, on peut garder l’espérance.

Vivre la Toussaint avec les enfants :

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