L’Épiphanie du Seigneur

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Publié le 6 janvier 2023

Ne venons-nous pas à la messe, comme les mages qui sont venus adorer Jésus ? Comme il avait attiré les mages, le Christ nous a attirés, malgré tous les travers païens qu’il y a en nous. Et nous sommes venus parce qu’à nos yeux, le Christ est l’étoile dans la nuit du monde, la vraie lumière pour notre société. Les mages marchent… Celui qui est attiré par le Christ sent l’urgence de se déplacer mentalement ; de sortir des ténèbres des violences pour donner la paix… Moyennant ce déplacement vers la paix, vers l’offrande, vers les liens communautaires, tout a une couleur nouvelle.

Homélie du père Louis Groslambert pour la pour l’Épiphanie du Seigneur

Frères et sœurs, saint Matthieu montre des païens qui sont attirés par le Christ. Voilà un vrai motif de fête : comme la limaille est attirée par l’aimant, comme l’aiguille de la boussole est attirée par le Nord, les païens sont attirés par le Christ. En témoigne le constat que pendant trente ou cinquante ans de mission, avant d’écrire le récit des Mages, les communautés chrétiennes de Paul et de Pierre ont vu des païens s’adjoindre à elles, embrasser la foi, en disant que le Christ est leur lumière. A Éphèse, à Rome, à Corinthe, à Thessalonique… le Christ a attiré les païens parce qu’il est comme une étoile qui brille dans la nuit du paganisme ; l’Église nous suggère de croire que le Christ luit dans la nuit de notre société matérialiste qui s’occupe de tout sauf de la vocation spirituelle de l’homme. A nos yeux la lumière des néons publicitaires ne peut pas rivaliser avec la vraie lumière, l’étoile qu’est le Christ ; car sa vérité est attirante, sa justice est attirante, sa miséricorde est attirante, ses saints sont attirants, le Christ est attirant.

Alors saint Matthieu parle « des mages » , il ne dit pas combien ils étaient, mais il dit qu’ils apportent trois cadeaux. La tradition a donc décidé qu’ils étaient trois. Peu importe leur nombre. La première remarque à faire c’est qu’ils marchent. Celui qui est attiré par le Christ sent l’urgence de se déplacer mentalement ; de sortir des ténèbres des violences pour donner la paix… comme à la messe ; de chasser la nuit de la voracité à posséder pour faire l’offrande … comme à la messe ; de quitter la tristesse de l’individualisme pour avoir des liens communautaires… comme à la messe. Comme les mages, il faut nous déplacer et faire taire le refrain habituel « on a toujours fait comme ça ». Moyennant ce déplacement vers la paix, vers l’offrande, vers les liens communautaires, tout a une couleur nouvelle. Pour en jouir, en famille, en quartier, au travail…., osons nous convertir. Le Christ est venu dans la crèche une 1ère fois sans nous ; il a fait briller sa lumière devant les mages sans nous. Mais actuellement pour faire briller sa lumière, il compte sur nous, ce qui suppose que nous nous déplacions. Le Christ exerce un attrait, il nous déplace, nous dérange. Si le Christ ne dérange rien dans notre vie, c’est que nous ne lui faisons guère de place. Il n’y a que les idoles qui ne dérangent pas.

Il faut faire une 2ème remarque : à ces mages qui se déplacent, il fallait une boussole. Leur boussole a été une communauté à qui ils ont demandé « où est le roi ? » On ne trouve pas le Christ sans une communauté ; on ne trouve pas le Christ sans l’Église. Alors certains disent qu’il y a tellement de pécheurs dans l’Église qu’il faut s’orienter sans elle. Attention ! Quelqu’un qui est pécheur peut montrer le Christ. L’Église est comme le doigt qui montre l’étoile ; alors il ne faut pas regarder le doigt mais regarder l’étoile ! Ainsi les mages ne se sont pas préoccupés de la sainteté de leurs informateurs. Et ces informateurs, tout pécheurs qu’ils étaient, avaient en main la boussole, les Écritures. Aujourd’hui l’Église n’est pas irréprochable, mais elle ouvre les Écritures et elle en donne le sens… bien qu’elle soit faite de pécheurs… dont je fais partie.

Une troisième remarque concerne le geste de l’offrande. Parce que le Christ est roi, les mages lui ont offert l’or ; parce qu’il est Dieu, ils lui ont offert l’encens ; et parce qu’il allait entrer dans la mort pour la faire mourir, ils lui ont offert la myrrhe qui servait à l’embaumement. Au Christ qui est roi, qui est Dieu et qui nous fait vivre en tuant la mort, nous devons une offrande, celle de notre personne : offrons-lui notre santé, notre confiance, notre fatigue, notre temps de prière… et le fruit du travail des hommes, y compris celui des païens… Nous offrir nous mêmes, c’est le vrai culte. Jésus s’est offert lui-même.

Dernière remarque : les mages sont repartis (ça veut dire que le cruel Hérode n’a pas pu empêcher que Jésus attire et rencontre les païens) et ils sont repartis par un autre chemin. Nous-mêmes, ayant trouvé le Christ, l’étoile, nous ne suivrons plus le chemin du découragement, mais celui de l’espérance ; nous ne suivrons plus le chemin du matérialisme mais celui du partage ; notre vie sera nouvelle… Parce que la lumière aura brillé dans nos cœurs.

Frères et sœurs, saint Paul a raison de dire que l’étoile qui brille dans le paganisme actuel, c’est le Christ et sa parole. Ainsi nous pouvons regarder les personnes « des périphéries » comme des personnes appelées autant que nous à connaître la joie de la foi au Christ. Frères et sœurs, le Christ nous a attirés, il attire toute l’humanité, lui la vraie lumière

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF :

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