Quinzième dimanche du temps ordinaire

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Publié le 5 juillet 2023

Dieu est un semeur patient. Il continue de parler à chacun, même si nous lui avons fermé la porte mille fois. Dieu semeur continue d’être le Dieu créateur de vie, de frapper à notre porte et de nous appeler à vivre selon son amour. Puisque Dieu n’est jamais découragé, nous aussi, ne perdons pas courage ; l’Évangile est une semence que rien ne peut stériliser.

Prédication du père Louis Groslambert pour le quinzième dimanche du temps ordinaire

Il est évident que le semeur, c’est Dieu. Mais Dieu dans un tout autre rôle que celui que décrit le poème de la création. Dans le poème de la création, Dieu dit une parole qui a une telle autorité que tout se met en place immédiatement : le soleil, la lune, les plantes… Le Dieu créateur ne rencontrait aucun obstacle. Or, il a voulu créer l’homme en lui donnant la liberté, le pouvoir, de mettre à mal l’œuvre de Dieu. Selon la parabole, Dieu sème, et ça ne poussera qu’à condition qu’il n’y ait pas d’oiseaux, pas d’épines… c’est-à-dire pas l’opposition de l’homme. Les paysans savent bien que des aléas compromettent les semailles ; ils disent : « s’il le gel ne brûle pas les pousses, si les orages ne saccagent pas les fruits »… les mariés le savent, eux qui disent « si mon conjoint le veut bien ». C’est la loi de l’alliance. De même Dieu dit « si l’homme veut bien, s’il ouvre quand je frappe à la porte de son cœur ». Frères et sœurs, la réussite du Seigneur dépend de nous.

Alors il est intéressant de voir comment Dieu se comporte quand l’homme lui met des obstacles. S’arrête-t-il sur un échec ou se remet-il immédiatement à l’ouvrage ? De mille manières, la Bible raconte que Dieu ne se résigne pas à un échec ; même si ses contemporains sont de mauvaise foi et si les disciples ont la nuque raide, Jésus continue de parler. Les oiseaux ont-ils avalé le grain, le soleil a-t-il brûlé le grain… le semeur sème encore. Le matérialisme a-t-il étouffé l’élan spirituel, une épreuve a-t-elle ébranlé la foi … Dieu continue de parler à chacun. Dieu semeur continue d’être le Dieu créateur de vie. Frères et sœurs, dans notre histoire personnelle, nous pouvons constater que Dieu persévère. Nous lui avons fermé la porte mille fois, refusant de vivre selon son amour… il continue de frapper à notre porte et de nous appeler à vivre selon son amour. Nous pouvons faire sa louange ; il mérite la médaille d’or de la persévérance. En un mot : Dieu a la foi, et la foi se vit dans la persévérance.

Après avoir médité sur la persévérance de Dieu, sa foi et son espérance, méditons un peu sur nous. Comme le Semeur divin, les premières communautés ont semé partout ; parfois leurs semailles ont été compromises par des gens qui ont anéanti la semence évangélique, ce que la parabole appelle des épines, des cailloux ou des oiseaux. Mais parfois, l’évangile est tombé dans une bonne terre. Dans la ville de Philippe, connue par la lettre aux Philippiens, la communauté a commencé avec 1 personne du nom de Lydie… mais ça a suffi ; la semence tombée chez Lydie a produit trente, cinquante, cent pour un. Aujourd’hui, les gens à qui nous adressons l’évangile sont comme certains terrains pleins d’épines ou de cailloux… Mais il suffit qu’il y ait un peu de bonne terre ; alors, la parole de Dieu ne manque pas de produire son effet. Puisque Dieu n’est jamais découragé, nous aussi, ne perdons pas courage ; l’évangile est une semence que le matérialisme ne stérilise pas.

Un jour, Jésus a parlé de sa mort en prenant l’image du grain de blé. Il a fait valoir que le grain est fécond parce qu’il consent à donner toute sa richesse nutritive sans voir immédiatement la germination de la tige et le mûrissement de l’épi. Peut-être que ce qui handicape notre action missionnaire, c’est que nous voudrions voir immédiatement l’effet de nos semailles et nous ne le voyons pas. Les catéchistes ne voient pas ce que produisent les rencontres de catéchisme ; le prédicateur ne voit pas ce que produisent ses homélies. Le semeur qui sait attendre nous apprend à n’être stoppés par l’obsession de l’efficacité immédiate ! Entre l’ensemencement et la moisson à la fin des temps, il y a un temps où des semailles ne produiront rien et d’autres produiront beaucoup. Le règne de Dieu est en cours. Nous sommes invités à faire une profession de foi et à proclamer le succès des semailles que fait le semeur divin. Quand nous faisons cette profession de foi et que nous proclamons « nous attendons ta venue », nous donnons un sens à l’histoire.

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF

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