Quinzième dimanche du temps ordinaire

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Publié le 7 juillet 2022

« Dans la loi, qu’y est-il écrit ? », « Comment lis-tu ? » demande Jésus dans la parabole du bon Samaritain. Jésus ne demande pas le mot à mot de la Loi, mais il demande : Comment laisses-tu l’appel de la loi résonner dans ta vie ? Le scribe répond qu’à son avis, il y a un lien très étroit entre l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Jésus le félicite de lire la Loi de cette manière. Et nous, comment lisons-nous la Loi ?

Prédication du père Louis Groslambert pour le quinzième dimanche du temps ordinaire

Quand on affirme que Dieu crée l’homme à son image, on dit que la loi de Dieu, la loi d’amour, est inscrite dans le cœur de tous les hommes. On voit partout des comportements de solidarité, de fidélité, de don de soi. Partout des gens s’émeuvent de voir ceux qui tombent le long du chemin ; et même certains préconisent de refaire le tracé du chemin – comme dit Isaïe – pour que les hommes ne continuent pas d’être méprisés, trahis, attaqués, battus, volés, violés… durant leur itinéraire sur terre. Oui, la loi que Dieu inscrit dans notre cœur est parfaite, comme dit le psaume ; elle redonne vie ; elle est sûre ; elle rend sage.


Mais cette loi est écrite aussi dans le grand livre. Alors Jésus ne se contente pas de demander au docteur de la Loi : « Dans la loi, qu’y est-il écrit ? » En plus, il lui demande : « Comment lis-tu ? » Jésus ne demande pas le mot à mot de la Loi, mais il demande : Comment laisses-tu l’appel de la loi résonner dans ta vie ? Le scribe répond qu’à son avis, il y a un lien très étroit entre l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Jésus le félicite de lire la Loi de cette manière.
Le prêtre et le lévite ne lisaient pas la Loi de cette manière. Ils prétendaient aimer Dieu sans faire attention au blessé, ou même, peut-être, pensaient-ils que, s’ils ne s’approchaient pas du blessé, ils offriraient à Dieu une pureté plus grande. En revanche le Samaritain se consacre totalement au blessé. Bien que le scribe considère le samaritain comme un hérétique, il ne pouvait qu’approuver la manière dont le samaritain lisait la Loi. Le scribe dit qu’il veut obtenir la vie ; il vise donc une récompense. Le samaritain en revanche ne cherche pas de récompense : il laisse parler son cœur où est gravée la loi d’amour ; comme le père du prodigue, il est saisi de pitié et il agit pour son prochain, sans calcul, et quoi qu’il lui en coûte.


Et nous, comment lisons-nous la loi de Dieu ? On dit que Voltaire a donné ce conseil : « méfie-toi de ton premier élan ; c’est le bon ». Sous entendu, la loi d’amour est dans ton cœur ; mais, par prudence, il calcule les avantages et les inconvénients d’obéir à cette loi. Comment lisons-nous la loi ? Comme Voltaire qui calcule les bénéfices ou dit « j’en ai fait assez » … Ou comme le Samaritain qui donne sans mesure ?


Maintenant, regardons comment Jésus lit la loi. Comme le samaritain, il voit des gens blessés par leurs passions, trahis par les mensonges, malmenés par les systèmes politiques, soumis aux lois du marché, proies des trafiquants d’êtres humains, victimes du pillage de leurs richesses… Il voit les plus riches dépouillés de leur vocation spirituelle par l’illusion de la réussite matérielle… Comme le samaritain, Jésus est pris de pitié devant cette humanité défigurée ; il n’écoute que sa miséricorde ; il s’arrête, et sans calculer ce que cela lui coûtera, il met à la disposition de l’humanité tout l’amour nécessaire pour qu’elle guérisse. Et le Père estime qu’en s’arrêtant pour toucher les blessés de la vie – même si une prétendue loi de pureté l’interdit, son Fils accomplit la Loi ; le Père trouve en lui toute sa joie ; il lui donne de ressusciter.
            Comment lisons-nous la loi ? La lisons-nous comme Jésus ?

Notre liturgie nous aide : quand nous chantons « Seigneur, prends pitié », nous nous adressons à celui qui a vu l’humanité agressée par les mensonges, qui s’est arrêté et qui a pris sur lui toutes les souffrances des hommes. Quand nous écoutons la parole, nous accueillons le portrait de Jésus qui l’amour fraternel, le secours aux pauvres, le partage… tout ce qui est essentiel à la construction de nos sociétés. En nous invitant à faire mémoire du fils qui a donné sa vie, nous entendrons : « va, et toi aussi, fais de même » ; enfin, par la communion à celui qui a fait de sa miséricorde une hôtellerie pour notre faiblesse, la liturgie nous charge de faire de notre cœur une hôtellerie pour notre prochain.

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