Solennité du Christ Roi

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Publié le 8 novembre 2022

Nous fêtons aujourd’hui la solennité du Christ Roi. Elle a été créée en 1925 par le pape Pie XI dans le but d’affirmer la royauté du Christ. Elle a pris un sens différent avec la réforme du calendrier liturgique demandée par le Concile du Vatican II. Elle est pour nous un moment privilégié, en fin d’année liturgique, de se demander comment le Christ a mieux régné dans nos vies ?

Aujourd’hui la liturgie nous donne de contempler Jésus confronté à Pilate – le représentant implacable du pouvoir. Il affirme sa royauté du serviteur : « Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. »

Homélie du père Louis Groslambert pour la solennité de Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l’Univers

Frères et sœurs, je trouve que l’harmonie municipale – qui fête la sainte Cécile – nous aide à fêter le Christ roi, à entrevoir quel pouvoir exerce Jésus dans notre monde. Cet ensemble s’appelle « harmonie », parce que chacun conçoit qu’il doit jouer dans le même ton que les autres, qu’il ne peut pas jouer fa dièse quand les autres jouent en do ; chacun conçoit qu’il doit écouter les autres, se soucier du tempo donné par le chef. Les musiciens sont un modèle de société humaine, car les hommes ont pour vocation de vivre en harmonie et pas de se faire la guerre.

Eh bien, quand nous fêtons le Christ roi, nous n’affichons aucun désir royaliste en opposition à la république ; nous disons notre joie de connaître le Christ, le seul être sans qui le genre humain ne peut pas vivre en harmonie ; nous disons notre joie d’être guidés par le Christ parce qu’il est le seul qui diffuse l’Esprit qui permet à chacun de se développer harmonieusement.

On qualifie de roi celui qui est en tête : depuis du roi du ballon rond jusqu’au roi des tricheurs, et on élit des reines … Eh bien, de la même façon, nous disons que Jésus occupe la première place. La première place revient-elle aux prétentieux qui fanfaronnent dans un palais et traitent de haut leurs serviteurs ? Non, elle revient à l’humble serviteur de tous. La première place ; j’apprécie qu’il ne se dérobe pas mais qu’au contraire il soit d’une fidélité à toute épreuve. Il occupe la 1ère place non parce qu’il habiterait un palais plein de trésors, non parce qu’il recevrait un salaire qui serait une insulte aux bénéficiaires du RSA et qu’il menacerait les gens par une armée, mais parce qu’il considère que toute personne est un trésor. Christ est le roi qui dit que ses sujets sont plus importants que lui ; il nous fait désirer son royaume. …

Regardez le larron condamné par son roi. S’il dit à Jésus « souviens-toi de moi dans ton royaume », c’est qu’il a hâte d’échapper au royaume où on dit : « tu as déçu, tu es irrécupérable ; tu es sans logis et tu as froid, c’est ton problème ; tu es en prison, tu n’as qu’à payer !». Le larron a envie d’entrer dans le royaume du Christ parce qu’il devine que là, il entendra « tu as déçu, mais je continue de t’aimer ; tu es plus important que moi, je vais te servir ; je donnerai ma vie pour toi ». Le larron a envie d’entrer dans un royaume où la loi est « aimez-vous, aidez-vous mutuellement à vivre ». Pratiquement le larron dit « notre société aurait tout avantage à t’avoir comme roi, puisque le pacte social que tu préconises est celui où chacun se décarcasse pour les autres, comme en famille ».

Qui ne critique pas les relations humaines actuelles ? Qui dit qu’il est parfaitement à l’aise avec nos sociétés inégalitaires, irrespectueuses des petits, génératrice de guerres et de dépravation ? Évidemment personne. Tout le monde aimerait passer de la société du chacun pour soi à la société du chacun pour tous ; de la société de la vengeance à la société de la réconciliation ; de la société où les gains financiers passent avant l’humain à une société plus humaine.

Ce qui particularise les chrétiens c’est qu’ils disent que cette transition se fait avec Jésus, parce qu’il est le premier, et le seul, à dire à chacun « considère que tout homme est un trésor, plus important que toi ». Il a proclamé cette supériorité des frères sur soi-même, en mourant pour ses frères. Ainsi, pour faire évoluer la société, Jésus Christ invite chacun à changer son cœur pour le polariser sur le souci prioritaire des autres : toute sa loi s’énonce en deux mots « tu aimeras». Quand tous les hommes désirent un royaume, une société régie par des relations humaines où l’on cesse de blesser les autres, les chrétiens disent que le roi de ce royaume, c’est Jésus.

Frères et sœurs, l’esprit du royaume du Christ nous a est donné. Nous nous sentons responsables de sa construction. Faisons comme les musiciens, mettons-nous au même diapason ; prenons le LA de Jésus, je veux parler de sa loi d’amour : nous donnerons envie à d’autres d’entrer dans son royaume..

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF :

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