Treizième dimanche du temps ordinaire

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Publié le 23 juin 2022

« Vous avez été appelés à la liberté » (Ga 5, 1.13-18)

Frères, c’est pour que nous soyons libres que le Christ nous a libérés. Alors tenez bon, ne vous mettez pas de nouveau sous le joug de l’esclavage. Vous, frères, vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour votre égoïsme ;
au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres.

(Ga 5, 1.13-18)

Prédication du père Louis Groslambert pour le treizième dimanche du temps ordinaire

Frères et sœurs, on réfléchit en chrétiens si on met à la base que nous suivons un Christ qui, le visage déterminé, prend délibérément la route de l’amour le plus exigeant, la route de la passion, la route de la miséricorde absolue. Si notre maître prend le chemin de la croix, notre style de vie doit être le chemin de la croix. S’il nous arrivait de réfléchir en dehors de ce cadre là, nous parlerions comme des non-chrétiens.


Du coup, celui qui suit le maître riche en miséricorde envers les pécheurs, s’interdit de regarder les autres comme des gens à punir, et de penser que Dieu punit (les disciples qui puniraient volontiers ceux qui ne les hébergent pas, se font remonter les bretelles !) ; celui qui suit Jésus donné entièrement à tous et pas seulement à ses proches, s’interdit de s’occuper prioritairement des gens qui lui sont proches par le sang ou par des options communes, (celui-là qui, avant de suivre Jésus, voulait faire les funérailles de son père se fait remonter les bretelles) ; celui qui suit Jésus qui a tout quitté, s’interdit de viser un statut confortable. Or, il y a des supporters enthousiastes de Jésus, qui lui disent « nous te suivrons partout où tu iras », mais qui verraient d’un bon œil que les pécheurs soient punis du feu du ciel, et qui prétendent suivre Jésus avec un certain confort et sans relativiser les liens du sang…

Oui, nous avons du mal d’aller au bout de notre vocation à aimer. Nos « oui » à Jésus sont souvent des « oui mais » ; « je suis prêt à te suivre, mais j’ai aussi tel désir, je demande un délai » ; nous jouons à cache-cache avec la douce attraction du Père, convaincus que ce que nous faisons n’est déjà pas si mal et qu’à l’impossible, nul n’est tenu. Ainsi, celui qui reçoit un appel de l’Église et donc du Christ – et se trouve donc dérangé par cet appel – fait d’abord des objections : « ça va réduire mon temps de loisir, mon temps en famille ; je devrais renoncer à ceci… » Ces réflexions montrent qu’on se construit des forteresses pour ne pas être dérangé par l’appel à la tendresse.


Frères et sœurs, de quel amour aimons-nous Jésus Christ ? de quelle manière répondons-nous à ses appels ? Si notre maître a aimé de manière démesurée, est-ce que nous ne nous contentons pas de demi-mesure ? 

Frères et sœurs, sur la croix et à l’autel, Jésus dit « mon corps livré pour vous » ; il est loin de pratiquer un amour en demi-teinte. Ce serait regarder en arrière que de pratiquer la vengeance alors que le maître donne sa vie pour qui l’offense. Ce serait regarder en arrière que de mettre des limites à son amour alors que le maître pratique l’amour sans compromis. Frères et sœurs, nous arrive-t-il de regarder en arrière, de préférer les méthodes du monde aux méthodes de Jésus… Souvenez-vous : pour s’empêcher de regarder en arrière et de revenir à ses manières d’homme terre à terre, le prophète Elisée immole ses bœufs et les brûle avec le bois de l’attelage ; faisant cela, il tourne définitivement la page de sa vie passée ; il est désormais disponible pour une vie nouvelle.

Pour conclure, je vous interroge : est-ce qu’un prisonnier libéré souhaite revenir en prison ? Évidemment non ! Donc, est-ce qu’un chrétien libéré par Jésus peut regretter l’esclavage des biens matériels, de l’ambition, du chacun pour soi ? Vous-mêmes, quand vous avez suivi Jésus, êtes-vous devenus plus libres par rapport aux succès mondains, par rapport aux choses matérielles, par rapport à des peurs ? Bref, en marchant à la suite de Jésus Christ, nous sommes sur un chemin de liberté ; ne regardons pas en arrière.

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