Dimanche de la Parole

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Publié le 23 janvier 2024

« Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » (Mc 1, 14-20)

Pourquoi Jésus demande-t-il à tous de quitter et de le suivre ? La vocation à suivre Jésus ne concerne pas seulement les religieuses et les prêtres, mais aussi les laïcs… Comme Mère Teresa ou l’Abbé Pierre qui ont fait beaucoup d’heureux, comme les papas et les mamans ne sont pas perdants quand ils se fatiguent à donner de l’amour, nous ne serions pas perdants si nous disions à Jésus comme les saints : « Je renonce à ceci et je vais à ta suite ». Que signifie dans nos vies de tout quitter ?

Ce dimanche, nous fêtons le dimanche de la Parole. Pourquoi ?

Le pape François a institué en 2019, par une lettre apostolique en forme de motu proprio, un dimanche de la Parole, un dimanche qui doit être « entièrement consacré à la Parole de Dieu, pour comprendre l’inépuisable richesse qui provient de ce dialogue constant de Dieu avec son peuple ».
Ce dimanche a pour but de faire grandir chez tous l’assiduité familière avec les Écritures, Ancien et Nouveau Testament. Les croyants doivent «écouter la Parole du Seigneur tant dans la liturgie que dans la prière et la réflexion personnelle ».

Si le Pape a placé ce dimanche de la Parole dans le cadre de la semaine de de prière pour l’unité des chrétiens, c’est pour manifester la dimension œcuménique de la Parole de Dieu. La Bible est le livre du peuple de Dieu tout entier. Comme l’écrit
le pape François « célébrer le dimanche de la Parole de Dieu exprime une valeur œcuménique parce que l’Écriture Sainte indique à ceux qui se mettent à l’écoute le chemin à suivre pour parvenir à une unité authentique et solide ».

Comme le rappelle le pape François, au cours de cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous sommes invités à renforcer nos liens avec la communauté juive. Pour la plupart des chrétiens, la tradition juive a longtemps été inconnue. Or « les Saintes Écritures du peuple juif constituent une partie essentielle de la Bible chrétienne », et « sans l’Ancien Testament, le Nouveau Testament serait un livre indéchiffrable, une plante privée de ses racines et destinée à se dessécher ». (Commission biblique pontificale, Le peuple juif et ses Saintes Écritures dans la Bible chrétienne, éd. du Cerf, Paris, 2001).

Parler de l’Écriture Sainte c’est donc renvoyer à la Parole donnée dans l’Ancien Testament et le Nouveau Testament ; c’est souligner le lien profond entre les deux Testaments ; c’est mettre en relief la révélation de Dieu au peuple juif et, à travers lui, au peuple chrétien. « Quiconque rencontre Jésus-Christ rencontre le judaïsme » disait Jean Paul II.

Comme l’expriment les quatre lectures du jour, la foi se fonde sur une Parole vivante, qui met en chemin, qui appelle à la conversion et qui fait vivre.

Prédication du père Louis Groslambert pour le troisième dimanche du temps ordinaire

Jésus vit Simon et André ; Il leur dit « venez à ma suite ». Aussitôt, ils le suivirent… Visiblement, aujourd’hui comme dimanche dernier, saint Marc nous fait réfléchir au fait que Jésus nous appelle, qu’il nous appelle tous. La vocation à suivre Jésus ne concerne pas seulement les religieuses et les prêtres, mais aussi les laïcs… Les laïcs admirent comment François d’Assise a quitté sa fortune et sa vie embourgeoisée, comment Mère Teresa a quitté son métier d’enseignante aisée, et ils se disent qu’ils ne pourraient pas en faire autant. Ils affirment que, puisqu’ils ne peuvent pas quitter métier, maison, famille, ils n’ont pas une vocation. Pourtant être chrétien, ce n’est pas seulement dire le Credo, c’est répondre aux appels du Christ, le suivre, et donc quitter. A Abraham, Dieu avait dit « va quitte ton pays, ta parenté, la maison de ton père » ; à nous le Christ dit « Garde bien ton métier, ta famille ; mais quitte tes pensées matérialistes, quitte tes manières d’agir égoïstes, quitte les comportements orgueilleux ou injustes…suis-moi, moi qui n’ai rien d’un matérialiste, rien d’un égoïste ».

Quitter… et suivre Jésus. Vous savez, nous ne serions pas perdants si nous disions comme les saints : « Seigneur, partout où tu iras, j’irai ; si tu rencontres les pauvres, je les rencontrerai ; si tu tends la main aux pécheurs, je leur tendrai la main ; puisque tu as donné ta vie en pensant que les autres sont plus importants que toi, je penserai que mes frères sont plus importants que moi et je paierai de ma personne pour eux ». En quittant sa vie bourgeoise pour suivre Jésus le frère universel, Mère Teresa n’a pas été perdante : elle a fait beaucoup d’heureux ; l’abbé Pierre n’a pas été perdant puisqu’il a rendu de l’espoir à des milliers ; les papas et les mamans ne sont pas perdants quand ils se fatiguent à donner de l’amour. Il ne faut pas nous dérober et penser que nous serions perdants si nous faisions taire la voix – la vocation – qui dit : « venez à ma suite, suivez-moi ». Il faut que nous disions à notre Seigneur « Je renonce à ceci et je vais à ta suite ».

Pourquoi Jésus demande-t-il à tous de quitter et de le suivre ? C’est parce que, comme il le dit « le règne de Dieu est tout proche ». Voilà un message qu’il faudrait diffuser en boucle sur toutes les ondes et les réseaux. Alors que notre monde est sous le règne de la tyrannie de l’argent, de l’exploitation jusqu’au surmenage, de la honteuse répartition des biens, du mensonge et des fake news, voilà la nouvelle : un autre règne arrive : règne de vérité, de paix, de justice ! Et ce n’est pas de la fiction : il y a des gens innombrables qui sont prêts à mourir pour faire advenir plus de paix, plus de justice. Prêts à mourir ? Oui, prêts à tout quitter pour suivre Jésus et aimer quoi qu’il en coûte.

Certes il peine à s’établir, ce nouveau règne, tellement l’humanité est enfoncée dans ses mauvaises habitudes. Jonas pensait pareillement que les gens de Ninive – qui avaient déporté les juifs – seraient hermétiques à la parole de Dieu. Or, vous l’avez entendu : dès que Jonas dit « avec vos méchancetés, vous allez dans le mur ; Ninive sera détruite », tout ce peuple méchant, comme un seul homme, se met à la pénitence ; le peuple méchant, lui aussi, quitte ses mauvaises manières. Il nous faut donc garder confiance : Dieu sait comment toucher le point sensible de chacun et y mettre la lumière de sa sagesse.

Avez-vous écouté Saint Paul ? Il abonde dans l’idée qu’il ne faut pas que nous nous attachions à ce que nous aimons, parce que tout passe. C’est une autre manière de dire qu’il faut nous entraîner à ne pas attacher notre cœur à ce qui appartient au règne actuel, et l’attacher à ce qui appartient au règne de Dieu. Tout passe : nous vieillissons (ça saute aux yeux) ; ce qui est affirmé aujourd’hui est remis en question demain ! Les propriétés et les renommées, les succès et les échecs, c’est du vent, ça passe comme la brume du matin. La seule réalité qui n’est pas éphémère, c’est cette source d’amour qui s’appelle Jésus et qui irrigue le monde depuis toujours. Suivons Jésus ; lui, il donne de l’éternel, il donne l’alliance avec le Dieu d’amour.
 

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF

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