Vingt-septième dimanche du temps ordinaire

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Publié le 30 septembre 2022

Spontanément on imagine Dieu sous les traits d’un super patron ; et on lui dit : « si je te sers bien, vas-tu me payer au prorata de mes efforts ? » Jésus, lui, est révulsé par l’idée que l’homme puisse avoir des droits sur Dieu, et qu’il marchande avec lui. Vraiment, la relation entre Dieu et les hommes n’a pas pour fondement le droit mais la grâce et la foi. L’amour vrai n’est pas sans récompense ; mais il n’aime pas en vue de la récompense.

Prédication du père Louis Groslambert pour le vingt-septième dimanche du temps ordinaire

Frères et sœurs, nous ne sommes pas les premiers à demander à Jésus qu’il « augmente en nous la foi ». Habacuc – qui vivait vers 600 avant Jésus, à une époque où Jérusalem était assiégée – accusait Dieu de mettre sa foi à rude épreuve ; vous l’avez entendu prier : c’est la guerre, tu mets sous mes yeux pillage, violence, disputes et discordes… je crie vers toi… et tu ne sauves pas ! » Notre foi est aussi mise à rude épreuve par tout ce que nous relaient les médias : les guerres, les famines, les meurtres de femmes, le commerce des corps, … Et l’horrible comportement des abuseurs d’enfants, et…Bref, comment croire en Dieu juste et bon qui ne fait rien quand le monde est sens dessus dessous ? « je t’appelle et tu ne réponds pas. Augmente en nous la foi »

Vous devinez aussi que, tout comme vous, les responsables des communautés (les prêtres, les évêques et peut-être le pape) lancent vers Dieu le même appel « augmente en nous la foi » ; en effet ce n’est pas aisé d’être le peuple de Dieu-amour dans ce monde qui adore l’argent, d’être témoins de Dieu fidèle dans ce monde où les fidélités éphémères et successives remplacent la fidélité, de montrer la sagesse qu’il y a à donner sa vie quand beaucoup appellent cela une folie… de travailler à faire des communautés alors que le dragon du chacun pour soi menace tout élan communautaire.

Tous ceux qui ont comme mission de « chasser les démons, guérir les malades, ressusciter les morts,… » c’est à dire de mettre de la vie là où il y a la mort, tous ceux là ne peuvent que répéter « augmente en nous la foi ».

Je viens de dire que notre mission est de mettre de la vie là où il y a la mort. D’après la Bible, le lieu de la mort, c’est la mer, parce qu’elle engloutit les navigateurs dans ses tempêtes ; tandis que le symbole de la vie c’est l’arbre. Quand Jésus dit qu’une foi grosse comme une graine ferait qu’un arbre aille se planter dans la mer, il dit qu’ayant une foi grosse comme une graine, l’ami de Jésus Christ met de la vie là où il y a la mort. Frères et sœurs, votre foi n’est peut-être pas plus grosse qu’une graine ; mais, même si vous ne faites rien de sensationnel, quand vous mettez de l’entente là où il y a des querelles, quand vous mettez de la joie là où il y a la tristesse, quand vous mettez du respect là où il y a du mépris, quand vous donnez du réconfort à une personne qui chute… vous plantez un arbre dans la mer. Même petite, la foi fait des merveilles.

Alors, puisque sont innombrables les collaborateurs de Dieu qui confortent la vie là où elle est compromise, qui mettent dans la mer (dans la mort) l’arbre de vie, on ne peut que se réjouir. Quand le monde est sens dessus dessous, Dieu n’est pas sans rien faire : il suscite une multitude de gens qui ont la foi grosse comme un grain de moutarde !

Le deuxième paragraphe de saint Luc aborde une autre idée : celle de la récompense. En effet, spontanément on imagine Dieu sous les traits d’un super patron ; et on lui dit : « si je te sers bien, vas-tu me payer au prorata de mes efforts ? » On a tous entendu ceci : « Je prie beaucoup, je rends beaucoup service, et même je souffre beaucoup, … j’ai du mérite… j’aurai des droits à faire valoir ! » Vous avez entendu que Jésus est révulsé par l’idée que l’homme puisse avoir des droits sur Dieu, et qu’il marchande avec lui. De quel droit puis-je me prévaloir devant celui qui est mort pour moi ? Vraiment, la relation entre Dieu et les hommes n’a pas pour fondement le droit mais la grâce et la foi.

Devant Dieu, je n’ai pas de droit ; je n’ai pas de récompense à attendre. Dieu qui m’a appelé estime que mon service est très utile, indispensable… mais pour autant je ne suis qu’un serviteur. Si j’ai la foi en Jésus, la seule chose que je puisse faire, c’est d’aimer ! c’est remplir les services que le Christ attend de moi, sans chercher d’applaudissements. L’amour vrai n’est pas sans récompense ; mais il n’aime pas en vue de la récompense. Je pense que je suis déjà amplement récompensé par l’honneur qui m’est fait à moi, pauvre lamentable, d’avoir été appelé à servir un Maître aussi bon… amplement récompensé par la paix que j’éprouve du fait que je me lève le matin avec le projet de faire de ma vie un « je t’aime ». Je ne suis qu’un serviteur… mais quel honneur de servir le maître de la paix, de la justice… ! Quel honneur de mettre de la paix là où il y a de la haine ! quel honneur de dire à quelqu’un ‘Dieu te pardonne’ ! Quel honneur de dire à la population « vous êtes le temple de Dieu, Dieu habite en vous » ! Rendons grâce à celui qui nous fait tant d’honneur ! 

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF

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