Vingt-sixième dimanche du temps ordinaire

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Publié le 22 septembre 2022

Les lectures de ce dimanche nous apportent la dénonciation des extravagances des riches par le prophète Amos, face au désastre qui s’abat sur Israël. Jésus raconte une histoire d’un homme riche en argent mais pauvre en amour. « S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus. » Cette parole est vérifiée : la résurrection de Jésus ne convainc pas ! Elle n’est pas une preuve. Bien des gens ne modifient en rien leur vie à cause de la résurrection de Jésus. En revanche, ce qui peut être convaincant, c’est la fraternité que nous avons entre nous, l’attention fraternelle que nous offrons aux autres… Soyons missionnaires en étant fraternels !

Prédication du père Louis Groslambert pour le vingt-sixième dimanche du temps ordinaire

Rappelez-vous : dimanche dernier, l’évangile racontait l’histoire d’un gérant qui, à l’occasion d’un coup dur (son licenciement) a découvert que l’argent lui était confié non pas pour l’accumuler comme un trésor personnel mais pour se faire des amis, c’est à dire pour construire une communion. Nous avons à refaire cette découverte car, n’échappant pas à la séduction de la propriété, nous nous mettons difficilement dans la tête que les biens que nous possédons – et pas seulement les biens matériels – nous sont confiés non pas pour nous, mais pour construire une communion, pour être mis au service des autres.

L’Église sait que nous mettons difficilement ce que nous avons au service des autres ; c’est pourquoi elle revient sur le sujet. Elle nous fait entendre d’abord l’admonestation du prophète Amos à ceux qui ne s’occupent que de leur confort et ne se tourmentent pas du sort de leurs concitoyens, et ensuite la parabole de ce riche qui a vécu sans se préoccuper de son voisin Lazare. Avec ces textes, l’Église nous avertit que la manière dont nous usons de nos biens affecte positivement ou négativement notre avenir éternel.

Hélas, la situation décrite par la parabole correspond à notre actualité : par la télé, on sait que les pauvres – comme Lazare – sont légion ; des peuples meurent de faim à côté de pays nantis. On sait que, comme Lazare qui aurait aimé manger seulement les miettes, des gens migrent dangereusement pour s’approcher des lieux où il y a non seulement des miettes mais du gaspillage de nourriture. Comme dit la parabole, avec leur orgueil et leurs systèmes économiques, les hommes ont créé un abîme entre ceux qui ont accès aux écoles, aux soins médicaux, aux transports, au travail, aux magasins débordants et aux frigos garnis… et ceux qui n’ont rien de tout cela… Pire, certains voudraient même augmenter cet abîme. Celui qui accepte sans problème cette séparation doit craindre qu’un abîme l’empêche d’accéder au paradis.

Dans ce contexte, nous sommes mal à l’aise ; nous sentons que, même si nous n’avons pas été cruels envers les autres, ni blasphémateurs envers Dieu… , tant que nous ne sommes pas bouleversés par les conditions de vie des pauvres, nous ne sommes en phase ni avec Dieu, ni avec notre dignité humaine. Le riche n’avait été ni pédophile, ni adultère, ni magouilleur, il n’a pas chassé Lazare hors de sa maison… mais il ne le voyait pas. Il était riche en argent mais pauvre en amour. Le bien être peut donc rendre aveugle ; et on peut passer pour un homme bien et être tout à fait en dehors du royaume de Dieu, parce qu’on ne voit pas les autres.

Tous les prophètes ont demandé – et demandent de considérer que la vraie religion comporte le regard fraternel. La lecture des prophètes apprend à voir qu’il y a une relation entre le souci des pauvres et notre propre dignité. C’est pourquoi Jésus nous dit d’écouter Moïse et les prophètes. Car la Bible rappelle les exigences de notre dignité humaine.

Ce que disent Moïse et les prophètes, ça doit nous rentrer dans la tête : il faut que nous comprenions que l’évangile n’est pas à part de la vie sociale ; que c’est rendre un culte à Dieu que de se soucier des réalités sociales – des injustices, de la migration – au nom de la foi. Ce que disent Moïse et Jésus et les prophètes doit nous rentrer dans le cœur. Comment n’être pas bouleversés par le comportement de Jésus : lui, il s’est fait pauvre, il a épousé les problèmes des hommes et s’est dépouillé de son statut divin pour nous donner tout.

Enfin ce que disent Moïse, Jésus et les prophètes, leur réquisitoire contre les idoles, nous devrions l’avoir en permanence sur les lèvres, et dire comme saint Paul que la racine de tous les maux c’est l’amour de l’argent », que la racine des injustices et des guerres… c’est la volonté de posséder le pétrole, les céréales, les richesses minières… c’est l’amour de l’argent.

Dernière réflexion : « même si un mort ressuscitait, ils ne seraient pas convaincus ». Cette parole est vérifiée : la résurrection de Jésus ne convainc pas ! Elle n’est pas une preuve. Bien des gens ne modifient en rien leur vie à cause de la résurrection de Jésus. En revanche, ce qui peut être convaincant, c’est la fraternité que nous avons entre nous, l’attention fraternelle que nous offrons aux autres… Soyons missionnaires en étant fraternels !

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF

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