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Paris, le 02 décembre 2020

UNE JAUGE RÉALISTE POUR LES DEUX PROCHAINS DIMANCHES

 Jusqu’au 15 décembre :

·      2 sièges libres entre chaque personne ou entité familiale

·      une rangée sur 2 occupée

 La Conférence des Évêques de France prend connaissance de la jauge rendue publique aujourd’hui par le ministre de l’Intérieur pour ce qui concerne les célébrations publiques dans les lieux de culte.

La Conférence des Évêques de France estime que cette mesure proportionnée à la capacité d’accueil des édifices, bien que contraignante, est applicable. Elle impose de « laisser libres deux sièges entre chaque personne ou entité familiale et de n’occuper qu’une rangée sur deux ». Les fidèles catholiques devront donc appliquer cette mesure, en particulier, les deux prochains dimanches 6 et 13 décembre.

Cette nouvelle mesure, plus réaliste et dont la CEF a été informée en début d’après-midi, fait suite à la consultation des cultes organisée depuis dimanche par le gouvernement. La CEF se réjouit que se renoue un dialogue constructif avec les pouvoirs publics. Elle attend maintenant, à la lecture des données sanitaires, l’éventuelle réévaluation de cette jauge à partir du 15 décembre.

De dimanche en dimanche, cette période de l’Avent entamée le 29 novembre, est un chemin vers Noël. Les communautés catholiques espèrent de tout leur cœur pouvoir célébrer le grand mystère de la foi dans les églises le 24 au soir, avec le moins de restriction possible. Ils sont conscients que l’attention aux précautions sanitaires est toujours nécessaire. 

Message pastoral pour l’Avent
> de Monseigneur Dominique Blanchet

Chers amis,
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Aujourd’hui, nous entrons dans l’Avent, temps d’attente et d’espérance.
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> Pendant cette année si particulière marquée par la crise sanitaire de la Covid-19, nous attendons souvent : attendre de pouvoir sortir de nos maisons, de retrouver nos proches, de retourner à l’école ou au travail, de reprendre nos activités. Nous avons dû aussi patienter et peut-être patientons encore pour célébrer les mariages, les baptêmes et pour retourner à la messe. Ainsi, nos vies sont bouleversées et un sentiment légitime d’inquiétude peut apparaître.
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> L’Avent est un temps d’attente profondément différent parce qu’il se vit dans l’espérance, nous cheminons avec une certitude : la venue de notre Sauveur. Dans la joie, nous attendons la naissance de Jésus-Christ qui s’est fait homme en naissant dans une mangeoire, dans l’humilité et la simplicité.
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Aujourd’hui, revivons ce Mystère vécu à Bethléem il y a 2 000 ans !
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> Vous allez probablement préparer votre crèche, seul ou avec vos enfants ou vos petits-enfants. La crèche a ceci de merveilleux qu’elle nous fait toucher du doigt cet événement unique et extraordinaire qui a changé le cours de l’histoire. Je voudrais donc vous inviter à en contempler avec attention chaque élément et chaque personnage. Chacun porte un sens bien particulier ; mais tous se sont mis en chemin avec la même foi car ils savaient que dans cet enfant, ils trouveraient réponse à toutes leurs quêtes essentielles.
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Chers amis, je vous souhaite de vivre ce temps de l’Avent à l’image de ceux qui, lors de cette Nuit Sainte, se sont hâtés vers l’Enfant-Jésus dans la joie, la confiance et l’espérance !
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Bel Avent à tous !
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Mgr Dominique Blanchet

aris, le 16 novembre 2020

 SUITE À LA RENCONTRE AVEC LE PREMIER MINISTRE ET LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR DU 16 NOVEMBRE 2020

Ce lundi 16 novembre 2020, Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF) et le Père Hugues de Woillemont, Secrétaire général de la CEF ont rencontré, avec les autres représentants des cultes, le Premier Ministre Monsieur Jean Castex et Monsieur Gérald Darmanin, Ministre de l’Intérieur, afin d’étudier les éventuelles évolutions des modalités d’exercice du culte dans le contexte sanitaire présent.

Cette concertation s’inscrivait dans le calendrier rappelé par le Conseil d’État dans sa décision rendue le 7 novembre 2020.

 Le Premier Ministre a fermement redit que les conditions sanitaires ne permettaient pas aujourd’hui une reprise des célébrations publiques. Il a chargé le ministre de l’Intérieur de préparer sans tarder, en lien avec les représentants des cultes, les protocoles nécessaires à une reprise maîtrisée à partir du 1er décembre selon ce que les conditions sanitaires permettraient.

La CEF a déjà présenté au Ministre de l’Intérieur un protocole sanitaire détaillé en vue notamment de la reprise des messes en public dans les meilleures conditions de sécurité. Seront également présentées les conditions de reprise d’autres activités pastorales en « présentiel » (catéchisme, aumônerie, Conseils…).

Le Premier Ministre a rappelé la volonté du gouvernement d’obtenir des conditions sanitaires les meilleures pour le temps de Noël.

Comme les autres représentants des cultes présents, Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort et le Père Hugues de Woillemont ont exprimé la forte attente des fidèles. La CEF mesure la déception et l’impatience de beaucoup de fidèles mais les catholiques sauront tenir dans cette attente et cette privation.

11/11/2020

 Le Saint-Siège

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS

4ème JOURNÉE MONDIALE DES PAUVRES

15 novembre 2020, 33ème dimanche du Temps Ordinaire

« Tends ta main au pauvre » (Si 7, 32)

«Tends ta main au pauvre » (Si 7, 32). La sagesse antique a fait de ces mots comme un code sacré à suivre dans la vie. Ils résonnent encore aujourd’hui, avec tout leur poids de signification, pour nous aider, nous aussi, à concentrer notre regard sur l’essentiel et à surmonter les barrières de l’indifférence. La pauvreté prend toujours des visages différents qui demandent une attention à chaque condition particulière : dans chacune d’elles, nous pouvons rencontrer le Seigneur Jésus qui a révélé sa présence dans ses frères les plus faibles (cf. Mt 25, 40).

Prenons entre les mains le texte du Livre de Ben Sira, un des livres de l’Ancien Testament. Nous y trouvons les paroles d’un maître de sagesse qui a vécu environ deux cents ans avant le Christ. Il était en recherche de la sagesse, celle qui rend les hommes meilleurs et capables de scruter à fond les événements de la vie. Il le faisait à un moment de dure épreuve pour le peuple d’Israël, un temps de douleur, de deuil et de misère, à cause de la domination de puissances étrangères. Étant un homme de grande foi, enraciné dans les traditions des pères, sa première pensée était de s’adresser à Dieu pour lui demander le don de la sagesse. Et l’aide du Seigneur ne lui manqua pas.

1 Dès les premières pages, le Livre de Ben Sira donne des conseils sur de nombreuses situations concrètes de la vie, et la pauvreté en est une. Il insiste sur le fait que, dans le besoin, il faut avoir confiance en Dieu : «Ne t’agite pas à l’heure de l’adversité. Attache-toi au Seigneur, ne l’abandonne pas, afin d’être comblé dans tes derniers jours. Toutes les adversités, accepte-les ; dans les revers de ta pauvre vie, sois patient ; car l’or est vérifié par le feu, et les hommes agréables à Dieu par le creuset de l’humiliation. Dans les maladies comme dans le dénuement, aie foi en lui. Mets ta confiance en lui, et il te viendra en aide ; rends tes chemins droits, et mets en lui ton espérance. Vous qui craignez le Seigneur, comptez sur sa miséricorde, ne vous écartez pas du chemin, de peur de tomber. » (2, 2-7).

2.  Page après page, nous découvrons un précieux recueil de suggestions sur la façon d’agir à la lumière d’une relation intime avec Dieu, créateur et amant de sa création, juste et providentiel envers tous ses enfants. La référence constante à Dieu, cependant, n’empêche pas de regarder l’homme concret, bien au contraire, les deux choses sont étroitement liées.

 Ceci est clairement démontré par l’extrait biblique dont le titre de ce Message est tiré (cf. 7, 29-36). La prière à Dieu et la solidarité avec les pauvres et les souffrants sont inséparables. Pour célébrer un culte qui soit agréable au Seigneur, il est nécessaire de reconnaître que toute personne, même la plus indigente et la plus méprisée, porte l’image de Dieu imprimée en elle. De cette attention découle le don de la bénédiction divine, attirée par la générosité pratiquée à l’égard du pauvre. Par conséquent, le temps consacré à la prière ne peut jamais devenir un alibi pour négliger le prochain en difficulté. Le contraire est vrai : la bénédiction du Seigneur descend sur nous et la prière atteint son but quand elles sont accompagnées par le service aux pauvres.

3.  Cet antique enseignement est combien actuel pour chacun de nous ! En effet, la parole de Dieu dépasse l’espace, le temps, les religions et les cultures. La générosité qui soutient le faible, console l’affligé, apaise les souffrances, restitue la dignité à ceux qui en sont privés, est en fait la condition d’une vie pleinement humaine. Le choix de consacrer une attention aux pauvres, à leurs nombreux et divers besoins, ne peut être conditionné seulement par le temps disponible ou par des intérêts privés, ni par des projets pastoraux ou sociaux désincarnés. On ne peut étouffer la force de la grâce de Dieu par la tendance narcissique de toujours se mettre à la première place.

Avoir le regard tourné vers le pauvre est difficile, mais plus que jamais nécessaire pour donner à notre vie personnelle et sociale la bonne direction. Il ne s’agit pas d’exprimer beaucoup de paroles, mais plutôt d’engager concrètement la vie, animée par la charité divine. Chaque année, avec la Journée Mondiale des Pauvres, je reviens sur cette réalité fondamentale pour la vie de l’Église, parce que les pauvres sont et seront toujours avec nous (cf. Jn12, 8) pour nous aider à accueillir la présence du Christ dans l’espace du quotidien.

4.  Chaque rencontre avec une personne en situation de pauvreté nous provoque et nous interroge. Comment pouvons-nous contribuer à éliminer ou, du moins, à soulager sa marginalisation et sa souffrance? Comment pouvons-nous l’aider dans sa pauvreté spirituelle ? La communauté chrétienne est appelée à s’impliquer dans cette expérience de partage, sachant qu’il ne lui est pas permis de la déléguer à qui que ce soit. Et pour être un soutien aux pauvres, il est fondamental de vivre personnellement la pauvreté évangélique. Nous ne pouvons pas nous sentir “bien” quand un membre de la famille humaine est relégué dans les coulisses et devient une ombre. Le cri silencieux des nombreux pauvres doit trouver le peuple de Dieu en première ligne, toujours et partout, afin de leur donner une voix, de les défendre et de se solidariser avec eux devant tant d’hypocrisie et devant tant de promesses non tenues, pour les inviter à participer à la vie de la communauté. .Il est vrai que l’Église n’a pas de solutions globales à proposer, mais elle offre, avec la grâce du Christ, son témoignage et ses gestes de partage. Elle se sent en outre le devoir de présenter les instances de ceux qui n’ont pas le nécessaire pour vivre. Rappeler à tous la grande valeur du bien commun est, pour le peuple chrétien, un engagement de vie qui se réalise dans la tentative de n’oublier aucun de ceux dont l’humanité est violée dans ses besoins fondamentaux.

5.  Tendre la main fait découvrir, avant tout à celui qui le fait, qu’existe en nous la capacité d’accomplir des gestes qui donnent un sens à la vie. Que de mains tendues pouvons-nous voir tous les jours ! Malheureusement, il arrive de plus en plus souvent que la hâte entraîne dans un tourbillon d’indifférence, au point que l’on ne sait plus reconnaître tout le bien qui se fait quotidiennement, en silence et avec grande générosité. C’est souvent lorsque surviennent des événements qui bouleversent le cours de notre vie que nos yeux deviennent capables de voir la bonté des saints “de la porte d’à côté”, « de ceux qui vivent proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu » (Exhort. ap. Gaudete et Exultate, n. 7), mais dont personne ne parle. Les mauvaises nouvelles abondent sur les pages des journaux, sur les sites internet et sur les écrans de télévision, au point de laisser croire que le mal règne en maître. Pourtant il n’en est pas ainsi. Certes, la méchanceté et la violence, l’abus et la corruption ne manquent pas, mais la vie est tissée d’actes de respect et de générosité qui, non seulement compensent le mal, mais poussent à aller au-delà et à être remplis d’espérance.

6.  Tendre la main est un signe : un signe qui rappelle immédiatement la proximité, la solidarité, l’amour. En ces mois où le monde entier a été submergé par un virus qui a apporté douleur et mort, détresse et égarement, combien de mains tendues nous avons pu voir ! La main tendue du médecin qui se soucie de chaque patient en essayant de trouver le bon remède. La main tendue de l’infirmière et de l’infirmier qui, bien au-delà de leurs horaires de travail, sont restés pour soigner les malades. La main tendue de ceux qui travaillent dans l’administration et procurent les moyens de sauver le plus de vies possibles. La main tendue du pharmacien exposé à tant de demandes dans un contact risqué avec les gens. La main tendue du prêtre qui bénit avec le déchirement au cœur. La main tendue du bénévole qui secourt ceux qui vivent dans la rue et qui, en plus de ne pas avoir un toit, n’ont rien à manger. La main tendue des hommes et des femmes qui travaillent pour offrir des services essentiels et la sécurité. Et combien d’autres mains tendues que nous pourrions décrire jusqu’à en composer une litanie des œuvres de bien. Toutes ces mains ont défié la contagion et la peur pour apporter soutien et consolation.

Cette pandémie est arrivée à l’improviste et nous a pris au dépourvu, laissant un grand sentiment de désorientation et d’impuissance. Cependant, la main tendue aux pauvres ne vient pas à l’improviste. Elle témoigne de la manière dont on se prépare à reconnaître le pauvre afin de le soutenir dans les temps de nécessité. On n’improvise pas les instruments de miséricorde. Un entraînement quotidien est nécessaire, à partir d’une prise de conscience que nous, les premiers, avons combien besoin d’une main tendue vers nous.

7. Ce moment que nous vivons a mis en crise beaucoup de certitudes. Nous nous sentons plus pauvres et plus faibles parce que nous avons fait l’expérience de la limite et de la restriction de la liberté. La perte du travail, des relations affectives les plus chères, comme l’absence des relations interpersonnelles habituelles, a tout d’un coup ouvert des horizons que nous n’étions plus habitués à observer. Nos richesses spirituelles et matérielles ont été remises en question et nous avons découvert que nous avions peur. Enfermés dans le silence de nos maisons, nous avons redécouvert l’importance de la simplicité et d’avoir le regard fixé sur l’essentiel. Nous avons mûri l’exigence d’une nouvelle fraternité, capable d’entraide et d’estime réciproque. C’est un temps favorable pour « reprendre conscience que nous avons besoin les uns des autres, que nous avons une responsabilité vis-à-vis des autres et du monde […]. Depuis trop longtemps, déjà, nous avons été dans la dégradation morale, en nous moquant de l’éthique, de la bonté, de la foi, de l’honnêteté. […] Cette destruction de tout fondement de la vie sociale finit par nous opposer les uns aux autres, chacun cherchant à préserver ses propres intérêts ; elle provoque l’émergence de nouvelles formes de violence et de cruauté, et empêche le développement d’une vraie culture de protection de l’environnement » (Lett. enc. Laudato Si’, n. 229). En somme, les graves crises économiques, financières et politiques ne cesseront pas tant que nous laisserons en état de veille la responsabilité que chacun doit sentir envers le prochain et chaque personne.

8.  « Tends la main au pauvre », est donc une invitation à la responsabilité comme engagement direct de quiconque se sent participant du même sort. C’est une incitation à prendre en charge le poids des plus faibles, comme le rappelle saint Paul : « Mettez-vous, par amour au service les uns des autres. Car toute la Loi est accomplie dans l’unique parole que voici : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. (…) Portez les fardeaux des uns les autres » (Ga 5,13-14 ; 6,2). L’Apôtre enseigne que la liberté qui nous a été donnée par la mort et la résurrection de Jésus Christ est pour chacun de nous une responsabilité pour se mettre au service des autres, surtout des plus faibles. Il ne s’agit pas d’une exhortation facultative, mais d’une condition de l’authenticité de la foi que nous professons.

 Le Livre de Ben Sira vient une fois de plus à notre aide : il suggère des actions concrètes pour soutenir les plus faibles et il utilise également quelques images suggestives. Tout d’abord, il prend en considération la faiblesse de ceux qui sont tristes : « Ne te détourne pas ceux qui pleurent » (7, 34). La période de la pandémie nous a obligés à un isolement forcé, nous empêchant même de pouvoir consoler et d’être près d’amis et de connaissances affligés par la perte de leurs proches. Et l’auteur sacré affirme encore : « N’hésite pas à visiter un malade » (7, 35). Nous avons fait l’expérience de l’impossibilité d’être aux côtés de ceux qui souffrent, et en même temps, nous avons pris conscience de la fragilité de notre existence. En somme, la Parole de Dieu ne nous laisse jamais tranquilles, elle continue à nous stimuler au bien.

9. « Tends la main au pauvre » fait ressortir, par contraste, l’attitude de ceux qui tiennent leurs mains dans leurs poches et ne se laissent pas émouvoir par la pauvreté, dont ils sont souvent complices. L’indifférence et le cynisme sont leur nourriture quotidienne. Quelle différence par rapport aux mains généreuses que nous avons décrites! Il y a, en effet, des mains tendues qui touchent rapidement le clavier d’un ordinateur pour déplacer des sommes d’argent d’une partie du monde à l’autre, décrétant la richesse des oligarchies et la misère de multitudes ou la faillite de nations entières. Il y a des mains tendues pour accumuler de l’argent par la vente d’armes que d’autres mains, même celles d’enfants, utiliseront pour semer la mort et la pauvreté. Il y a des mains tendues qui, dans l’ombre, échangent des doses de mort pour s’enrichir et vivre dans le luxe et le désordre éphémère. Il y a des mains tendues qui, en sous-main, échangent des faveurs illégales contre un gain facile et corrompu. Et il y a aussi des mains tendues de ceux qui, dans l’hypocrisie bienveillante, portent des lois qu’eux-mêmes n’observent pas.

 Dans ce panorama, « les exclus continuent à attendre. Pour pouvoir soutenir un style de vie qui exclut les autres, ou pour pouvoir s’enthousiasmer avec cet idéal égoïste, on a développé une mondialisation de l’indifférence. Presque sans nous en apercevoir, nous devenons incapables d’éprouver de la compassion devant le cri de douleur des autres, nous ne pleurons plus devant le drame des autres, leur prêter attention ne nous intéresse pas, comme si tout nous était une responsabilité étrangère qui n’est pas de notre ressort.» (Exhort. ap. Evangelii Gaudium, n. 54). Nous ne pourrons pas être heureux tant que ces mains qui sèment la mort ne seront pas transformées en instruments de justice et de paix pour le monde entier.

10.   « Quoi que tu fasses, souviens-toi que ta vie a une fin » (Si 7, 36). C’est l’expression par laquelle le Livre de Ben Sira conclut sa réflexion. Le texte se prête à une double interprétation. La première fait ressortir que nous devons toujours garder à l’esprit la fin de notre existence. Se souvenir du destin commun peut aider à mener une vie sous le signe de l’attention à ceux qui sont les plus pauvres et qui n’ont pas eu les mêmes possibilités que nous. Il y a aussi une deuxième interprétation, qui souligne plutôt le but vers lequel chacun tend. C’est la fin de notre vie qui demande un projet à réaliser et un chemin à accomplir sans se lasser. Or, le but de chacune de nos actions ne peut être autre que l’amour. Tel est le but vers lequel nous nous dirigeons, et rien ne doit nous en détourner. Cet amour est partage, dévouement et service, mais il commence par la découverte que nous sommes les premiers aimés et éveillés à l’amour. Cette fin apparaît au moment où l’enfant rencontre le sourire de sa mère et se sent aimé par le fait même d’exister. Même un sourire que nous partageons avec le pauvre est source d’amour et permet de vivre dans la joie. Que la main tendue, alors, puisse toujours s’enrichir du sourire de celui qui ne fait pas peser sa présence et l’aide qu’il offre, mais ne se réjouit que de vivre à la manière des disciples du Christ.

Que sur ce chemin quotidien de rencontre avec les pauvres nous accompagne la Mère de Dieu, qui plus que tout autre est la Mère des pauvres. La Vierge Marie connaît de près les difficultés et les souffrances de ceux qui sont marginalisés, parce qu’elle-même s’est trouvée à donner naissance au Fils de Dieu dans une étable. Sous la menace d’Hérode, avec Joseph son époux et l’Enfant Jésus, ils se sont enfuis dans un autre pays, et la condition de réfugié a marqué, pendant quelques années, la Sainte Famille. Puisse la prière à la Mère des pauvres rassembler ses enfants favoris et tous ceux qui les servent au nom du Christ. Que la prière transforme la main tendue en une étreinte de partage et de fraternité retrouvée.

Donné à Rome, Saint Jean du Latran, le 13 juin 2020, mémoire liturgique de saint Antoine de Padoue, huitième année de mon Pontificat.

François

Paris, le 7 novembre 2020

APRÈS LES ATTENTATS

« PAS DE VRAIE LIBERTÉ SANS RESPECT ET SANS FRATERNITÉ »

Profondément meurtris par les attentats islamistes et plus particulièrement par celui d’un enseignant à Conflans-Sainte-Honorine puis de trois catholiques dans une église de Nice, les évêques de France réunis en Assemblée plénière condamnent sans réserve ces crimes.

Ils rappellent la forte déclaration du Pape François dans son encyclique Tous frères : « Le Grand Imam Ahmad Al-Tayyeb et moi-même avons déclaré fermement que les religions n’incitent jamais à la guerre et ne sollicitent pas des sentiments de haine, d’hostilité, d’extrémisme, ni n’invitent à la violence ou à l’effusion de sang. » (Fratelli Tutti, octobre 2020).

En s’associant à l’hommage national qui est rendu aujourd’hui à Simone, Nadine et Vincent, les évêques de France interpellent tous leurs compatriotes :

 Et si nous commencions par le respect et la fraternité ?

 La liberté doit être défendue, sans faiblesse. Est-ce à dire que la liberté d’expression ne doit connaitre aucune retenue vis-à-vis d’autrui et ignorer la nécessité du débat et du dialogue ?

 Oui, les croyants, comme tous les citoyens, peuvent être blessés par des injures, des railleries et aussi par des caricatures offensantes.

 Plus qu’à des lois supplémentaires, nous invitons chacun, en conscience, au respect.

« Liberté, égalité, fraternité » : la fraternité est une valeur républicaine. Notre exercice de la liberté ne peut pas l’ignorer. Nous devons en tenir compte dans nos comportements individuels et collectifs, personnels et institutionnels.

 Nous vous partageons notre conviction profonde : la liberté grandit quand elle va de pair avec la fraternité.

Comme le dit Saint-Paul : « ‘Tout est permis ‘, dit-on, mais […] tout n’est pas bon’, ‘Tout est permis, mais tout n’est pas constructif ’. Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d’autrui » (1 Cor 10, 23-24).

Il est temps de réfléchir à la manière dont nos institutions collectives et nos comportements individuels doivent promouvoir le respect et déployer la fraternité.

Cette réflexion urgente doit être engagée par les pouvoirs publics.

Elle concerne chacun d’entre nous. Elle nous concerne tous.

Les évêques de France, réunis en Assemblée plé

  •   30 octobre 2020

Message de notre Père-Evêque

Suite aux instructions gouvernementales relatives à la lutte contre

 la pandémie Covid-19

Chers amis, frères et sœurs dans le Christ

A l’unisson de tout notre pays, et plus largement du monde entier, nous devons joindre à nouveau nos efforts personnels pour lutter contre la pandémie du coronavirus. Je voudrais vous encourager à tenir bon dans l’espérance, comme la fête de Toussaint nous en indique le chemin.

Cette solennité nous rappelle plus que d’autres combien nous sommes faits pour la relation et la communion. Instruits par l’expérience du confinement de printemps, nous savons combien la relation fraternelle est un bien précieux pour traverser ce moment d’isolement. Elle seule peut soutenir nos efforts personnels dans l’intérêt du Bien commun. Nous savons que le Seigneur ne nous abandonne pas sur cette voie. Ne doutons pas qu’il continuera de nourrir chacun.

Dès ce début de confinement, je vous encourage à constituer autant qu’il vous est possible, des petites fraternités qui puissent se donner rendez-vous par visio ou par téléphone. Elles vous soutiendront dans votre fidélité à la prière et dans l’entraide fraternelle. Pour nous encourager dans cet effort, particulièrement ceux qui se trouveraient trop isolés pour rejoindre une fraternité, votre paroisse sera un bon recours.  Une célébration de la parole sera également accessible tous les soirs à 18h30 depuis l’évêché par voie numérique. L’eucharistie y sera célébrée le dimanche à 11h00, accessible sur la chaine YouTube.

La période est difficile. Notre désarroi peut être redoublé par les évènements de Nice où trois de nos frères et sœurs ont été assassinés alors qu’ils étaient dans un lieu de prière. En ces jours, où nous demandons à Dieu tout le courage nécessaire, recevons les mots de St Paul, entendus dans la première lecture de ce jeudi 29 octobre, comme une parole d’encouragement qui nous est adressée :  « Puisez votre énergie dans le Seigneur et dans la vigueur de sa force. […] Prenez l’équipement de combat donné par Dieu ; ainsi, vous pourrez résister quand viendra le jour du malheur, et tout mettre en œuvre pour tenir bon […] En toute circonstance, que l’Esprit vous donne de prier et de supplier : restez éveillés, soyez assidus à la supplication pour tous les fidèles. » (Ep 6, 10-20)

 Bien fidèlement et de tout cœur avec chacune et chacun de vous, en cette belle Solennité de la Toussaint. Que le Seigneur vous bénisse et vous accompagne.

+ Dominique Blanchet
évêque de Belfort-Montbéliard

Dispositions pratiques immédiates

Les célébrations de la Toussaint (1er novembre) et des fidèles défunts (2 novembre) et les visites au cimetière seront possibles jusqu’au lundi soir, dans le respect des gestes barrières. Elles feront l’objet d’une surveillance renforcée.

Aucun cimetière ne sera fermé et sera donc en accès libre pour permettre une mémoire des défunts.

 A compter du mardi 3 novembre, bien que les églises puissent rester ouvertes, le gouvernement n’autorise aucune célébration publique, à l’exception des célébrations de funérailles (maximum 30 personnes) et de mariage (maximum 6 personnes).

Des vidéos quotidiennes seront postées chaque matin sur le site du diocèse ou sur la chaine YouTube, pour se nourrir de la Parole et entretenir communion et fraternité. 

Pour soutenir la communion diocésaine, un rendez-vous quotidien sera proposé à 18h30. Contrairement au premier confinement, ce ne sera pas une célébration eucharistique, mais une célébration de la Parole. Chaque dimanche l’eucharistie sera proposée en direct à 11h.

Que la Vierge Marie, saint Michel , les anges et l‘immense foule des saints qui ont réalisé sur terre le programme des Béatitudes nous réconfortent et soutiennent notre foi.

En communion de pensée et de prière avec vous tous, paroissiens de Saint-Michel

Abbé Séverin Voedzo, curé

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