Carême comme à table !
Ne croyez pas que je mets en doute l’importance du jeûne et des privations pendant le carême. Je vous suggère de prendre conscience que ce qui se fait lors du repas, c’est ce qui devrait se faire en carême.
La dame (ou le monsieur) s’applique à faire le bonheur de sa tablée :« Je prépare les plats qu’ils aiment et je les assaisonne comme ils aiment ». Ne serait-ce pas un magnifique effort de carême que de se lever avec le projet de faire le bonheur de quelqu’un, proche ou lointain ?
Et même le bonheur de tous. « J’en prépare pour qu’il y en ait pour tous » Ne serait-ce pas un bel effort de carême que de se soucier que tous aient ce qu’il leur faut ? Il faudrait raisonner ainsi : « le pain qu’il me faut pour manger est mon problème matériel ; le pain qu’il faut à mon prochain pour manger est mon problème spirituel ».
Et voici que l’on s’attable, en toute confiance ; personne ne craint que sa santé puisse être menacée par ce qui mijote ! Ne serait-ce pas un bel effort de conversion que de faire confiance aux personnes… et de faire confiance à Dieu, parce qu’il sera toujours fidèle !
Une fois à table, un geste grandiose a lieu : quelqu’un fait le service et obéit : « ne me donne qu’une seule louche ; mets-moi un peu de sauce… » Ne rendrions-nous pas la terre plus belle si nous passions le carême en nous faisant serviteurs, obéissants aux autres… et à Dieu ?
Et puis, pendant le repas, on s’efforce de faire taire les intrus : la télé, les téléphones portables… Et on pense à remercier Dieu qui a fait pousser les légumes et qui a donné du talent à ceux qui remplissent nos assiettes. Le carême conduirait à la résurrection de Pâques si nous chassions les mauvaises pensées et si nous remerciions Dieu et les frères.
Que chaque repas vous aide à bien vivre le Carême !
Abbé Louis Groslambert.