Étrange foi que celle des chrétiens. Mettre sa confiance en un roi crucifié, mort sur le bois du supplice au temps de l’empire romain.

Étrange que cela puisse encore réunir des foules. Moins nombreuses chez nous, mais encore bien grandes dans bien des pays du monde.

Ce Dieu des chrétiens mort sur une croix. Signe si présent encore même dans nos communes où bien des habitants en sont devenus indifférents.
Et voici qu’en cet instant même nous venons le célébrer.

Comme si certaines personnes en venaient encore à en reconnaître sa royauté.

Roi déchu et condamné. Comme bien des rois encore aujourd’hui.

Mais ce roi des juifs est-il vraiment comme tous les autres rois ?

C’est peut-être là qu’est notre question.

Ce roi Dieu fait Homme qui vient faire « la paix par le sang de sa croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel » nous dit l’apôtre Saint Paul dans sa lettre aux chrétiens de Colosse.

Alors que tant de rois, de puissants de notre monde encore aujourd’hui, malheureusement, ne pensent qu’à faire la guerre, qu’elle soit militaire avec des réarmements qui prennent forme un peu partout, suite aux conflits existants sur notre planète.

Que cette guerre soit économique, avec des inégalités grandissantes comme le révèle si bien le dernier État de la pauvreté en France rédigé par le Secours Catholique Caritas France.

Ce roi crucifié, humilié, que nous célébrons est un roi donné à notre humanité.

Un don de Dieu pour son humanité tout entière. Venant réconcilier les peuples et les nations, tendant la main envers chacune et chacun. Ayant les bras étendus sur la croix, pour nous ouvrir son cœur. Et nous ouvrir les portes du ciel. Pas celles qui transpercent les nuages. Mais celles qui nous dit la force de vie qui est en nous.

Une vie appelé à entrer dans cette promesse de vie offerte par Dieu.

Le royaume de Dieu dont nous parle ce roi Jésus, n’est pas que dans les cieux.

Il est déjà là au milieu de nous, à chaque fois que nous donnons vie en nous et autour de nous. Comme nous le faisons, nous-mêmes en nous rassemblant en Église. Priant pour nos sœurs et nos frères en humanité et pour nous-mêmes, à l’image de ce malfaiteur osant s’adresser à Jésus. Lui dire ce qu’il a dans son cœur, pour s’unir à Lui, en reconnaissant qu’il peut remettre sa vie en Jésus le Fils du Père dont Saint Paul nous invite à rendre grâce, à le remercier :

« Frères, rendez grâce à Dieu le Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints, dans la lumière. Nous arrachant au pouvoir des ténèbres, il nous a placés dans le Royaume de son Fils bien-aimé ».

Et c’est ce que Jésus dit à cet homme crucifié à ses côtés : « aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ».