Premier dimanche de l’Avent
Si le temps du Carême passe presque incognito, celui de l’Avent est bien visible.
Par ses lumières qui éclairent déjà nos rues, ses marchés de Noël qui s’invitent dans bien des communes, le temps de l’Avent prend une forme bien réelle dans notre société actuelle. Il nous mène déjà vers la fête de Noël. Fête populaire à défaut d’être vraiment chrétienne. Car le Père Noël et les cadeaux à offrir passent bien avant la venue du Sauveur. D’ailleurs nous semblons si loin des textes de la liturgie de notre première marche vers Noël. Dans bien des pays et même le nôtre, comment peut raisonner en nous cette promesse du prophète Isaïe ? :
« Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre »
Ou encore cette demande de l’apôtre Paul :
« Rejetons les œuvres des ténèbres, revêtons-nous des armes de la lumière ».
En effet attendre un Sauveur semble déjà dépassé par bien de nos contemporains.
Il ne reste rien à attendre de ce côté-là, à quoi bon vous dirons certaines personnes.
Même pour les cadeaux à offrir cela devient difficile. A l’exemple de ce grand-père me disant qu’il ne sait plus quoi offrir à ses petits-enfants, comme lui-même l’affirmant : « ils ont déjà tout .» Car pour être dans l’attente, il nous faut laisser un vide en nous. Une place qui offre d’accueillir en nous, Celui qui vient. A entendre cet appel à nous tenir prêtes, prêts. Mais prêts à quoi. A faire et vivre la guerre militaire sur notre sol de France. Ou à nous armer de patience dans l’attente de la venue de Celui qui vient habiter notre condition humaine pour nous dire la seule valeur de chacune de nos vies. Nous invitant à veiller, à rester éveillés, à ouvrir nos yeux et notre cœur en notre monde. A porter un regard qui apaise, soulage, réconforte.
Qui donne de soi, comme notre Sauveur vient se donner à nous et pour nous.
C’est ce que nous serons invités à célébrer à Noël. A accueillir en nous, Celui qui se donne pour chacune et chacun d’entre nous. L’Unique est grand cadeau à recevoir, qui n’a rien à voir avec ceux qui nous serons donnés ou que nous même, donnerons !
Veillez dans cette attente de la venue du Seigneur, c’est vivre dans cette disposition qui ouvre notre cœur à nos sœurs et frères de par le monde entier, dépassant les frontières guerrières qui peuvent nous revêtir !
A l’exemple de cette capacité au cœur même du sport de combat qu’est le Judo de laisser l’hymne et le drapeau national russe reprendre sa place.
N’effaçant pas, alors, les hostilités qui opposent certains avec les armes, de ceux qui s’opposent sur le tapis dans une compétition où chacun respecte son adversaire et les règles sportives établies.
Attendre notre Sauveur se vit donc en regardant notre humanité avec cette dimension bienveillante. Bien veiller, n’est-ce pas essayer d’être une personne bienveillante ?
En ce début du temps de l’Avent, risquons-nous sur ce chemin, dans l’attente vraie et sincère de Celui qui se fait l’Unique cadeau dans notre vie.
Reprenons pour nous les propos de l’apôtre Paul en ce temps de veille à vivre :
« Conduisons-nous honnêtement, comme on le fait en plein jour..
revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ. »