Quinzième dimanche du temps ordinaire
« Mais un samaritain qui était en route… ». Voici que Jésus vient à prendre, en exemple, un étranger. Loin des coutumes et des pratiques juives.
Une personne méprisée et rejetée par ce docteur de la Loi.
Comme si Jésus voulait déjà dire à cet homme religieux, ton prochain, c’est aussi ces samaritains ! Ce regard de Jésus sur notre condition humaine, vient à nous rapprocher les uns des autres. Alors que nous avons tendance à mettre des frontières, des barrières entre nous, comme pour nous protéger les uns des autres. Comme si l’autre, au lieu d’être notre prochain, était d’abord un étranger, une personne à éviter. Comme si devions nous écarter les uns des autres et ne faire que « passer de l’autre côté » et nous ignorer !
Jésus, Dieu parmi les Hommes, veut nous rapprocher de son Père et aussi de nos frères et sœurs, sans cela nous ne pouvons pas nous approcher de Dieu.
« Va te réconcilier d’abord avec ton frère, puis vient seulement ensuite porter ton offrande à Dieu ». Parfois il en est l’inverse. Oui, aime Dieu le Seigneur de tout ton cœur, alors tu pourras aimer ton frère, ta sœur comme toi-même.
Jésus nous ouvre à ces deux dimensions, celle de nous aimer les uns les autres pour reconnaître l’amour de Dieu en nous. Ou encore de nous savoir aimer par Dieu, et ainsi entendre cet appel à aimer nos frères et sœurs.
Exercice exigeant mais qui ouvre sur cette perspective « d’avoir en héritage la vie éternelle ». C’est à dire de recevoir en plénitude la vie, auprès de Dieu et de son humanité, en accueillant notre prochain : toutes et tous, en Jésus notre frère.
C’est en descendant de son propre piédestal que chacune chacun de nous peut s’approcher de son prochain et de notre Seigneur.
Jésus l’exprime par cette prise de parole.
Il nous faut descendre de nous-même. Comme Dieu est descendu sur terre nous rejoindre dans notre manque d’amour pour Lui et pour nos semblables.
Et Jésus le signifie d’une façon imagée, Car en effet cela descend bien d’aller de Jérusalem à Jéricho. Partir d’une ville au-dessus du niveau de la mer, pour arriver dans celle la plus basse du monde et en dessous du niveau de la mer.
C’est bien en cherchant à s’abaisser, à rejoindre le blessé de la vie, l’humilié, que nous rejoignons notre Seigneur, comme Lui-même l’a fait en se laissant crucifier.
Ce n’est pas une leçon que donne Jésus à ce docteur de la Loi.
Ni un nouveau commandement : « Tu aimeras… », non il vient simplement lui rappeler que toute personne qu’il perçoit comme étrangère, et d’abord son prochain, son frère, sa sœur.
Et qu’il est en mesure de venir l’aider si ce besoin est nécessaire !
Avec Jésus, portons un regard nouveau qui nous demande à donner de nous-même aux personnes qui sont mises sur notre chemin. En faisant route avec elles, qui sait, nous ferons route aussi avec Dieu ! Ainsi entrerons-nous dans cet héritage : « la vie éternelle ».
Celle qui nous rend proche de Dieu et de son humanité tout entière !