Samedi Saint Veillée Pascale.
Avant de parler de résurrection, il nous faut passer par la passion.
C’est ce que nous avons fait depuis le début de cette semaine Sainte.
Passion de notre Seigneur en Saint Luc lors des Rameaux, Passion de notre Seigneur par différents passages des évangiles lors des chemins de croix et Passion de notre Seigneur en Saint Jean vendredi Saint.
Ce soir, ce n’est plus la Passion de notre Seigneur qui nous réuni en Église, mais sa vie donnée par Amour pour nous.
Vie de Dieu Créateur, Libérateur, Sauveur. Dieu Vivant.
De la mort vient à advenir la vie, comme nous invite à croire Roseline Hamel et Nassera Kermiche. Inconnues du grand public avant la sortie de leur livre : Sœurs de douleur. En effet, ces deux femmes sont liées par un destin commun, qui au lieu de les séparer à jamais les a fait se rapprocher, jusqu’à lier une forte amitié.
Bien d’entre vous se souviennent de ce 26 juillet 2016. Par les médias nous apprenions, qu’un prêtre Jacques Hamel âgé de 85 ans est assassiné lorsqu’il célèbre la messe. Peu de temps après ces deux assassins sont abattus par les forces de l’ordre. Deux femmes alors se trouvent attristées et dans le deuil.
Roseline Hamel la sœur du Père Jacques, et Nacera la mère d’Adel.
Elles vivent toutes deux dans leur chair la passion et la mort d’un frère et d’un fils.
Aucune des deux ne portent directement de responsabilité de ce qui vient d’arriver.
Mais les deux femmes sont remplies de chagrin et de tristesse.
Roseline va comprendre que sa détresse n’est pas seule. Si elle vient à pleurer son frère, une autre femme, vient à en pleurer son fils. Leur douleur à distance se fait proches. Roseline va partir à la recherche de cette mère pour avec elle, comme elle le dit « gérer notre douleur ensemble ».
Ainsi prendra place la Vie. De la mort de deux hommes, deux femmes prennent leur destin ensemble. Unissant leurs émotions, leurs sensibilités pour faire face à la séparation et l’absence. Comme si elles comprenaient comme nous venons de l’entendre cette interpellation faite à ces femmes se rendant au tombeau de Jésus : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité.
Même lorsque tout semble perdu, du chaos et de la souffrance peuvent jaillir la Vie.
Le tombeau est bien là, mais il est ouvert. Le crucifié est ressuscité. Il est Vivant.
Dépassant l’amertume qui peut envahir notre cœur, nous pouvons nous ouvrir à la Vie qui demeurent présente en nous si nous l’accueillons dans cette promesse faite par notre Seigneur, d’aller au-delà de notre propre perception.
Cela n’enlève en aucun cas la peine qui nous habite, car tout deuil demeure à vivre tout au long de sa vie. Mais celui-là peut prendre une forme nouvelle s’il est porté avec d’autres. Et s’il est vécu dans la foi, comme le dira elle-même Roseline auprès de la tombe du défunt Adel : « La foi des chrétiens c’est l’espérance.
Le pardon, c’est le chemin de la paix. » Ce que nous entendrons dès dimanche prochain de la part de notre Seigneur ressuscité : « La paix soit avec vous ! »