75 ans de l’Amitié Judéo-Chrétienne

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Publié le 9 mai 2023

Célébrons les 75 ans de l’Amitié Judéo-Chrétienne

En ce 1er mai 2023, à l’occasion de l’anniversaire des 75 ans de l’Amitié Judéo-Chrétienne (créé le 26 février 1948), nous étions réunis, juifs, chrétiens catholiques et protestants, à la chapelle Saints Pierre et Paul à Montbéliard, autour d’éminents intervenants qui nous ont fait honneur de nous rejoindre.

  • Historiens, M. Jean-Dominique Durand, président national de l’association de l’Amitié Judéo-Chrétienne, et M. Carol Iancu, Président AJC Montpellier, nous ont présenté le parcours de Jules Isaac et Jacques Maritain, hommes courageux, porteurs de paix et de réconciliation dont le travail de recherche et de dialogue a pu aboutir, dès 1947 à la conférence de Seelisberg et sa déclaration en 10 points, tournant décisif dans la lutte contre l’antisémitisme chrétien, puis à la déclaration du Concile Vatican II Nostra Ætate.

  • Mme Evelyne Will-Muller, Présidente AJC Strasbourg a pu partager les principes fondateurs de l’Amitié Judéo-Chrétienne : dialogue dans le respect, favorisant la connaissance, la compréhension mutuelle sans aucune tendance au syncrétisme ou prosélytisme. Mme Will-Muller a également présenté la diversité des activités de l’association locale à Strasbourg. 75 ans après, il reste tant à faire pour combattre l’antisémitisme.
  • Il est temps d’officialiser et pérenniser le dialogue judéo-chrétien dans l’Aire Urbaine, bien vivant par les relations personnelles, en instituant une association de l’Amitié Judéo-Chrétienne en Nord Franche-Comté !

Table ronde

Intelligence, car ces femmes et ces hommes ont considéré que si la Shoah était née d’une idéologie païenne, elle reposait sur un terreau, un enseignement du mépris diffus au sein de l’Église.

Vision, car ces personnes, juives, protestantes et catholiques, se sont mobilisées pour faire évoluer certains aspects de la doctrine de l’Église, contextualiser les Évangiles.

Courage, car au lendemain de la guerre, naissent  le devoir et la responsabilité d’établir des valeurs universelles, d’établir des ponts entre les hommes, de travailler à l’enseignement de l’estime.

L’inauguration de l’exposition sur Adelaïde Hautval :

L’exposition sera visible à la cathédrale de Belfort entre le 12 et 22 mai 2023.

Cérémonie en mémoire des victimes de la Déportation et des héros

Les dix points de Seelisberg

  1. Rappeler que c’est le même Dieu vivant qui nous parle à tous, dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament.
  2. Rappeler que Jésus est né d’une Vierge juive, de la race de David et du peuple d’Israël, et que Son amour éternel et Son pardon embrassent son propre peuple et le monde entier.
  3. Rappeler que les premiers disciples, les apôtres et les premiers martyrs, étaient juifs.
  4. Rappeler que le précepte fondamental du christianisme, celui de l’amour de Dieu et du prochain, promulgué déjà dans l’Ancien Testament, et confirmé par Jésus, oblige « Chrétiens et Juifs » dans toutes les relations humaines, sans aucune exception.
  5. Éviter de rabaisser le judaïsme biblique ou post-biblique dans le but d’exalter le christianisme.
  6. Éviter d’user le mot « Juifs » au sens exclusif de « ennemis de Jésus » ou de la locution « ennemis de Jésus » pour désigner le peuple juif tout entier.
  7. Éviter de présenter la Passion de telle manière que le caractère odieux de la mise à mort de Jésus retombe sur les Juifs seuls. Ce ne sont pas les Juifs qui en sont responsables, car la Croix, qui nous sauve tous, révèle que c’est à cause de nos pêchés à tous que le Christ est mort. (Rappeler à tous les parents et éducateurs chrétiens la grave responsabilité qu’ils encourent du fait de présenter l’Évangile et surtout le récit de la Passion d’une manière simpliste. En effet, ils risquent par là d’inspirer, qu’ils le veuillent ou non, l’aversion dans la conscience ou le subconscient de leurs enfants ou auditeurs. Psychologiquement parlant, chez des âmes simples, mues par un amour ardent et une vive compassion pour le Sauveur crucifié, l’horreur qu’ils éprouvent tout naturellement envers les persécuteurs de Jésus, tournera facilement en une haine généralisée des Juifs de tous les temps, y compris ceux d’aujourd’hui.)
  8. Éviter de rapporter les malédictions, scripturaires et le cri d’une foule excitée : « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants », sans rappeler que ce cri ne saurait prévaloir contre la prière infiniment plus puissante de Jésus : « Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. »
  9. Éviter d’accréditer l’opinion impie que le peuple juif est réprouvé, maudit, réservé pour une destinée de souffrances.
  10. Éviter de parler des Juifs comme s’ils n’avaient pas été les premiers à être de l’Église.

L’Amitié judéo-chrétienne de France (AJCF) est une fédération nationale d’associations locales d’amitié judéo-chrétienne.

Extraits des statuts :

Article 2 § 1 – Cette fédération a pour tâche essentielle de faire en sorte qu’entre judaïsme et christianisme, la connaissance, la compréhension, le respect et l’amitié se substituent aux malentendus séculaires et aux traditions d’hostilité. Elle œuvre non seulement pour que soit éradiqué l’antijudaïsme ancestral, mais aussi pour que juifs et chrétiens aident, par une présence civique et spirituelle, la société moderne à s’orienter.

§ 2 – Elle veut, en particulier, par un dialogue fraternel et par une coopération active et amicale, travailler à réparer les iniquités dont les juifs et le judaïsme sont victimes depuis des siècles et à en éviter le retour. Elle combat l’antisémitisme, le racisme et toute haine des autres cultures et religions.

§ 3 – Elle exclut de son activité toute tendance au syncrétisme et toute espèce de prosélytisme. Elle ne vise aucunement à une fusion des religions et des Églises. Elle ne réclame de personne aucune abdication ou renoncement à ses croyances ; elle n’exige ni n’exclut aucune appartenance religieuse ou idéologique. Mais elle attend de chacun, dans la conscience de ce qui distingue et de ce qui unit Juifs et chrétiens, et dans un total respect réciproque, une entière bonne volonté, une totale loyauté d’esprit dans la recherche, l’étude des textes et traditions respectifs, en même temps qu’un rigoureux effort de vérité.

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