Deuxième dimanche de Carême

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Publié le 2 mars 2023

« Son visage devint brillant comme le soleil » (Mt 17, 1-9)

Au jour de la transfiguration, les disciples ont vu que leur ami attentif à chacun, qui nourrissait les foules, guérissait les malades et tendait la main aux exclus… est vraiment Dieu. Ils ont vu qu’un corps humain qui n’agit que par amour est resplendissant de la beauté de Dieu. Notre vocation c’est de voir aussi la beauté de Dieu, la beauté du Christ, en toute personne qui agit par amour.

Homélie du père Louis Groslambert pour le deuxième dimanche de Carême

Nous parcourons le chemin du Carême, le chemin de Pâques, le chemin vers notre Terre Promise, la vie avec Dieu. Parce que la vie de foi est un chemin, il n’est pas étonnant qu’Abraham, notre père dans la foi, soit un nomade : il se déplace et physiquement et mentalement. La foi suppose qu’on se déplace mentalement. Notez aussi que, parce qu’il se déplace, Abraham pourra engendrer une famille ; de même, si Dieu nous demande de quitter nos principes, nos habitudes, ce sera pour un heureux événement, pour produire de la vie, et plus précisément, pour mettre au monde la présence de Jésus et la rendre manifeste … Notez enfin qu’Abraham se déplace parce qu’il fait confiance à la Parole de Dieu ; sur notre chemin de foi, faisons-nous confiance à la Parole de Dieu … à cette Parole selon laquelle l’amour du Seigneur est sur nous ?

Nous avons une vocation sainte : nous sommes appelés non seulement à voir les effets de la présence de Dieu, mais à voir même le visage de Dieu ! Sans doute, Pierre, Jacques et Jean avaient prié cent fois le psaume 42 : « Dieu, quand te verrai-je face à face ? » Eh bien au jour de la transfiguration, ils ont vu que leur ami qui portait la plus grande attention à chacun, qui nourrissait les foules, guérissait les malades et tendait la main aux exclus… est vraiment Dieu. Ils ont vu qu’un corps humain qui n’agit que par amour est resplendissant de la beauté de Dieu. Notre vocation c’est de voir aussi la beauté de Dieu, la beauté du Christ, en toute personne qui agit par amour.

Tant que Jésus faisait des guérisons, se faisait obéir par les démons et par la mer, les disciples étaient admiratifs et professaient, comme le disait saint Pierre, qu’il était le Messie, que la gloire de Dieu demeurait en lui (nous mêmes, nous pensons facilement que Dieu est partout où ça réussit). Mais Jésus était visé par les complots visant à le tuer ; le jour où les disciples l’ont entendu annoncer qu’il souffrirait et qu’il mourrait, les mêmes qui disaient « tu es le Messie », se sont exclamés « non ça ne peut pas t’arriver de souffrir et mourir (Quand il y a souffrance et échec, personne ne pense que Dieu est présent ; quand il y a souffrance et échec, on dit que Dieu nous abandonne). Eh bien, Jésus a voulu montrer que c’est justement quand il donne sa vie dans les tortures que la gloire de Dieu est au maximum. Jésus a été transfiguré pour nous apprendre à voir dans un homme qui risque d’être défiguré parce qu’il aime, la présence resplendissant de l’amour qui transfigure. Apprenons que l’amour d’une personne est vrai quand cette personne vit son amour quoi qu’il lui en coûte.

Frères et sœurs, vous avez de l’amour dans le cœur. Quand vous donnez votre amour à quelqu’un, vous vous exposez à être affectés par tout ce qui fait souffrir la personne que vous aimez ; vous consentez même à être blessés par les maladresses de la personne que vous aimez. C’est quand vous continuez d’aimer tandis que vous êtes blessé, que vous êtes au top de l’amour. Quand on souffre pour celui qu’on aime, l’amour est réel, la gloire est là. Donc la gloire de Dieu est révélée au mieux quand Jésus est défiguré. On comprend que Jésus soit transfiguré peu de jours avant d’être défiguré. Dieu n’est pas partout sauf où l’on échoue, il est aussi là où l’on meurt par amour.

L’amour, la gloire, est au maximum chez ces parents qui s’usent la santé pour un enfant handicapé ; l’amour et la gloire sont au maximum chez cet époux et cette épouse qui vont tous jours passer des heures au chevet de leur conjoint hospitalisé : ils resplendissent du plus bel amour, parce qu’ils disent à leur conjoint ce que Jésus nous dit sur la croix : « tu m’es tellement précieux que je ne t’abandonnerai pas quoi que j’aie à endurer » ; l’amour et la gloire sont au maximum chez ces éducateurs qui ne comptent pas leurs heures pour tirer quelqu’un d’affaire… Dieu-amour est vraiment partout, pas seulement là où ça réussit, où c’est facile, mais aussi là où c’est difficile, là où l’on souffre par amour.

Le carême nous exhorte à être ainsi transfigurés par la décision d’aimer quoi qu’il en coûte. Je crois que les personnes qui prennent cette décision sont si nombreuses que le monde est vraiment rempli de la gloire de Dieu (comme on chante dans l’acclamation saint le Seigneur). Ayons beaucoup d’ambition : rêvons de gloire ! rêvons de faire honneur à l’humanité en donnant notre vie comme Jésus, en disant sur nous-mêmes « mon corps livré pour vous ».

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF :

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