L’Épiphanie du Seigneur

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Publié le 10 janvier 2024

Dieu s’est manifesté ! « Nous attendions cet heureux temps, depuis plus de 4000 ans ». Voilà pourquoi nous avons fait la fête à Noël. Et pour qu’il n’y ait pas que quelques personnes du peuple juif qui voient le Dieu qui couronne les hommes d’amour et de tendresse, il a décidé de se montrer aussi aux non-juifs. Voilà pourquoi nous faisons la fête à l’Épiphanie. Saint Paul écrit en effet : « toutes les nations sont associées au même héritage », à la vision de Dieu.

Prédication du père Louis Groslambert pour la solennité de l’Épiphanie du Seigneur

Dieu s’est manifesté ! « Nous attendions cet heureux temps, depuis plus de 4000 ans ». Voilà pourquoi nous faisons la fête. Dieu a constaté que les religieux et les philosophes parlaient mal de lui, parce qu’ils ne pouvaient qu’imaginer sa personnalité ; alors pour qu’on cesse de lui prêter des comportements qu’il n’a pas, il a décidé de se montrer. Voilà pourquoi nous avons fait la fête à Noël. Et pour qu’il n’y ait pas que quelques personnes du peuple juif qui voient le Dieu qui couronne les hommes d’amour et de tendresse, il a décidé de se montrer aussi aux non-juifs. Voilà pourquoi nous faisons la fête à l’Épiphanie. Saint Paul écrit en effet : « toutes les nations sont associées au même héritage », à la vision de Dieu.

Alors, pour exprimer que toutes les nations ont la possibilité de voir le Dieu d’amour, saint Matthieu raconte comment des mages païens ont eu cette capacité.
On ne sait rien des Mages. Et quand on ne sait rien, on imagine. On a imaginé qu’ils étaient rois : pourquoi pas ? D’ailleurs le psaume 71 dit ceci : « les rois de Saba et de Seba apporteront leur offrande, tous les rois se prosterneront devant lui ». St Matthieu a dit que, bien qu’étant rois habitués à ce que les sujets se prosternent devant eux, les mages se prosternent devant Jésus : c’est que Jésus est le roi des rois. On a dit qu’ils étaient trois : pourquoi pas, puisqu’ils apportaient trois cadeaux ? Et puis, devant un tribunal, le témoignage convergent de trois témoins a du poids. St Matthieu dit qu’ils sont repartis par un chemin nouveau ; c’est sûrement vrai, et j’expliquerai pourquoi. Quant à leurs noms, Melchior, Gaspard et Balthasar, ils sont le pur fruit de l’imagination. Verriez-vous un inconvénient que je les nomme autrement ?

L’un, je l’appellerais bien « Tête en l’air », parce qu’il regardait le ciel, étant insatisfait des choses de la terre. Le second, je l’appellerais « Monsieur je sais tout » : il avait l’esprit scientifique et voulait toujours tout vérifier comme Thomas ; « Tête en l’air » lui avait dit qu’il avait vu l’étoile d’un roi nouveau né, et il a voulu partir pour en avoir la confirmation scientifique. Le troisième je l’appellerais « le solidaire » : en effet, il n’a pas voulu se séparer des deux autres… et surtout il a emporté dans son sac le registre de tout son peuple ; il mérite d’être « Solidaire » !

Arrivés près de Jésus, ils ont offert leurs cadeaux. L’encens, c’est Monsieur « tête en l’air » qui l’a offert : il a un faible pour tout ce qui monte de la terre vers le ciel ; la myrrhe, c’est le savant « Monsieur Je sais tout » qui l’a offerte ; lui qui est soucieux de tout figer dans des formules scientifiques, ça lui va bien d’offrir cette résine qui sert à momifier les morts. Et ça convient d’imaginer que monsieur « le solidaire » a offert l’or, car il sait que ce qui est le plus précieux pour l’homme, c’est ses liens avec les autres ; c’est pourquoi il ne se déplace pas sans le registre de son peuple.

Frères et sœurs, pensez-vous que les sentiers de mon imagination m’ont mené loin du message de saint Matthieu, loin de ce qui vous est utile pour devenir des amis de Jésus ? Je crois que pour trouver Jésus, il faut que nous ressemblions à Tête en l’air, à Mr je sais tout et au Solidaire. Pour vivre en baptisé, il est nécessaire d’être « tête en l’air » ; mes amis, vous apporterez l’espérance des baptisés si vous quittez le chemin où l’on est ébloui par les choses terrestres qui n’empêchent pas de mourir, et si vous vous mettez à regarder le ciel où notre ancre est fixée. Faisant cela vous allez rentrer chez vous par un chemin que les autres n’empruntent pas… un autre chemin.

Vous vivez parmi des gens qui disent que la foi n’est qu’un tissu de bobards. Pour vivre en baptisés, il faut, comme « Monsieur je sais tout », vérifier qu’en suivant Jésus, on gagne en liberté, en fraternité, en fidélité… Il faut qu’aux gens qui disent que la foi ne change rien, vous puissiez dire que vous avez vérifié le bienfait de prier, de servir les autres ! Si vous vous appliquez à vérifier la vérité de l’évangile, vous rentrerez chez vous par un chemin que les autres ne connaissent pas, un autre chemin !

Enfin, pour aller à la rencontre de Jésus – et pour vivre en baptisé – il faut imiter « Monsieur le Solidaire » ; on n’approche pas de Jésus si on n’est pas lié aux autres par des liens réels, des liens qui affectent notre emploi du temps et notre carnet de chèques. Cultivez vos solidarités : vous allez repartir par un autre chemin et vous trouverez Jésus.

Guidés par Monsieur « Tête en l’air », ils sont nombreux ceux qui nous élèvent au-dessus du matérialisme et de la résignation ; guidés par Monsieur « Je sais tout », ils rayonnent de paix ceux qui attestent que l’évangile rend plus humain ; guidés par Monsieur « le Solidaire », ils sont innombrables ceux qui s’approchent de Jésus en s’approchant de leurs frères. Emboîtons le pas à tous ces gens… Nous conduirons notre société vers plus de noblesse, vers moins d’a priori, et vers plus de fraternité… vers Jésus. 

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF

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