Lætare : quatrième dimanche de Carême

Actualités

Publié le 5 mars 2024

« Dieu a envoyé son Fils pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3, 14-21)

Le Christ est lumière : allons-nous courir à sa rencontre, ou resterons-nous paresseusement dans nos ténèbres ? Vous avez entendu que pour être guéri des serpents (de toutes nos maladies) il faut lever les yeux vers le Crucifié : 
Jésus, élevé sur le bois comme l’avait été le serpent de bronze, est notre vrai médecin. Lui qui nous aime sans condition, quoi qu’il lui en coûte, il veut nous guérir d’avoir un amour atrophié ; mais voulons-nous être guéris ?

Le quatrième dimanche de Carême, est dimanche de Lætare, dimanche de la joie. Il revêt le caractère particulier d’une pause au milieu du Carême (de même que le dimanche de Gaudete pendant l’Avent). Le nom provient de l’incipit de l’introït Laetare, « Laetare Jerusalem » (Réjouis-toi, Jérusalem, Livre d’Isaïe 66, 10.11).

Prédication du père Louis Groslambert pour le quatrième dimanche de Carême

Frères et sœurs, quand il regarde notre humanité, Jésus fait un diagnostic sévère : « les hommes préfèrent les ténèbres à la lumière parce que leurs œuvres sont mauvaises ». A la lumineuse fidélité du Christ, ils préfèrent les cruelles infidélités ; à la lumineuse vie fraternelle, ils préfèrent les querelles et les guerres ; au lumineux pardon, ils préfèrent les rancunes dévastatrices ; à la pacifiante justice, ils préfèrent le chacun pour soi générateur de guerre…. C’est bien vrai, les hommes préfèrent les ténèbres à la lumière… et sans doute, moi aussi.

Pourquoi l’Église publie-t-elle ce diagnostic ? Parce que, de même que des malades ne peuvent pas guérir tant qu’ils ne reconnaissent pas qu’ils sont malades, de même un chrétien ne peut se convertir tant qu’il ne prend pas conscience de ses mauvaises orientations. Frères et sœurs, sans tricher, prenons conscience de nos ténèbres afin de vraiment venir à la lumière ! Nous ne pouvons dire que le Christ est le plein jour que si nous avouons notre nuit ; Nous ne pouvons admirer la liberté qui est dans le Christ que si nous déplorons nos esclavages. Nous ne nous jetterons dans les bras du Christ pour devenir des artisans de paix qu’à condition de reconnaître nos réflexes querelleurs. Certes, il ne suffit pas de reconnaître nos maladies pour guérir ; mais reconnaître qu’on est malade et décider de consulter le médecin, c’est le début de la guérison.

Le Christ est lumière : allons-nous courir à sa rencontre, ou resterons-nous paresseusement dans nos ténèbres ? Vous avez entendu que pour être guéri des serpents (de toutes nos maladies) il faut lever les yeux vers le Crucifié : 
Jésus, élevé sur le bois comme l’avait été le serpent de bronze, est notre vrai médecin. Lui qui nous aime sans condition, quoi qu’il lui en coûte, il veut nous guérir d’avoir un amour atrophié ; mais voulons-nous être guéris ? Lui qui est élevé sur le bois comme l’avait été le serpent de bronze, et qui a fait de sa croix la signature indélébile de l’amour de Dieu, il veut nous guérir d’avoir une espérance anémiée ; mais désirons-nous être guéris ? Lui qui est élevé sur la croix comme l’avait été le serpent de bronze, et qui a planté dans la jungle de nos infidélités l’emblème de la fidélité imperturbable, il veut nous guérir d’avoir une fidélité bien molle ; mais voyons-nous l’urgence de cette guérison ? Jésus crucifié, veut nous guérir de la fièvre des jalousies, des solitudes, des trahisons… mais nous adresserons-nous à ce médecin ?

Frères et sœurs, parce que les hommes ne trouvent pas en eux-mêmes le remède à leurs maux, Jésus a apporté ce remède en aimant jusqu’au bout, jusqu’à la croix. Regardons : le remède à tous nos maux nous est donné par le Dieu dont l’amour est sans bornes, dont la richesse de grâce est surabondante, le Dieu qui est riche en miséricorde, comme dit saint Paul.

Une chanson disait : « nous irons tous au paradis » ; elle énonçait qu’il y a de l’espérance. Mais elle ne disait pas que pour aller au paradis, il fallait préférer la lumière aux ténèbres… et lutter contre les ténèbres. Bien qu’ayant sous les yeux l’éminente lumière du Christ en croix, je reste capable, nous restons capables de préférer nos ténèbres à la lumière. Bien qu’ayant dans les oreilles les paroles du Christ riche en réconciliation, je reste capable – nous restons capables – de préférer les rancunes à la réconciliation ; bien qu’ayant appris que la joie vient quand on donne la priorité aux frères, je reste capable de préférer mon confort à cette joie. Il s’ensuit que mon entrée dans le paradis, c’est moi qui la décide. C’est moi qui fais mon jugement. Frères et sœurs, n’accusons pas Dieu de punir les hommes : c’est nous qui nous punissons quand nous refusons le remède que le Christ nous offre.

En revanche, comme dit l’Évangile, celui qui croit au crucifié échappe au jugement. Cette parole résonne ainsi dans mon cœur : si nous nous laissons saisir vraiment par le grand amour de Jésus, nous allons préférer sa lumière à nos ténèbres, nous allons échapper au jugement, à la condamnation, nous allons choisir le chemin du Christ, le chemin du paradis.

Nous avions 40 jours pour prendre cette décision ! A mi-chemin, où en sommes-nous ? 

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF

Rejoignez-nous

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez chaque semaine toute l'actualité catholique en Nord Franche-Comté

Je recherche