Vingt-deuxième dimanche du temps ordinaire

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Publié le 1 septembre 2023

« Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même » (Mt 16, 21-27)

Prédication du père Louis Groslambert pour le vingt-deuxième dimanche du temps ordinaire

Frères et sœurs, dimanche dernier, nous entendions la question de Jésus : « pour toi, qui suis-je ? » D’une manière ou d’une autre, nous avons répondu à la manière de Jérémie : « tu es quelqu’un qui m’a séduit, que je trouve admirable ». Oui, la miséricorde de Jésus, sa fidélité, son attention à chacun sans distinction, … tout cela est séduisant.

Mais il y a le problème de la souffrance. Remarquons que Jésus n’est pas un séducteur qui fait de la publicité mensongère, qui ne dit pas « je résous tous les problèmes » ; il annonce que, même s’il fait des choses extraordinaires, il sera tenu pour rien et passera au plus bas : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit tué… » et il ne cache pas que ses disciples auront à souffrir et à passer au plus bas : « si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il prenne sa croix ». Pierre qui était séduit, imaginait un messie qui ne connaîtrait pas le calvaire, et qui ferait que ses disciples ne connaissent plus la souffrance. Pierre excluait que Jésus souffre… Les 2 disciples d’Emmaüs excluaient aussi la déchéance du maître, eux qui disaient : « nous avons eu tort de lui donner notre confiance »… Nous, trop habitués à voir la croix, nous ne sommes guère choqués. Mais un homme m’a dit : ‘ne vous plaignez pas d’avoir peu de paroissiens ; vous parlez constamment de la croix : ce n’est pas publicitaire !

Pourquoi la croix se tient au centre ? Pas parce que nous sommes amateurs de cruautés, sadiques et masochistes ! mais parce qu’au centre, il y a ce Jésus qui aime quoi qu’il lui en coûte. Vous, les époux, les parents, vous savez que si vous mettez des limites à votre amour, vous perdez toute dignité. Si vous disiez à votre conjoint ou à votre enfant « je t’aime tant que ça ne me dérange pas trop ; je mettrai fin à mon amour si ça devient trop exigeant », ils diraient avec raison que vos beaux mots d’amour sont de la publicité mensongère. De même, le Christ ne dit pas «j’aimerai les hommes tant qu’ils sont à peu près aimables, tant qu’ils ne m’accablent pas d’offenses ». Il dit au contraire à chacun : « quel qu’en soit le prix, je t’aimerai ; je continuerai de t’aimer même si, souscrivant à des propos racistes, tu m’enfonces la couronne d’épines sur la tête ; même si, refusant de pardonner, tu me frappes du fouet ; même si, acceptant telle infidélité, tu m’enfonces des clous dans le corps… même si ça m’oblige à souffrir en croix … quoi que tu fasses, jamais je ne renoncerai à t’aimer ». On voit bien qu’en nous disant qu’il doit souffrir, Jésus n’est pas un horrible masochiste ; il est l’amoureux fidèle. C’est pourquoi, pour répondre sa question « pour toi, qui suis-je ? » il faut se placer devant la croix.

Et alors, quand Jésus nous dit de prendre notre croix, il n’est pas l’horrible sadique qui veut faire souffrir ses disciples ; il est le maître qui enseigne que notre amour ne sera vrai et ne conduira à la joie que s’il est sans limite. Et si l’Église dit la nécessité de se convertir, ce n’est pas par plaisir de contrarier, c’est par impatience de voir les hommes acquérir la joie d’aimer.

Vous qui êtes mariés à l’église, devant une croix, vous avez professé que la seule bonne manière d’aimer, c’est celle de Jésus…

C’est la rentrée scolaire et la reprise de bien des activités. Bien qu’étant allergiques à tout ce qui contrarie notre tranquillité, comprenons que « prendre notre croix », ce n’est pas courir après la souffrance, mais c’est consentir à se déranger quand il s’agit d’aider d’autres à vivre. Il faut aider des enfants à connaître Jésus : qui laissera déranger son emploi du temps pour faire du catéchisme ? Il faut aider à vivre les familles en deuil : qui prendra sa place dans les équipes de funérailles? Il faut aider à vivre les malades : qui consacrera du temps à la visite des malades ?… Et bien d’autres appels vont surgir : qui voudra bien ne pas mettre de limite à son amour ? Que chacun regarde le Christ qui n’a pas mis de limite à son amour, et se pose cette question : « pourrais-je me dire disciple de Jésus et mettre des limites à mon amour ? »

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