Paroisse Marie d'Espérance 2 Place de Turenne, 90150 Fontaine mariedesperance@gmail.com

Dans le livre de la Sagesse il est dit par ceux qui méditent le mal : «  Attirons le Juste dans un piège, (…) or Quelqu’un interviendra pour lui.

Dans l’Evangile de Marc il nous est dit de Jésus : prenant un enfant il le plaça au milieu des disciples, l’embrassa et leur dit : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. »

        Dans ce passage de l’Evangile de Marc  Jésus va changer la direction du regard de ses disciples. Cela me rappelle cette phrase de Saint Exupéry depuis mon entrée au séminaire : Aimer ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder tous les deux dans la même direction. Nous avions tous le regard fixé dans une même direction. Au bout de dix ans douze sont devenus prêtres et en apparence ils prirent des chemins tous différents : des universités, des paroisses, en Corée, en Bolivie, en France. Mais demeurait la communauté de regard et elle donnait de la joie. C’est un souvenir heureux. Quelqu’un  regardait dans la même direction qu’eux tous.

       Au début de notre Evangile, les disciples sont réticents, Jésus leur annonce sa passion et sa mort. Aucune envie de regarder de ce côté. On est même ébahi par la direction diamétralement opposée qui est la leur. Qui parmi eux sera le plus grand ? Tel est leur horizon. Alors Jésus les détourne avec douceur de ces perspectives de gamin, place au milieu d’eux un véritable enfant, pas un enfant imaginaire ou rêvé  et les enjoint de regarder cet enfant qu’il vient d’embrasser. Or c’est cet enfant, la part  fragile, inachevée, en devenir, de notre humanité en chair et en os, que Jésus nous demande de regarder et d’accueillir. Croire en cette enfance du monde, en cette jeunesse éternelle du monde, accueillir, regarder, chérir, prendre soin de cet enfant du monde, l’enfant sur notre chemin, l’enfant au milieu de nous, voila ce qui nous rendra  grand au regard de Jésus, plus que de se regarder soi-même ou encore de regarder un beau Jésus du ciel. Voilà ce qui s’appelle aimer Jésus, regarder de toutes nos forces  non tant vers lui, que vers cet enfant du monde qu’il place au milieu de nous.

          Notre Baptême est  le sacrement  qui nous a rendu responsables, au nom de Dieu le Père et par la force de l’Esprit, de ce regard de Jésus sur l’enfant du monde. Mais ce regard est encore inaccompli et notre vie chrétienne est de l’accomplir. Seul ce regard qui accompagne celui de Jésus, ce regard qu’il nous confie comme une garde, en son nom, de la terre des Vivants, ce regard qui ne se détourne pas et qui fait de nous des serviteurs  de tous, sauve le monde au nom de Jésus, et constitue, en vérité, notre amour vrai de Jésus.

        Pour mieux aimer Jésus, regardons, les yeux de plus en plus ouverts, l’enfant qu’en l’embrassant, il nous met dans les bras.

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