L’évangéliste Saint Jean ne fait pas mémoire du dernier repas à proprement dit.

Il ne reprend pas les paroles de Jésus concernant le pain et le vin, comme le fait l’apôtre saint Paul.

Il s’attarde plutôt sur le service à porter envers chacun/e de nous.

Cette attention à avoir dans nos relations, en lien avec la pureté de notre cœur.

Celle déjà citée par Saint Matthieu : « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu ».

Cette pureté qui n’est pas à confondre avec la propreté ou l’hygiène. A l’image du gel utilisé ces derniers temps pour nous désinfecter suite au virus de la Covid 19. Non, il s’agit de la droiture de nos liens qui nous relient les uns aux autres et à Notre Seigneur.

Et déjà, dans le groupe de Jésus, cette pureté du cœur, qui nous unis les uns les autres et à Dieu en son Fils, est malmenée.

Jésus venant à dire : « Vous n’êtes pas tous purs. (Il savait bien qui allait le livrer). »

Un appel à prendre conscience qu’un lavement extérieur, une apparence, un paraître ne suffisent pas pour tromper Notre Seigneur Jésus.

Lisant dans notre cœur, Il sait de quoi nous sommes faits, et Il vient à nous rejoindre malgré tout, jusqu’à s’abaisser pour nous, car Il nous aime jusqu’au bout.

Ce n’est pas pour autant que tout est permis.

Tout est accepté par Dieu, Lui le « Maître et Seigneur ».

En donnant cet exemple du lavement des pieds, Jésus vient à nous interroger.

Ce que nous faisons et réalisons est-ce vraiment au service des autres personnes, mes frères et sœurs, ou au contraire, pour mon propre service ?

Jésus interpelle à sa façon les siens et nous-mêmes également en ce Jeudi Saint.

En cette mémoire du dernier repas de Jésus avec ses apôtres, juste avant d’être livré et de donner sa vie pour notre humanité.

Il est venu combattre cette impureté du cœur qui détruit toute possible rencontre en vérité.

Fausseté, tromperie, duperie habitant le cœur d’hommes et de femmes comme ce faux disciple Judas, fils de Simon l’Iscariote.

Il est venu s’opposer jusque sur la croix à l’injustice qui crucifie encore aujourd’hui, des justes et des honnêtes gens. Ainsi est le véritable lavement.

Celui qui vient à purifier notre cœur. A y chasser le diable, le mal, ce que nous exprimons si facilement, presque machinalement lorsque nous en venons à dire la prière du Notre Père :

« Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal ».

Oui Maître et Seigneur, délivre-nous du Mal, pour que nous ayons, à la suite de Simon-Pierre « part avec Toi » au repas Pascal Céleste !